27/09/2020
"El currucha" Arpeggiata
https://www.youtube.com/watch?v=t4p7s2atGE0
Les musiciens s’amusent et nous amusent.
Ont-ils bu ?
Pris au jeu, ils se laissent aller
Jusqu’à s’oublier eux-mêmes
La tête leur tourne
Seule la langue reste vive
Exprimant le désespoir
Ou la joie débridée
D’un monde en folie
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes, 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique, amusement, joie | Imprimer
26/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (45)
L’atmosphère devenait lourde à San Pedro. La population ne traînait pas dans les rues comme à l’accoutumée. Le prêtre incitait les jeunes gens et jeunes filles à plus de retenue dans leurs échanges, le maire s’enfermait dans son bureau plutôt que de recevoir ses administrés, le commissaire faisait des rondes, accompagnant les soldats et gardait auprès du commissariat les trois policiers qui constituaient son équipage. Seules, les trois filles du capitaine vivaient comme d’habitude, riant avec insouciance, restant calmes malgré l’étonnement de leurs camarades. Emma s’attendait à plus de réaction de leur part, voire à des humeurs ou même brouilles entre elles. Elles ne modifièrent pas leur habitude et semblaient sans soucis. Elles ne se quittaient plus et leur sujet de conversation favorite était bien sûr le chilien. Emma, ce soir-là, tenta de les sonder afin de connaitre non pas leurs sentiments, mais la façon dont elles voyaient le proche avenir.
– Mes enfants, nous sommes entre nous. Parlons de ce qui nous attend. N’avez-vous pas peur ? L’une de vous trois va peut-être partir au Chili, nous ne la reverrons probablement plus.
– Oui, mais c’est préférable au fait de tous mourir au fil de l’épée, répondit Abigail.
C’est vrai, mais ce n’est pas pour cela que ça devient réjouissant.
– N’est-ce pas un sort enviable que de se marier avec un notable, fut-il chilien ?
– Certes, mais ce n’est pas l’avenir que nous envisagions pour vous. Et puis, j’ai peur de vos réactions entre vous, que ce soit par le fait de celle qui sera choisi ou des deux autres qui resteront. La jalousie ou le désespoir ne font jamais bon ménage.
– Maman, nous nous sommes jurées que quoi qu’il arrive, nous resteront unies entre nous et avec vous nos parents. Il ne faut pas vous inquiéter.
– Je souhaite que tout se passe ainsi, mais que va-t-il advenir ? Notre sort est entre les mains de cet homme et nous ne le connaissons pas. Ce n’est guère rassurant.
– il semble droit et a réussi à convaincre le commandement, dit Ernestina.
– C’est possible, répliqua Emma. Mais rien ne nous l’assure. Il pourrait également être homme à s’amuser sans prendre en compte ce qui pourrait advenir. Quoi de plus drôle que de jouer ainsi avec les sentiments des gens tout en sachant qu’ils devront s’exécuter en raison des conséquences en cas de refus.
Maman, dit Abigail, croit-nous, nous sommes sûrs que nous nous en sortirons.
Emma les regarda, vit la confiance dans les yeux de ses trois filles et se sentit rassurée.
– Aller, les filles. C’est l’heure de se coucher, leur dit-elle. A demain.
– A demain, répondirent-elles en l’embrassant.
07:07 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie | Imprimer
24/09/2020
La balle
Dieu n’est pas manchot
D’une petite balle,
Perdu au milieu des étoiles
Il a su faire un refuge
Pour ceux qui ne savent où aller
Rire et s’amuser,
Et, dans le même temps
Pleurer et même penser
Certes, il leur a fallu un moment
Pour comprendre l’importance du fait
Pour prendre au sérieux leur situation
Et même s’intéresser à leur sort
Pour soulever le coin du tapis
Et tenter de comprendre
Comment la balle tourne et revient
Au même endroit chaque année
Ils eurent chaud, ils eurent froid
Pleurèrent l’eau, se noyèrent
Dans les fontaines de ce paradis
Sans jamais se plaindre
Ni même tenter de changer les choses
Non, ils se tenaient debout
Contre vent et marées
Essuyant les embruns
Asséchant les lacs jusqu’à la mer
Pour en faire des terres
Où ils firent pousser
Cailloux et légumes
Ils firent de drôles de machines
Ronronnant benoîtement
Pour nourrir les absents
Et régaler les faibles
Tout cela tournait rond
Jusqu’au jour où l’un d’eux
Sur une idée saugrenue
S’avisa de changer la trajectoire
La balle s’enfonça dans des régions lointaines
Et perdit son enthousiasme
Ils durent travailler dur
Rouler les cailloux et creuser la terre
Pour se nourrir et s’apitoyer
Ensemble, ils convinrent alors
Que la mécanicité d’antan
Seyait à leur tempérament
Et qu’il valait mieux chanter chaque jour
Le lever du soleil plutôt que la fin
Des jours heureux
Respirer l’odeur privilégiée
D’un Dieu qui les regarde
D’un œil attendri
Et caresse leurs longs poils
Depuis, la paix s’est instaurée
Elle règne, même lorsqu’il pleut
Ou fait soleil jusqu’à plus soif
Dieu que la terre est bonne
Le rêve est devenu réalité
04:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
23/09/2020
la foi
La foi est cette brise légère et tendre
Qui pousse chaque être humain
A s’alléger de ses soucis et peines
Et de vagabonder parmi les nuages
Pour accomplir ce qu’il ne ferait pas
S’il lui restait un peu de jugeote :
Peindre un chef d’œuvre,
Courir et vaincre l’immobilisme,
Aimer celle qui pleure d’inconséquence
Inventer l’inutile et rire de bonheur
Chanter la joie et pleurer avec l’innocent
La foi n’est ni un mouvement du cœur
Pour gagner l’estime des autres
Ni un effort intellectuel épuisant
Pour se pousser parmi les premiers
Ni une rodomontade pour briller
Et devenir plus fort et plus en vue
Ce n’est pas montrer à ses concitoyens
En quoi on est capable et meilleur
La foi te convainc malgré toi
Elle t’enchâsse au-delà de l’indifférence
Elle te propulse hors de toi
Dans l’eau trouble de l’inconnaissance
Là où rien n’est connu ni même visible
Elle laisse passer les trompettes
De la renommée et du contentement
Tu te regardes nu et vois l’autre
Toujours mieux vêtu que toi
Mais tu flottes à mille lieux
Au-dessus des eaux et de la terre
Le cœur léger, la tête vide,
Le corps inexistant, toi-même
Perdu dans l’immensité du monde
Et te sens bien parmi les autres
Bordé de leur indifférence
Mais éperdu de tendresse
Pour leur présent et avenir
Elle est là, dans ton dos, la foi
Et te pousse à chanter la joie
Sans jamais regarder une croix
Ou te perdre au fond des bois
Laisse te gagner l’immédiat
Ne crie qu’alléluia
Mais ne la perd pas, toutefois
Car sais-tu que la foi
est la découverte de l'union du Moi et du Toi
dans l'expérience du Soi
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joie, foi, fièvre | Imprimer
22/09/2020
Libertango
https://www.youtube.com/watch?v=-uiG5jJavTU
Un tango si mobile et si humain
qu'il se confond avec la vie
la voix seule produit l'orchestre
07:05 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : orchestre | Imprimer
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (44)
Deux jours passèrent. Alexandro cherchait désespérément ce qu’il pourrait faire pour éviter ce mariage. Mais il ne trouvait rien. Emma partageait son désespoir, elle n’avait, elle non plus, aucune idée de ce qu’ils pourraient faire. Ils n’osaient trop en parler avec leurs filles. Celles-ci semblaient totalement déconnectées de la réalité et ne faisaient que parler entre elles du chilien si désirable, comme avait osé le dire la seconde au cours de leurs conversations nocturnes dans la chambre la plus éloignée de celle des parents.
La troisième nuit, San Pedro subit une attaque. Des hommes s’étaient infiltrés par le lit du rio Salado, avaient réussi à passer inaperçus des guetteurs et s’étaient introduits dans le bourg. Ils n’avaient pas usés de violence et s’étaient contentés de crier et de faire feu en l’air pour terroriser la population. « Nous aurons bientôt ta peau San Pedro si tu ne te rends pas d’ici quatre jours. Habitants, prenez garde, ralliez-vous au Chili, sinon vous aurez la gorge tranchée. » Très vite, la garnison déploya sa section d’urgence, mais il était déjà trop tard. Les Chiliens étaient repartis, personne n’avait eu le temps de voir par où et il n’y eu donc pas de poursuite de la bande qui avait perpétrée cette intrusion.
Le lendemain, tout San Pedro ne parlait que de cela. Le capitaine Barruez était furieux. Il avait été réveillé par le lieutenant-major qui était de garde cette nuit-là, mais il était déjà trop tard. Où chercher, quoi chercher ? Rien, il ne savait rien. Il était vexé. Venir démontrer l’inefficacité de sa défense sous le nez des habitants de San Pedro lui paraissait la pire injure qui puisse lui être faite. Il convoqua ses chefs de section et revit une fois de plus le plan de défense du bourg. Mais cela suffirait-t-il ? Et d’abord, quel était ce groupe de Chiliens qui semblaient contrevenir au marché conclu par l’étranger ? La rigueur stratégique des Chiliens semblait remise en cause par cet incident, comme si quelque chose clochait dans l’intention clairement établie il y avait quatre jours. Le capitaine s’interrogeait : est-il possible qu’il y ait des divergences entre les responsables chiliens ? Ou encore, est-il possible que Don Rodrigo Alcantera, le Chilien auteur du défi, fasse bande à part ? Comment le savoir ?
07:05 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie | Imprimer
21/09/2020
Les arts florissants
https://www.youtube.com/watch?v=wNmyYgkG2z8&pbjreload=101
Des pièces magnifiques chantées avec virtuosité et drôleries qui méritent toutes une place plus qu'honorables au panthéon de la musique.
Ensemble de chanteurs et d’instrumentistes voués à la musique baroque, fidèles à l’interprétation sur instruments anciens, Les Arts Florissants sont dans leur spécialité l’une des formations les plus réputées au monde. En 2019 Les Arts Florissants ont fêté leurs 40 ans.
( https://www.arts-florissants.org/les-arts-florissants.html )
07:28 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique baroque, concert | Imprimer