22/09/2013
Roy Lichtenstein
Roy Lichtenstein était un peintre facétieux que la galerie Gagosian, près des Champs Elysées, expose actuellement. Son style convient à toutes les peintures, puisqu’il ne pratique qu’une conversion de tableaux ou de dessins originaux. Il s’est illustré en tant que promoteur de la bande dessinée. Qui n’a pas vu ces femmes au dessin voluptueux, exprimant des sentiments de midinette. Mais ce n’est pas sa seule source d’inspiration. Il se commet également avec la publicité et, plus étrange, avec l’histoire de la peinture, dont le surréalisme et le cubisme.
L’exposition Gagosian nous montre des œuvres propres à la période 1979-1980 pendant laquelle Roy Lichtenstein découvre l’expressionnisme allemand. Il va s’approprier le style en le transformant à sa manière, cela va sans dire. Il reprend, par exemple, les jaunes et les verts criards, les contours noirs, les visages anguleux d’Ernst Ludwig Kirchner. Il s’inspire des gravures sur bois du Blau Reiter, tel ce portrait du Dr Waldmann de 1980.
Il reprend les paysages expressionnistes de Cézanne (les baigneuses) recréant à sa manière l’atmosphère et la lumière du midi.
Il peut également se stimuler en utilisant l’art nègre :
Sa manière : une utilisation des couleurs primaires, l’emploi de points ou de traits pour représenter des ombres, mettre en valeur ou au contraire brouiller le sujet dans son environnement, comme cette tête de femme qui est à la fois triste ou au moins mélancolique, et joyeuse ou fraiche par le bleu qui traverse le tableau.
Une exposition qui nous contraint à nous demander où se trouve la frontière entre l’art et l’usage habituel d’autres types d’information tels que la publicité, le stylisme, l’objet culte, voir les illustrations pour enfants, etc.
Allez… Un retour sur son style habituel :
07:50 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, pop art, peinture moderne, contemporain, publicité, stylisme, graphisme | Imprimer
21/09/2013
Les artistes au matin
Le poète se réveille l’esprit aux aguets
Il cherche les ombres délicates
Leur attribue formes et intentions
Pour s’envoler dans la fraîcheur
Le musicien, bercé par l’angélus
Se réveille au chant des oiseaux
Préparant sa cuisine de notes grêles
Seule importe sa symphonie intérieure
Le peintre n’ouvre pas ses yeux hagards
Il contemple en solitaire la couleur
Derrière ses paupières closes
Et choisit l’assemblage de la journée
L’écrivain agite ses doigts gourds
Les échauffe au feu de son imagination
Et façonne ses phrases et galimatias
En dentelles savantes et prolixes
Le sculpteur rêve en caressant le drap
Il lui prête des formes lascives
Et ébauche l’enlacement magique
Des formes de pierre ou de terre
L’architecte a un sommeil de pierre
Il ne se réveille qu’au son troublant
Du moteur de la bétonneuse
Alors, il se fait sagace et éloquent
Le comédien au matin ne joue aucun rôle
Il lessive sa nuit au théâtre
Et se rend aux cieux de l’olympe
Pour sourire aux applaudissements
Dieu, que tous ces artistes sont beaux
Des réveils en face à face avec eux-mêmes
Et nous, innocemment, sans effort
Dormons encore sans y penser
07:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
20/09/2013
Femme Z
La Femme, pas une femme, celle que vous rencontrez dans la rue, au bistrot ou dans un roman noir, mais le symbole de la femme belle d’une beauté sauvage, tentatrice jusqu’à la séduction, initiatrice d’une liberté de comportement.
Elle est noire, mais se cache derrière ses apparences d’innocentes blancheurs. Elle endort de ses formes courbes et celles-ci sont palpables. La femme Z inverse de la femme A, également rêvée, à d’autres moments et sans doute par d’autres hommes.
07:40 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, optique art, art cinétique | Imprimer
19/09/2013
Votre histoire personnelle
« Je n’ai plus d’histoire personnelle. Lorsque j’ai eu la sensation qu’elle n’était plus nécessaire, je l’ai laissé tomber. », explique Don Juan Matus, le sorcier Yaqui de Carlos Castaneda.
Les Evangiles nous disent la même chose sous une autre forme : « Quitte ton père et ta mère », ce qui signifie quitte toutes tes attaches matérielles et surtout émotionnelles, sentimentales et même intellectuelles. Le Zen nous le dit également, mais différemment : « Calme ton esprit, soit présent à toi-même quoi qu’il arrive, fais le vide en toi, fais taire tes émotions ».
Mais sommes-nous capables de nous passer de notre histoire personnelle ? Certains nous diront : « Mais bien sûr, je serai heureux de ne plus penser à mes malheurs, de ne plus ruminer mes manques, mes défauts, mon impuissance à être. » Cependant, la plupart du temps, ils ne vivent que de leurs problèmes et ne peuvent s’intéresser suffisamment à autre chose pour ne plus y penser. D’autres penseront : « Mon histoire n’est pas brillante, mais j’y ai consacré suffisamment de temps pour ne pas la laisser tomber maintenant. » Et dans tous les cas, les autres ne vous adressent la parole que sur leur ou votre histoire personnelle : Qu’avez-vous fait ? Que pensez-vous de ? Alors si vous laissez tomber votre histoire personnelle, vous n’aurez plus de sujets de conversation ; vous deviendrez associable.
Tout ceci est vrai, mais votre histoire a-t-elle autant d'intérêt que vous semblez lui attacher ? Votre état civil, votre état familial, votre profession, votre rôle social ont-ils tant d’importance. N’êtes-vous pas autre chose derrière ces apparences successives ? Fouillez dans votre vie les instants les plus heureux. Ne sont-ils pas ceux pendant lesquels vous vous êtes oubliés, pendant lesquels vous avez perdu de vue votre moi immédiat ? Ces instants d’extase vécus devant un coucher de soleil, une musique qui vous sort de vous-mêmes, un tableau dans lequel vous vous noyez, ne sont-ils pas préférables à toutes les joies de votre petit moi. C’est justement lorsque vous abandonnez votre histoire personnelle que vous découvrez la vraie vie.
Alors tentons de tout laisser tomber. Partez un jour sans rien avec vous, habillez-vous différemment et laissez-vous porter par la vie, seconde par seconde, minute par minute, heure par heure. Quelles vacances rafraîchissantes !
07:41 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : spiritualité, philosophie, réalisation de soi, vérité | Imprimer
18/09/2013
Sérénade de l’eau, de John Berg
Cette pièce a été composée par un jeune musicien (14 ans). Elle n’est pas parfaite, mais elle dénote un sens du rythme, une sensibilité à l’extraordinaire, une attention au cheminement entre la perception et l’émotion. Musique étrange, mais tendre comme celle des minimalistes.
Promenade dans le coton… Erres-tu sensément dans cette étrange épaisseur de ta mémoire ?
Les images défilent, mais lesquelles ? Tu t’enfonces, tu te laisses prendre dans les filets enchevêtrés du souvenir.
Où es-tu, toi qui ne sais rien de toi ?
Mystère des sons qui coulent entre les repères de ton existence. Ils glissent sur ta peau et te laissent les rides de l’avidité.
Pas à pas tu avances dans la chaleur envoûtante. Tu écartes le feuillage, respirant à peine. Tu marches à genoux, les yeux fixés sur la fin du rêve qui ne vient pas.
Et quand tout s’arrête, tu ouvres à nouveau le robinet de la douche qui coule petitement sur ton front irrité : quelle impossible sérénade !
Merci John pour ce moment enchanté !
07:20 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
17/09/2013
Les portraits de Peggy Viallat-Langlois, galerie Sibony
Qu’en penser ? Elle se prétend peintre sanguinaire. Elle se montre au travers d’autoportraits grandioses en taille et en effets.
Et elle montre des visages glaciaux ou attendrissants. On ne sait qu’en penser !
Elle se passionne pour la chair brute, rouge, sanguinolente. Son couteau le traduit en larges touches de rouge, vermillon, cinabre, carmin, garance, amarante et sang de bœuf. Mais s’y mêlent également le bleu ou le violet de la chair morte, le rosé, doré, pêche de la sensualité féminine. Le regard franc, brut, qui ne cache rien, et vous ausculte en face. Chaque portrait vous dévisage de haut. Vous vous sentez diminué sans cependant être négligé, happé par cette bouche entrouverte, marquée par les gerçures de la vie.
Son but : donner à voir. Et c’est un choc physique qui provoque une explosion. Dans cette exposition, toujours le même visage, le sien. Toujours différent, empreint d’innocence et de charnel vertige. Que cherche-t-elle dans ces portraits répétitifs ? Empêcher la fuite du temps ? Fixer ses états d’âme ? Se dire dans ses différents états du moi ?
Est-ce beau ? Oui, sans doute, mais au moment de dire oui se mêle une gêne instinctive, comme un avertissement de l’âme devant ce dévoilement sans pudeur et cette soif d’épiderme marbrée.
06:21 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peinture contemporaine, portrait, dessin, sensualité | Imprimer
16/09/2013
Les mains
Elle est là, posée sur le livre, détendue
Elle ne bouge pas, au repos devant ces pages
Elle en caresse la couverture fraîche
Et semble vous dire : ne viens-tu point ?
Mais c’est une main gauche
Et la gauche reste noire
Elle ne peut converser et toucher
Ce que la droite a caressé
Ce n’est pas la guerre des sexes
Mais celle des appréhensions
Ce que la gauche fait
La droite l’ignore superbement
Et pourtant ne vous arrive-t-il pas
De souscrire à deux mains
Aux projets dithyrambiques
Exprimés par une bouche câline
Alors pour l’amour de l’art
On inventa le changement de mains
Mais où donc ai-je mis mes rechanges ?
J’en ai perdu la main
Ainsi, sans mains, ni même visage
Ai-je défié le futur en un éclair
Et regardé au fond de tes paumes
L’avenir incertain de nos passions
Oui nous sommes unis et heureux
Comme les deux doigts de la main
Et nus comme la main et beaux
Apprécions la caresse de ces tentacules
De l’amour comme de la haine
D’autres s’en lavent les mains
Ils résistent au chatouillement
Des doigts recourbés et sagaces
Elles tremblent parfois ces mains
Peuvent être de vieillards
Ou de jeunes enfants
Qui n’osent toucher le miel
Mais l’amour commence toujours
Par un échange de mains
Ou plutôt de caresse des doigts
Sur ceux de l’aimée
Alors celles-ci s’animent
Se reconnaissent mutuellement
S’ouvrent au passage du désir
Et se referment en symétrie
Les mains sur le cœur
On se jure de grands projets
On se regarde par le toucher
Jusqu’au hérissement des poils
Enfin la main devient aérienne
Elle courre dans le ciel
Comme un vol de moineaux
Et se laisse prendre au piège
Plus rien ne sera comme avant
Car ta main demandée m’appartient
Elle me guide en pression habile
Jusqu’au centre de ton être
En sous-main ou dans les poches
Les mains s’activent et s’enchevêtrent
Les mains en l’air et plus haut
Mais que les bras ne vous en tombent pas !
07:29 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer