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03/02/2013

Explosion en étages

Coup de grisou, attentat, voire Big bang !

Et pourtant, n’est-ce pas harmonieux cette échappée en étages. Cela rappelle la technique d’effondrement des immeubles, explosion après explosion, jusqu’à l’anéantissement complet. Et cela se poursuit dans le temps, en permanence, jusqu’à la fin des univers. Mais d’autres naissent au même moment. On pourrait croire que le temps est un éternel recommencement.

Optimisme, c’est sûr, en harmonie et en musique !

 

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02/02/2013

Messe en si mineur, de Jean-Sébastien Bach BWV 232

http://www.youtube.com/watch?v=YgVWaFvF0mg 

 

Magnifique interprétation, très aérienne, du chef Seiji Ozawa et de son ensemble, le Saito Kinen Orchestra. Notez qu’il dirige sans partition et que les chanteurs connaissent également par cœur leur texte.

Certains trouveront le kyrie un peu mièvre, interprété de manière trop classique, sans émotion. On aime de nos jours impressionner par certaines bizarreries d’interprétation dont on parsème la partition. Là rien de tout cela. Un déroulement calme, balancé, équilibré. Le chef ne fait pas d’effets, la polyphonie s’écoule comme un fleuve lent, serein. Il n’y a pas respiration marqué, de coupures du déroulement.

Ne sommes-nous pas déjà en paradis, dans les affres de la pureté et de l’éternité ?

01/02/2013

Désirs et reflets

A l’image de la vie : Les fruits et légumes bien encadrés dans leurs cases. Ils servent à la cuisine du restaurant et montrent leur aspect frais et réel.

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Mais tout ceci se trouve derrière une vitre qui reflète le monde extérieur. On neP1230006.JPG peut voir à l’intérieur ce que font les cuisiniers. S’agitent-ils ? Méditent-ils et laissent-ils légumes et fruits se couper, se saler, se prélasser dans l’eau chaude jusqu’à devenir une soupe bienfaisante ou un accompagnement de viande ? C’est l’alchimie mystérieuse de la vie, l’apprentissage permanent des décisions qui ne vous appartiennent pas.

 

Et le monde défile sous le regard des légumes, sans les voir, sans en sentir la subtile odeur et contempler leurs couleurs éclatantes. La beauté à portée de main. Mais que faire des aveugles passants qui ne savent pas la richesse qu’ils côtoient ?

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Signalons cependant que nous n’avons pas goûté la cuisine de ce restaurant. La vue de ses trésors nous a rassasiés.

31/01/2013

Quand reviendras-tu de ton pays des rêves ?

Quand reviendras-tu de ton pays des rêves ?
Tu es là, absente, seule dans la foule
Hésitante, trébuchante, sans but ni projet
Une vie, pourtant, ce n’est pas une promenade
On ne démarre pas assis dans la voiture
Sans plein d’essence ni biscuits
Silence, en réponse... Je me cache
Derrière mes esbroufes et pirouettes
Tu n’as rien à connaître de ma vie secrète
Blanche, transparente, je passe
Sourires, rires même, discrets
Qui transforme la statue en marionnette...
Ton ombre s'en va, légère, uniforme
De lassitude heureuse et dénudée
Tu marches, tu marches, je te vois
Je te perds de vue...
Où se trouve l’horizon de la vie ?

30/01/2013

La magie d’un instant

Sur le tapis déroulé, ils dansaient tels des lutins, dans la joie de Noël. Et plus ils sautaient, plus ils devenaient invisibles aux yeux des adultes, perdus dans leur monde de rêve, de mouvements et d’exaltation.

Ils rejoignaient ainsi les rescapés de la gravitation.

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29/01/2013

Manuella, roman de Philippe Labro (Gallimard, 1999)

Une collégienne, sympathique, qui ne sait si elle va avoir son bac. Quoi de plus classique ! Mais, j’ai revu la libellule de mon rêve et je me suis dit qu’une fille qui commençait la matinée la plus horrible de sa vie avec une libellule dans un carré d’espace bleu ne pouvait pas être entièrement foutue.

Pourtant, elle est vierge et la plupart de ces amies ne le sont plus. Lorsqu’un13-01-31 Manuella.jpg garçon veut coucher avec elle, elle répond : « Je t’aime bien, mais je ne t’aime pas. » Quand une fille dans le train, assise en face d’elle, lui demande : « Est-ce que vous êtes vierge ? » Elle la regarde, stupéfaite : « Ça va pas bien, non ? Ça te regarde ? »

En fait l’intérêt du livre n’est pas dans l’histoire, mais dans les réflexions et les anecdotes concernant la vie d’une adolescente qui se dit ratée.

Ainsi l’auteur consacre un chapitre à la mode du noir : Dehors dans la rue, j’ai l’impression que tout est en noir, que tout le monde s’habille de noir. Le deuil de qui ? Ils portent le deuil de quoi, les gens ? Ils vont à l’enterrement de quoi ? C’est une cérémonie, c’est une manif ou c’est un film ? (…) Oh ! Les mecs, les filles, vous affichez quoi exactement, là ? Vous avez peur de quoi ? Parce que si vous vous ressemblez tous autant les uns les autres, c’est que vous avez peur de quelque chose ? La couleur du jour, pour vous, c’est ça ? C’est la couleur de la nuit ?

Sa mère lui fait remarquer qu’elle utilise le terme pur très souvent : un pur film, un pur chanteur, une pure note de classe, une pure soirée, un pur plat de spaghettis, un pur CD. _ Qu’est-ce que tu préfères, lui ai-je répondu, que je dise pur ou putain ?

Et, malgré ses impressions, elle est reçue au bac : une profonde sensation de plénitude, jouissance, gaité, plaisir sensuel qui ne s’affaiblissait pas et qui allait, au contraire, grandir, grandir, pousser toute la journée dans mon corps (…) Question : Peut-être que l’amour, ça ressemble à ça, la légèreté totale du corps et de l’esprit ?

Mais elle revient souvent sur l’amour tel qu’elle le conçoit : On sait tout ça, maman. On a tout lu, on a tout vu, on a tout entendu. Du cul, du cul, du cul, au cinéma, sur les affiches, dans les bouquins qui se vendent bien, les magazines, à la télé, c’était incroyable ce que les gens pouvait parler de cul et montrer du cul. Ils préféraient utiliser le mot sexe, ça faisait plus noble et plus technique, d’ailleurs, sexe, en soi, il faut bien le dire, c’est un mot irrésistible. C’est pas vulgaire. (…) Je voulais bien être comme les autres, Yami, Daph, Nade, je voulais bien connaître l’amour au moins une fois, mais j’aurai souhaité que ce ne soit pas… banal. Plus la société avait trivialisé l’amour, plus j’attendais autre chose que du trivial.

Elle le rencontre ce garçon qui la fait frissonner. Il est frimeur, mondain, une machine à sortir des aphorismes (cette salade est incongrue, mais digne d’intérêt), à citer des auteurs (on peut rêver qu’un jour la vérité soit à la mode. C’est du Raymond Queneau). Mais,  au loin, le grand bateau bleu et blanc prenait le large, et moi, Manuella, j’étais gagnée par une sorte de gaité rêveuse, une petite joie intérieure, comme en attente d’un événement.

Et, à la fin du livre : j’avais toujours souhaité que la première fois me change, que ça se passe de façon telle que j’en sorte différente, transformée. Le suis-je ? Quand j’y pense, ce n’est pas une courte nuit avec un garçon en été qui a modifié ma vision des choses. Je m’étais donnée à lui parce que c’était plus qu’un geste, mais ce n’était aussi que cela, une série de gestes. Aimer sans amour n’est pas aimer.

28/01/2013

Dieu(x), modes d’emploi, au Petit Palais (2ème partie et fin)

L’exposition est partagée en plusieurs sections :

Section 1 : les divinités

Elles sont représentées par leur image ou absence d’image :

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Bouddhisme : Le Bouddha, suprême Vajradhara, Tibet, XIVe siècle – bronze doré.



 

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Hindouisme : Siva, "Roi de la danse", Tamil Nâdu, Inde du sud, XIe siècle – bronze.

 


 

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Christianisme : Christ en croix, Le Puy-en-Velay, XIIe siècle – bois polychrome.

 

  

Section 2 : les cultes

Cette section expose une variété d’objets cultuels destinés à « la communication » avec le divin. Mais la plupart de ces objets sont exhibés à la manière d’un cabinet de curiosités.

Section 3 : Passages

Evocation des rites de passage tout au long de la vie au travers les cérémonies des différentes religions. C’est plus une évocation de la société que la découverte des rapports entre l’homme et le divin : entrée dans la communauté avec la naissance, passage à l’âge adulte, mariage et rites mortuaires.

Section 4 : les intercesseurs, c’est-à-dire les prêtres, prophètes, chamanes, etc. Je ne m’en souviens pas !

Section 5 : le corps

De l’ascèse aux interdits alimentaires et à l’habillement, jusqu’à la possession. Est-ce attrayant ?

Section 6 : conflits et coexistence

Seul intérêt, anecdotique, une « œuvre musicale » de Cédric Damfrain, intitulée Tempora 2006, qui n’est pas réellement de la musique, mais une synthèse sonore de musiques, chants et bruits religieux de toute nature. Bref, un syncrétisme musical.

Section 7 : les lieux

Quelques maquettes de lieux de culte modernes, innovants, curieux, hors souvent des conceptions classiques de l’architecture religieuse.

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Chapelle de Villéaceron, Espagne

 

 

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Eglise San Paola, Foligno, Italie

 

  Section 8 : Cycles

(sans intérêt)

Section 9 : Au-delà

« Que croyez-vous qu’il va advenir de vous après votre mort ? » Dans cette salle, la dernière, huit personnes sont interrogées et proposent leur réponse à cette question selon leur religion ou leur absence de croyances dans le cas de l’athéisme. Ce n’est pas forcément la meilleure section. Disons qu’une ou deux des personnes interrogées ont de véritables réponses et non des clichés.

 

Mais cette exposition reste plate, muséologique. Bref, une soupe sans sel ni poivre, ni même ingrédients qui font de la nourriture un vrai plat cuisiné, voire un enchantement des sens et de l’être.

Deux aspects essentiels des religions manquent :

L’évocation de la musique religieuse, voire sacrée, et en particulier le chant. Cet aspect n’est nullement abordé alors qu’il ouvre l’être à l'inconnaissance (voir les articles consacrés à la musique sacrée sur ce blog).

Enfin et surtout : Où se trouve la seule vraie dimension de toutes les religions, l’intériorité, l’expérience du divin et la réalisation mystique ? Bref, comment l’homme répond-il à la question : « Où vais-je ? Que fais-je de ma vie ? »