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13/02/2014

Exposition Art Déco, au Trocadéro

Une exposition qui a du succès, à tel point qu’on a du mal à admirer tout ce qui est proposé. Une multitude de gens s’y pressent : vieilles dames en mal de souvenirs, vieux messieurs très dignes sur leur canne, conférencières papotant telles des reines autour de leurs abeilles, jeunes filles au moins par deux, etc.

Il est vrai que l’expo développe tous les aspects d’une révolution culturelle à l’égal ou même supérieure à l’art nouveau, son prédécesseur chronologique. L’art déco est même, pour certains, une réaction à l’art nouveau. Ce dernier s’inspire principalement de la nature et de la courbe. Pas d’angles droits, mais des courbes végétales inspirées des fleurs, arbres, animaux. La courbe satisfait l’œil, enrobe ses perceptions, enjolive la réalité. C’est le « style nouille » qui en fait méritait mieux que ce surnom pamphlétaire. L’art déco lui succède à la fin de la première guerre mondiale. Il reprend certaines de ses caractéristiques : mouvement international, style nouveau qui s’étend à tous les domaines : art, architecture, décoration. Mais il redécouvre l’angle droit, la symétrie, un ordre plus classique. Il garde cependant un dessin et des volumes proches de l’art nouveau. Mais il utilise des matériaux nouveaux et s’étend non seulement à l’architecture privée ou publique, mais aussi aux usines, gares, métro, etc. Bref, ce mouvement révolutionna l’entre-deux guerres et nous voyons encore de nombreux monuments qui datent de cette époque.

 Quand j’étais enfant, nous avions dans notre chambre un cosy art déco. Nous n’en avions pas un grand respect. C’est dommage. Il représentait une époque particulière : l’entrée du modernisme dans la vie quotidienne à l’échelle mondiale : le même style à Fougères et Mexico. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce fut une véritable déferlante d’art déco : bâtiments, jardins, sculptures, décoration, dont voici quelques exemples :

 

 

La force et l’intelligence, maquette du monument à la défense du canal de Suez (1930)

 

 

 

 

 

 

 

La petite fille aux tortues, de Renée Letourneur, dans les jardins d’Albert Laprade combinant architecture, sculpture, végétation, fontaines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des immeubles tels que nous les connaissons maintenant, sous forme de cubes accumulés et de baies vitrées.

 

 

 

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Et la femme tient un rôle particulier : moderne, emblématique, symbolique d’une nouvelle conception de la vie. L’art déco touche également la mode.

 

 

 

 

  

 

 

En sortant des salles d’exposition, vous ne pourrez que voir le tableau de Jean Dupas (1925) intitulé La Vigne et le Vin devant lequel trône une Torpedo Grand Sport.

 

 

 

01/10/2011

L’Aesthetic Movement, exposition au Musée d’Orsay

 

L’Aesthetic Movement ou mouvement esthétique a précédé, en Angleterre dans les années 1860, l’art nouveau français du début du XIXème siècle. Ces précurseurs ne se voulaient ni école, ni théorie, mais formaient un groupe diversifié qui cherchaient à réagir contre le formalisme de l’ère victorienne accompagné du matérialisme industriel.

Il n’y a pas en effet d’unité de style dans ce mouvement. Les influences viennent d’un peu partout géographiquement et historiquement. On trouve ainsi des peintres inspirés par la sensibilité italiennes comme Rossetti, d’autres plus attirés par la Grèce antique  comme Frederick Leighton, d’autres encore cherchant des réminiscences dans l’art égyptiens. Enfin, un certain nombre prospectent auprès de la Chine et du Japon des formes et des motifs inusités en Europe.

Mais tous sont en recherche de beauté, tous veulent pratiquer l’art pour l’art, sans chercher à influencer un public par des considérations autres que l’esthétisme. Ils réfutent les intentions des pré-raphaéliques qui, en tant que prédécesseurs, cherchaient à élever les sentiments et favoriser de meilleures pensées. La beauté conçue par les adeptes du mouvement est une beauté mystérieuse, féminine d’abord, mais la femme y est représentée de manière légendaire et hiératique ; c’est également une beauté d’ordre décoratif, comme les meubles stylisés et les papiers peints aux couleurs chatoyantes ; c’est aussi une beauté fragile et affectée à l’image des porcelaines blanches aux dessins bleus très chinoises ; enfin c’est une beauté accaparante et obsédante puisqu’elle concerne l’ensemble du cadre de vie de ces anglais fortunés qui collectionnent tous ces objets jusqu’à transformer leurs maisons en musée.

Toutes les œuvres exposées ne sont pas des chefs d’œuvre. De nombreux tableaux et autres objets semblent même plus d’ordre mondain ou à visée esthétique. J’ai retenu deux tableaux qui sont très différents, mais procurent une émotion assez semblable. La « mère et l’enfant » de Frédéric Leighton et le « Champ de foin » de Thomas Armstrong. Malheureusement le premier est mal placé et il est difficile de le contempler assez longuement, car il se trouve dans un couloir où passent les visiteurs qui s’arrêtent le nez dessus sans comprendre l’importance d’un certain recul pour extraire une impression d’ensemble de l'oeuvre.

Champ de foin.jpg

Pour le « champ de foin », il n’y a en fait qu’un petit coin de champ et, de plus, un mur qui barre l’horizon, ne donnant aucune perspective. C’est en fait un quasi couché de soleil, dont on aperçoit le disque, sur un décor de ferme. Le tableau représente trois femmes, dont les visages ne cherchent pas à exprimer une beauté transcendante. Celle de gauche tient un enfant dans ses bras et les deux femmes de droite la regardent. Ces trois femmes semblent arrêtées, figées dans leur attitude. Elles sont graciles par leur taille étirée, leurs atours sont en désaccord avec l’environnement, elles sont comme des beautés fragiles, intouchables, étrangères à ce qui les entoure, malgré les outils que portent celles qui se trouvent à droite.