23/09/2020
la foi
La foi est cette brise légère et tendre
Qui pousse chaque être humain
A s’alléger de ses soucis et peines
Et de vagabonder parmi les nuages
Pour accomplir ce qu’il ne ferait pas
S’il lui restait un peu de jugeote :
Peindre un chef d’œuvre,
Courir et vaincre l’immobilisme,
Aimer celle qui pleure d’inconséquence
Inventer l’inutile et rire de bonheur
Chanter la joie et pleurer avec l’innocent
La foi n’est ni un mouvement du cœur
Pour gagner l’estime des autres
Ni un effort intellectuel épuisant
Pour se pousser parmi les premiers
Ni une rodomontade pour briller
Et devenir plus fort et plus en vue
Ce n’est pas montrer à ses concitoyens
En quoi on est capable et meilleur
La foi te convainc malgré toi
Elle t’enchâsse au-delà de l’indifférence
Elle te propulse hors de toi
Dans l’eau trouble de l’inconnaissance
Là où rien n’est connu ni même visible
Elle laisse passer les trompettes
De la renommée et du contentement
Tu te regardes nu et vois l’autre
Toujours mieux vêtu que toi
Mais tu flottes à mille lieux
Au-dessus des eaux et de la terre
Le cœur léger, la tête vide,
Le corps inexistant, toi-même
Perdu dans l’immensité du monde
Et te sens bien parmi les autres
Bordé de leur indifférence
Mais éperdu de tendresse
Pour leur présent et avenir
Elle est là, dans ton dos, la foi
Et te pousse à chanter la joie
Sans jamais regarder une croix
Ou te perdre au fond des bois
Laisse te gagner l’immédiat
Ne crie qu’alléluia
Mais ne la perd pas, toutefois
Car sais-tu que la foi
est la découverte de l'union du Moi et du Toi
dans l'expérience du Soi
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joie, foi, fièvre | Imprimer
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