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17/06/2012

Nos vies désaccordées, roman de Gaëlle Josse

 

On met du temps pour entrer dans ce roman. Il traîne en longueur au départ et ne finit pas réellement. Sophie, l’héroïne involontaire delittérature, roman l’histoire, ne prends pas de décision. On ne sait si elle retournera avec son pianiste ou non.

L’écriture est parfois banale, mais la forme du roman implique pour chaque chapitre un final en italique qui devient une méditation, avec des réflexions intéressantes sur ce qui s’est passé. C’est à la fois impersonnel et très intérieur, à la surface de l’âme. Ces récitatifs, à la manière d’un opéra, sauvent le livre, car l’histoire en elle-même manque d’intérêt.

François Vallier, pianiste célèbre, part retrouver Sophie, celle qu’il a aimée, qu’il aime toujours et qui est internée dans un service psychiatrique. Elle ne parle pas et ne fait que peindre en noir un immense tableau blanc, puis en blanc l’immense tableau noir. Et pourtant, elle était vive, drôle, inattendue, imprévisible.  Mais un jour, elle fut enceinte. Elle en fut heureuse, jusqu’au moment où elle apprit qu’elle attendait un enfant trisomique. Ils décident d’interrompre la grossesse.

Nous sommes entrés costumés dans le bloc opératoire où nous attendaient médecin, anesthésiste et infirmières. Oui, nous étions sûrs de notre décision. Un appareil relié au ventre de Sophie par deux électrodes faisait entendre le cœur de l’enfant. Un staccato léger, rapide. Sophie accoucha d’une pauvre vie que l’on déroba à notre vue derrière le champ opératoire. Le staccato ralentit. Cessa. Il y eut un silence. (…) Quelques jours plus tard, Sophie sortit dans la rue, entièrement nue, couverte de peinture rouge, en hurlant qu’on lui rende son enfant. Il fallut l’interner d’urgence.

L’histoire, les péripéties, l’après cet incident, tout cela est dit de manière intimiste, mais détachée, dans la musique des mots qui traduit la musique des notes.

Hier, pour la première fois depuis mon départ, j’ai eu envie de jouer. Pas seulement dans ma tête, ou en feuilletant une partition. Envie de jouer avec les doigts, les bras, avec le souffle qui s’applique à suivre chaque phrase. Mes doigts ont recommencé à chercher quelque chose. (…)  Qu’as-tu fait de ton talent ? J’ai joué, Seigneur, j’ai joué. Je voudrais aussi pouvoir répondre que j’ai aimé, et au-delà de moi-même, lorsque la question me sera posée, le jour de la pesée des âmes.

On ne sait si Sophie est revenue à la vie, à l’amour. On ne sait ce que devient ce couple qui n’en est plus un.

 

C’est une femme qui a écrit ce livre et qui fait parler un homme. Cela commence difficilement. Cela finit difficilement. Entre les deux, il y a la musique et c’est sans doute pour cela que le livre et la romancière finissent par toucher le lecteur.

 

15/06/2012

"Symbiosis", par le ballet Pilobus

 

http://www.youtube.com/watch?v=FOZ6KnVPvIU 

 

 

Etrange, très étrange. S’agit-il de danse, d’humains, d’animaux, voire de plantes, sont-ils un ou deux, peut-être plus ?

 

On peut penser aux crabes, aux insectes, s’ébattant dans le sable ou la boue. Ils sont mécaniques, primaires, mais aussi, parfois, tendres, envoûtants, extatiques. Mais ils sont toujours insolites, inattendus. Un équilibre… sur le fil du rasoir.

 

Et ce spectacle sur une musique minimaliste : Arvo Part, George Crumb, de grands noms de compositeurs américains.

 

Dépaysement, exploration de mondes nouveaux, normalité ou anormalité ? On ne sait plus, on se laisse bercer, captiver, séduire par cette danse qui n’en est pas une et qu’on ne peut nommer.

 

 

 

14/06/2012

Un mot, qu'est-ce ?

Un mot, qu’est-ce dans le temps ?
Chaque mot dit compte, même dans le sommeil
Chaque mot pensé, même bien caché
A son mot à dire au jugement dernier

Et pourtant un mot n’est qu’un son
Certes il possède un sens
Que chaque son ne peut s’arroger
Mais ce sens est-il toujours conforme
A ce que l’on voulait dire ?

Parfois un bon mot devient un habit
Qui permet de cacher sa déconfiture
Certes, il existe des mots vides de sens
Lorsque l’auteur n’a rien à dire
Mais veut pourtant tenir la scène

L’on peut aussi parler à demi-mot
Comme le souffle dans le vent
Des oreilles emmitouflées
Que comprendre alors ?
Au bas mot, pas grand-chose !

Les grands mots de célébrités
Ne sont pas forcément les meilleurs
Ils écrasent sans convaincre
Et laissent coi l’interlocuteur
Qui, sans mot, ne peut rien dire.

Certains l’écorchent, ce mot recherché
Et provoquent l’hilarité
Comme l’inculte qui lit mot à mot

D’autres disposent de mots de passe
Ingrédient très cher au faussaire
Qui doit acquérir des contre-mots

Le mot pour rire
Est le mot drolatique et fugace
D’un funambule sur le fil
D’un rasoir électrique

Pas un traitre-mot, dites-vous ?
Certes, ma belle, je le sais
Mais l’homme muet
Ne sait jongler avec les mots

C’est mon dernier mot !
S’exclame le mourant
Puis en un soupir
Il laisse partir le mot

Les gros mots ne sont pas les plus visibles
Ils s’étalent aux portes des oreilles
Et font rire les enfants, motivés
Par toutes sortes de mots de la fin

Quel est donc le fin mot de l’histoire
Le savez-vous, jeune homme ?
Je l’appris dans le dictionnaire
Où l’on trouve toutes espèces de mots
Même ceux qu’on ne connaît pas

Une définition est un discours
Qui dit ce que signifie un mot
Et si vous le prenez au mot
Que vous restera-t-il ?
Un mot cassé, sans orthographe
Et encore moins de sens

Pour finir, de ces divagations,
Quel est le mot d’ordre ?
Pensez-vous un mot de ce que vous dites ?
Celui qui ne pipe mot
N’a plus de mots dans la tête

Transmis par radio-Londres :
Les mots-clés sont fermés
Je répète :
Les mots-clés sont fermés

13/06/2012

Concerto n°1 pour violon et orchestre de Philippe Glass, 2ème mouvement

http://www.youtube.com/watch?v=LFf6p6actPo&feature=relmfu

Début difficile, de quels sons parle-t-on ? Ils sont à peine audibles et ressemblent à ceux d’une machine. Puis monte une litanie  de cinq notes descendantes, cinq notes de la gamme tout ce qu’il y a de plus simple. Enfin, le violon intervient avec un chant plus pur, toujours aussi simple, minimaliste comme le disent les critiques musicaux. Et progressivement vous entrez dans la musique et vous laissez bercer par ce chant accompagné de la litanie. Vous flottez, vous partez vers d’autres cieux, vous quittez cette terre pour entrer dans le royaume de l’impersonnel et vous sentez chez vous.

4mn 50 : le chant s’amplifie, devient berceuse de l’âme, tout entier caresse, creusant un grand trou dans vos pensées habituelles, jusqu’à les faire oublier. Et vous errez en pensée dans cet univers sans même savoir où vous êtes. Et pourtant, que vous y êtes bien !

 

Philippe Glass est américain. Il est né en 1937 à Baltimore. Un temps intéressé par la musique dodécaphoniste, il devint un des pionniers de la musique minimaliste répétitive. Il a enfin évolué vers une musique très classique, se basant sur l’harmonie et le contrepoint. Il a également fait des études de mathématiques et de philosophie, ce qui explique sa conception personnelle de la musique. Inclassable réellement, c’est ce qui fait sa force.

Ce concerto pour violon fut écrit en mémoire de son père. « Ses œuvres favorites étaient des concertos pour violon et j'ai grandi en écoutant les concertos pour Violon de Mendelssohn, de Paganini, de Brahms. (...) Ainsi, quand j'ai décidé d'écrire un concerto, j'ai voulu en faire un que mon père aurait aimé. »

Oui, c’est un grand compositeur. Mais le connaît-on en France ?

 

12/06/2012

La mort est un nouveau soleil, d’Elisabeth Kübler-Ross, Edition du Rocher, 1988

« Beaucoup de gens disent : « Le Dr. Ross a vu trop de mourants. Maintenant elle commence à devenir bizarre. » L’opinion que les gens ont de vous est leur problème et non pas le vôtre. Il est trèslittérature,spiritualité,société,livre important de le savoir. Si vous avez bonne conscience et que vous faites votre travail avec amour, on vous crachera dessus, on vous rendra la vie difficile. Et dix ans plus tard, on vous donnera dix-huit titres de docteur honoris causa pour le même travail. » Ainsi commence le livre d’Elizabeth Kübler-Ross et cela me plaît : l’indépendance d’esprit est le seul moyen d’innover réellement. Et elle a réellement innové dans un milieu où les préjugés scientifiques sont aussi, sinon plus forts que dans les autres milieux. Un médecin qui sort de la science médicale, laquelle se résume à la vie physique, c’est inconcevable, même si ses recherches se font de la manière la plus scientifique possible.

Le livre est composé de trois conférences qui se font suite de manière logique : vivre et mourir ; la mort n’existe pas ; la vie, la mort et la vie après la mort.

L’homme vit dans un cocon, son corps. Il utilise pour cela l’énergie physique. Mais il dispose également de l’énergie psychique, et il peut les utiliser de manière positive ou négative. L’énergie psychique s’utilise au moment de la mort, lorsque l’homme sort de son cocon avec son corps éthérique comme le fait le papillon. Lorsqu’on lui pose la question de la mort des enfants, elle explique que ceux-ci ont appris ce qu’ils avaient à apprendre et que cette vie lui suffit. La mort permet de faire la synthèse de sa vie, de voir en quoi nous avons réussi ou non ce pourquoi nous sommes venus sur terre. Et ce pourquoi est différent d’une personne à l’autre.

La mort n’existe pas, dit le Dr. Ross. Elle n’est qu’un passage. Elle le tire de ses constatations de Near Death Experience. Alors il faut prendre la vie comme un défi. Nous sommes là, sur terre, pour découvrir quelque chose de personnel qui importe pour notre être tout entier. Alors mettons-nous au travail ! Peu importe si nous sommes connus ou inconnus, si ce que l’on a à découvrir apportera quelque chose à l’humanité ou sera insignifiant. L’essentiel est de le faire avec amour, sans jamais se décourager, sans recherche de profit personnel.

 

11/06/2012

Art optique

L’art optique, dit plus simplement op’art, est un art abstrait qui utilise les impressions données par l’œil suite à des assemblages de couleurs, de formes ou d’effets. Il joue sur les impressions visuelles. Il utilise le plus souvent des dessins géométriques et est donc ainsi proche de l’art cinétique.

Une idée que j’ai réalisée à partir de simples alignements de cercles où seule la couleur noir-blanc-gris joue avec l’œil. Evidemment, bien d’autres distorsions sont possibles, chacune avec sa particularité.

 

 

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