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31/08/2022

L'incertitude (suite 3)

Seul le condamné sait où il pose ses pas
Il avance dignement, regardant ses pieds
La tête ne pèse plus, elle l’entraîne
A ne plus être, sauvetage de pompier

Il meurt dignement, car plus rien ne le retient
On ne voit plus la larme pointant sous son œil
Seul le bourreau encore vivant le détient
Et le conduit à l’échafaud, son dernier recueil

Lui n’avait pas peur de voir la mort en face
Il sait, connaît, comprend ses dernières foulées 
Il achève sa vie en piètre postface
Contemplant la barbe du bourreau roucouler

30/08/2022

L'incertitude (suite 2)

Et à quoi peut bien servir la certitude ?
L’homme marche droit et fièrement s’évanouit
Il existe d’autres fières attitudes
Telle que l’irascible hasard qui l’envahit    

Il partit une nuit sans savoir où aller
Il s’égara cherchant le pouvoir des tombes
Il ne vit que femmes austères et voilées 
Prises sous les flots de ces violentes trombes

Ainsi ce sombre personnage disparut
Dans la chaleur d’un été bleu et volage
Accusé, jugé, il fut jeté à la rue
Jusqu’au dernier et ultime emballage

28/08/2022

L'incertitude (suite 1)

Mais l’homme naturel est l’homme à tout faire
Il fait ce qu’il peut, se contente de parler
Et pour le reste, il ne peut que laisser-faire
La porte est donc ouverte à l’incertitude

Celle-ci s’étend sur sa pelisse de soie
Qui comme l’eau libérée s’étend au- delà
Jusqu’à déborder de charité et de joie
En donnant au monde l’image du cancrelat

Oui, se termine la certitude d’être
Mai peu importe qui se déploie devant lui
Seule compte l’obsession du mal-être
Et l’épanouissement naturel d'une nuit   

27/08/2022

L'incertitude

Oser sans savoir est le propre de l’homme
La vie est incertaine jusqu’au dernier jour
La prévision mène certains au podium
Mais demeure un apprentissage de toujours

Il ouvrit les yeux et ne vit que le brouillard
Il tendit la main, heurta l’incertitude
Il enfonça le bras, n’en sortit que le caviar
Mais rien ne vint en toute béatitude

L’incertitude est l’ornement de l’humain
Il est flamboyant celui qui sait où il va
Il déploie l’aile de l’aventure enfin
Et s’échappe vers l’univers comme un lauréat

26/08/2022

Où suis-je ?

Tiède, elle le nargue…
Que vient-elle faire dans cette galère ?
Est-il possible d’être là
Devant l’innocence et le charme

Elle ne sait que faire
Rien ne va plus
Sa colère rentrée
Elle ne sait plus que devenir

Elle calme son maelstrom
Encourage son inertie
Elle cesse tout contact avec l’autre
Et s’échappe de sa vue

Plus rien ne l’oblige à tracer
 Sa route dans les étoiles
À trouver le chemin de la liberté
Et à poursuivre son aventure 

Non, elle veut la paix
Une paix intérieure
Rayonnante et puissante
Elle ne veut qu’une absence

Pourquoi chercher
Ce qui ne t’a pas été promis ?
La richesse nécessite attention
La gloire demande entretien

Sois toi-même
La même et autre
Celle qui n’est rien
Et qui ne sait ce qu’elle est

Alors la clarté verra le jour
L’illumination s’imposera
Tu seras vierge et pure
Et l’aurore te captera

25/08/2022

Charme discret

Oui, je ne suis plus
J’enrage de n’être rien
Mais peut-on être et ne pas être ?

Le tout n’est qu’un effet
Sur la compréhension
Cherche encore et toujours
Ce qui meut le monde

Tu entends des sons
Tu vois le mouvement
Tu goûtes sa présence
Tu te délectes de ces instants
Et rien ne te fait bouger

Tu as beau ne pas savoir
Rien ne te pousse à croire
Beaucoup n’y songent plus
Ils ne rêvent plus du monde
Ils l’utilisent sans savoir sa valeur
Avec avidité et dédain

J’ai un jour découvert
Le charme discret de cette merveille
Comment ne pas tomber
De l’existence à l’essence même des choses ?
Ne pas se laisser séduire par le réel
Qui n’a rien à voir avec le dur et le mouvement ?
Ah, si le monde était monde... 

23/08/2022

Fin

Il est temps de rentrer, ma mie
Le ciel s’obscurcit et crie :
Clair j’étais ces jours-ci
Bientôt je vais pleurer chaque jour

Les signes avant-coureurs se déploient
Le ciel regarde en son intérieur
Et charrie des masses d’eau
Sur sa couleur préférée
Sa clairvoyance se dresse
Et crie son impatience
Bientôt la terre va se couvrir
De pâte grise et pénétrante
Qui enlace les enfants
Et leur donne le vertige

A Dieu les jours sans fin
Qui courent autour de l’été
En chantant la victoire
Sur les flots asséchés
Désormais tout redevient liquide
Et l’air s’obscurcit   
Pour pleurer sur les jours passés

 

18/08/2022

Le bonheur ?

Le bonheur de l’absence de pensées
Tu arrives à la gare et regarde par la fenêtre
Plus rien ne défile devant tes yeux
L’arrêt total comme un sommeil
Tu t’installe dans ton repos sans fin
Pas de bruit, pas de vagues
Tu regardes de loin
En toi et hors de toi-même
Ce n’est qu’un lent défilement
Si lent que tu ne penses plus
Ces images ne sont que des rêves
Qui courent devant toi
Indépendamment de ta volonté
Elles s’écartent de ta vue et trompent ton espoir
Plus rien, je n’ai plus rien
Sauf ce doux ronronnement
Qui te berce et t’empêche d’avancer
Où vas-tu ? Tu ne sais
Tu coures et choisis la liberté
Plus de règles, plus de rêves
Tu te noies dans ton absence d’être
Et ne sais où tu vas et viens
Tu es bien pourtant
Fruit de ton absence d’humanité
De l’effacement de ce moi
Qui te pousse à aller plus loin
Au de la de toi-même
Là ou rien n’est plus, ni même toi

Le train repart, il siffle ton absence
Tu es sur le quai, seul
Ton bagage à côté de toi
Tu prends ta valise
Elle est légère, si légère
En as-tu besoin réellement ?
Non laisse tout cela
Et marche devant toi,
Le long du quai qui fuit    
Allez, dis adieu à ton être
Et regarde l’étoile bien-aimée
Qui brille dans l’espace 
Et va s’éteindre dans le temps
A bientôt…

17/08/2022

Où ?

Certains jours, il se voile la face
Il se lève et ne tient pas compte
De ces instants de repos de la nuit
Il poursuit son rêve, extatique
La petite musique continue
Il n’arrête plus de jouer à l’important
Il se regarde l’œil vif et serein
Il ne tient pas compte de lui-même
Il se voit sans se reconnaitre
Ce n’est plus lui, c’est l’autre
Celui qui n’est plus rien qu’un pantin
Qui joue son rôle sans savoir
A quel méfait cela conduit
Il voit l’homme important
Mais ne voit pas la glace qui se brise
Il est nu comme un vers, penaud
Il se tâte et ne se reconnait plus
Où est-il l’homme rêvé ?
Dans le liquide aqueux du jour
Il ne voir que l’ombre de lui-même
Où suis-je? Profère-t-il

16/08/2022

Retour

Ils sont là, serrés les uns contre les autres
L’œil en voyage, égarés, fatigués, déconnectés
Plus rien ne les ferait bouger et repartir
Ils attendent, hagards, sans savoir quoi faire

Peu à peu, le temps se remet en route
Petit rire discret, recherche d’un livre déjà ouvert
Les trésors des jours précédents surgissent
Ramenés des lointaines contrées visitées

Cela se réveillent. Émergence de l’arrivée
La plus petite ouvre la bouche, béate
Le frère se moque et la regarde souriant
L’oiseau est passé, l’ange les recale

Ainsi l’arrivée prend son temps
Recalage des époques, saut dans l’inconnu
Franchir le fossé, rattraper les minutes
Et émerger dans ce monde nouveau 

Le retour des siens, 
Dans le salon
Émeut l’œil 
Et fait battre le cœur 

15/08/2022

Egarement

Elle est là cette pensée insolite
Comme un gaz inodore et tenace

Qu’aurais-je fait ? je ne sais pas
Mais les conséquences sont là

Rupture totale, coup de tonnerre
Qui suis-je ? Ce n’est pas possible 

Confit dans un saint aveuglement
J’ai laissé la proie pour la réalité

Suis-je ce rapace qui erre sans cesse
Pour satisfaire de faux besoins

Il l’ignore et n’a pas de souvenir
Mais quel égarement !
Est-ce possible ?

14/08/2022

Du rien naît le tout

Nos savants sont-ils réellement bien ?
Dernière recherche : du rien naît le tout
C’est-à-dire l’univers et… la vie
Le big-bang n’est qu’une étincelle
Faite à partir de zéro, c’est-à-dire rien
Est-ce possible ?
Le zéro, c’est-à-dire l’absence
Engendre la présence à partir de rien

Du rien naît le tout, c’est-à-dire le chiffre
Et plus particulièrement le Un
Mais le Un, qui l’a engendré ?
Aussi curieusement que cela paraisse
Nos savants n’ont trouvé que le Zéro
C’est-à-dire rien, rien de rien
Le zéro engendre l’infini
En passant par le Un

Oui, ils nous l’ont démontré :
Zéro à la puissance zéro
Est égal à Un
Et ce n’est pas une blague
C’est le big bang froid
Qui, par la magie des nombres
A engendré le big bang chaud
Et la totalité de l’univers
D’un grain d’information 
Naît un grain de matière
Puis l’infini de l’information
Puis le monde de matières

Ouf ! Est-ce vrai ?
Ce passage du Zéro au Un
Est-il dû au doigt de Dieu
Rappelant par-là l’image de Michel-Ange ?
Là intervient le temps imaginaire
Un temps non physique

Mon Dieu, que de pièges en ce bas-monde !

13/08/2022

Pièce poétique sur le cosmos

22-07-26 Affiche Eff Cosm.jpg

12/08/2022

Mort

Un monde figé, silencieux, sans âge
Il passe sous le chapiteau. Entrée…
Sûr de lui, il va même jusqu’à rire
Quelle délicatesse éperdue

La course toujours, éperdue    
Les pieds endoloris, la bouche pâteuse
Il voit et poursuit dans l’attente
Jusqu’au repos final, sans fin

Pleure l’homme déchu, étoilé
Pleure le compagnon de misère
Où est-il passé et que fait-il ?
Rien n’est plus pareil. Immobile

Ainsi il plonge dans l’extase
Il ouvre les yeux, regarde son visage
Expressif et envieux, mais mort
Poursuis ton chemin. Va plus loin…

… Attente du trou d’air…
Une si longue attente 

08/08/2022

Le monde tel qu'il est

Le monde tel qu’il est, qu’est-il ?
Une boule de vies grouillantes
Ou un désert sans mouvement
Le mouvement est-il même une preuve
D’existence d’un soi autre que le moi

Et d’abord, qu’en sait-tu toi 
Que le moi englobe de chair
Et qui se pavane parmi les autres
Jusqu’à ne plus ressembler
Qu’à un autre parmi les autres

Il traversa ces nuits comme un fantôme
Exclu du monde tel qu’il est
Il erra longuement parmi les spectres
Jusqu’à ce qu’il trouve la preuve
D’une existence entière
Derrière ces vies brisées

Il marche maintenant vers la fin
Elle vient au lointain, ivre d’ardeur
Et de passage sur le toit
Une autre coupure encore
Et la fin de l’exclusion
Plus d’époques ternes
Mais la brillance du soi
Et l’extinction du moi

Finie cette course effrénée
Les derniers fils s’évadent
Tu sors ton couteau
Et tranche d’un coup
Ce qui te retenait là
Où tu n’es plus
Et ne sera plus jamais

A bientôt…

07/08/2022

La famille

La famille disparait à tes yeux
Elle se contente de monter dans une voiture
De faire quelques signes de la main
De se cacher derrière les vitres de celle-ci
De rire en sous-main en levant le bras

Et puis, en instant, le train démarre
Le paysage file, certains n’attendent rien
Dans la douleur de l’absence qui prend corps
Il est seul face à lui-même sur le quai

Délivré ? Oui et non… Le sait-il ?
Il se voit avec eux, se tassant sur les sièges
Laissant l’inconnu l’envahir progressivement
Bercé par le martèlement des roues
Les yeux dans le vague du manque
Le cœur encore attaché à ceux-là
Qu’ils ont laissé sur le sol fuyant

Délivré ? Bienheureux ? Assoiffé de nouveauté ?
Il ne sait pas encore le mal qui s’insinue 
L’absence ne devient présence
Qu’en coupure instantanée 

Le passage sur les coupures du rail
Lui tient lieu de requiem
Ils sont bien partis
Et rien ne les fera revenir

06/08/2022

Retour

Ils sont là, serrés les uns contre les autres
L’œil en voyage, égarés, fatigués, déconnectés
Plus rien ne les ferait bouger et repartir
Ils attendent, hagards, sans savoir quoi faire

Peu à peu, le temps se remet en route
Petit rire discret, recherche d’un livre déjà ouvert
Les trésors des jours précédents surgissent
Ramenés des lointaines contrées visitées

Cela se réveillent. Émergence de l’arrivée
La plus petite ouvre la bouche, béate
Le frère se moque et la regarde souriant
L’oiseau est passé, l’ange les recale

Ainsi l’arrivée prend son temps
Recalage des époques, saut dans l’inconnu
Franchir le fossé, rattraper les minutes
Et émerger dans ce monde nouveau

Le retour des siens,
Dans le salon
Émeut l’œil
Et fait battre le cœur

05/08/2022

Le retour des âmes errantes

Quel retour ! Les âmes peinent et gémissent
Elles errent depuis des années, des siècles
Elles ne disent rien, n’ont rien qu’elles-mêmes
Et Dieu, dans tout cela, que fait-il ?

Elles arrivent, sans bruit, sans forfanterie
Le regard las, sur terre et dans les airs
On les voit de loin, elles sont ternes :
De la poussière et du sang, rouge

Où sont-elles allées, cet hiver, dans la lande
Elles gardent un air doucereux, alangui
Leurs besaces sont vides et molles
Plus rien ne donne fierté et magnificence 

Elles ont couru comme des folles, extasiées
Le rire aux lèvres, l’œil pétillant
Essoufflées de leur hardiesse, riantes
Quelle est belle la vie de la jeunesse
    
Mais en ont-elles conscience, les petites
L’âme réjouie, le cœur enturbanné
Elles crient de joie, s’époumonent
Et repartent en jacassant. Disparues…

04/08/2022

Rien et Tout

Suite à une panne due à la fibre, j'ai dû interrompre mes propos pendant une semaine. Je reprends en espérance que les lecteurs ne seront pas lassés. Bonne lecture.

 

Qu’es-tu toi qui n’es rien ?

Si tu n’es rien, tu n’es pas
A la question pas de réponse
La question ne peut d’ailleurs pas être posée
Car elle suppose une existence quelque part
L’existence d’un poids de paroles au moins
Qui fait vivre une question inutile
Puisqu’il n’y a rien derrière l’absence de plein

Tiens, qu’est-ce drôle ce plein qui rime avec rien
Mieux même, qui rime avec bien
Le bien va-t-il avec le rien
Ou est-il plein de tout ?

L’inverse est-il vrai ?
Est-il sien ce rien qui vient
 Et qui prend la place du bien
Ah, je n’y comprends rien
S’il n’y a rien, il n’y a qu’un trou
Et ce trou ne peut être le tout
Sinon il n’est rien de rien
Il est plein du tout
Qui fuit vers le bas
Et monte en haut en s’allégeant

Au fond, y a-t-il haut et bas ?
Il n’y a rien de plein 
Parce qu’il n’y a rien de vide

Le mot n’existe pas, d’où sort-il ?
Nous ne sommes qu’un rêve
Qui dure tant que les hommes
Continuerons à se croire vivants !