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20/12/2019

Auréolée de bonheur

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Tout portait à croire qu’elle ne croyait plus à la vie
Elle avait tout quitté, son mari et sa maison
Et maintenant errait en quête d’inspiration
Le jour se levait et ses yeux s’ouvraient enfin
Sur un monde nouveau si dissemblable de l’ancien
Plus rien ne l’attachait au passé, ni même au présent

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Elle allait sans savoir et même sans penser
Le gouffre devant ses pieds : « Où tes pas te mènent-ils ? »
Savait-elle ce qu’elle voulait et ce qu’elle était ?
Elle était belle comme les blés un jour d’orage
Ses cheveux poudrés de lumière flottaient au vent
Sa robe volait autour de ses jambes brunies
Un bracelet cliquetait sur son bras émouvant
Un sourire enfin dessinait son avenir

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Arrivée à la porte, elle se retourna et dit :
« Me voici, Seigneur ! Je quitte une vie tracée
Pour te suivre sans savoir où je vais
Je n’ai qu’une certitude et qu’un seul espoir
Ta présence permanente au fond du cœur
Délestée des visions de l’humanité
Et qui devient tout, emplie de parfum suave
Qui me fait trembler de peur et m’attire néanmoins
Adieu, monde des hommes, j’entre dans le noir
Et entrevois déjà l’amour qui m’enflamme »

Auréolée de bonheur, elle avançait lentement
Elle ouvrit la porte, avança sans regarder
Sentit le silence et l’obscurité l’envahir
Elle entendit les ouvriers monter le mur
S’agenouilla et laissa son cœur s’épancher
Plus rien, sauf la mort, ne pourra désormais
L’empêcher de connaître le souffle de l’inconnu
Qui donne accès au tout ! 

 

©  Loup Francart

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