20/09/2020
Les longs chevaliers blonds
Les longs chevaliers blonds, aux crinières débordées
Encourent de graves problèmes du haut de leurs remparts
Où donc ont-ils couru, qu’ont-ils pu modeler
Pour encourir l’opprobre juste avant le départ
Rien ne trouble l’oiseau qui picore leurs casques
Et la fleur au fusil, ils partent sans un pleur
Sans un regard pour elles, mignonnes portant masque
Les seins fermes et moulés, éprouvant la chaleur
Ainsi se forma l’ombre, et la moiteur lubrique
De ces messieurs hautains, au franc parlé disert
Partit un jour d’avril, comme proies ésotériques
Ils quittèrent leur pays, en vrais traîne-misère
Laissèrent femmes et enfants, les yeux clos sur leur rêve
Pour crier du plus loin leur satiété de trêve
© Loup Francart
04:24 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
19/09/2020
Embrasement
Le feu envahissait la colline
Et pourtant l’air n’était pas surchauffé
C’était une après-midi d’automne
Aux poussées de brise froide
Sous des nuées chargés de noir
Personne n’imaginait un soudain embrasement
Un tel cri vers l’azur surchargé
Une telle suffocation de la verdoyance
L’irréel atteignait l’inimaginable
Les portes de l’enfer ouvertes sur l’horizon
Transmettaient l’onde des fins dernières
Contemplant une fois encore, involontairement
La fraicheur exquise et fragile
Des bois ceinturant ces lieux perdus
La matière s’épuise dans son souffle puissant
L’espace se réduit à la suffocation
Le temps s’arrête, figé d’horreur
S’écoulent cependant les secondes
Sans crépitements ni cris de sauve-qui-peut
Le calme règne encore sur la planète
Ce n’est que sa majesté le soleil
Qui se couche avec délectation
Faisant durer son plaisir
Avant de fermer ses paupières
Et de laisser aller ses vapeurs
Au loin derrière les bois et les eaux
Au delà, l’homme contemple l’illumination
Les yeux bordés de larmes et de tendresse
Remerciant le monde et son créateur
De ce coucher du jour et du mystère de la vie
06:59 Publié dans 27. Création photos, 31. Pictoème, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : feu, vie, nature | Imprimer
18/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (43)
Alexandro mit du temps à s’endormir. Pendant son sommeil il gémit. Au matin, il constata qu’il n’était pas plus avancé dans ses réflexions que la veille. Emma l’avait entendu soupirer, mais elle avait fait semblant d’être sereine et de reposer tranquillement comme à son habitude. Ils se regardèrent, se sentirent vieillis, mais déterminés. Ils ne savaient où ils allaient, mais ils iraient ensemble et feraient de leur mieux. Ils se jurèrent de maintenir deux objectifs : ne pas livrer San Pedro aux Chiliens, sauvegarder l’honneur de leurs filles et tout faire pour les rendre heureuses.
Leurs filles arrivèrent. Elles avaient l’air au mieux de leur forme. Elles étaient souriantes et dire bonjour à leurs parents plus joyeusement qu’à l’accoutumée. Elles racontèrent qu’elles avaient discuté tard dans la nuit et s’étaient amusées comme des folles. Elles n’avaient d’ailleurs parlé que d’une chose, ou plutôt que d’un homme, le Chilien qui avait hier proposé le marché extravagant. Elles ne semblaient pas avoir prises conscience du défi qu’il imposait à leurs parents et à la communauté de San Pedro. Elles étaient enchantées d’être le point de mire de tous et en particulier de cet homme. Elles le trouvaient beau, racé, distingué, original. Elles s’étaient endormies en pensant à lui, sentant mille frissons dans leur corps de jeunes femmes. Alexandro dut leur expliquer les dangers d’un tel marché : les risques pour la garnison, pour le pays et pour elles-mêmes. Leurs yeux s’ouvrirent, elles versèrent quelques larmes, tant pour l’amère réalité que pour le rêve qui les avait parcourues.
– Papa, que vas-tu faire ? demanda la plus jeune.
– Pour l’instant je ne sais pas. Mais nous avons une semaine pour trouver. Alors, vous aussi, réfléchissez.
– Moi, je suis prête à me marier avec lui, dit Abigail.
– Moi aussi, dit Libertad.
– Et moi, de même, enchaîna Ernestina.
Alexandro et Emma ne purent s’empêcher de rire de bon cœur à cette déclaration de leurs filles.
06:36 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie | Imprimer
17/09/2020
Naissance
Une apparition...
Images se succédant
Souvenirs de vie !
Après lecture du livre du Père François Brune, Les morts nous parlent, Livre de Poche, 2005
04:43 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, pictoème, géométrie | Imprimer
16/09/2020
Elle pense
Comme est beau l’homme pensant ! Que dit-il à lui-même ?
A-t-il donné sa vie à la faune et la flore ?
S’est-il épanoui ou est-ce un requiem
Qu’il joue en sourdine, se tournant vers bâbord ?
L’œil vif encore ouvert, la narine palpitant,
La main frêle et sûre d’elle, il s’échappe en pensée
Vers l’absence de malheur, tenant son front bouillant,
S’égarant dans l’impasse, ressortant nettoyé.
Et voici s’avançant, d’un pas souple et auguste,
La femme évanescente, de retour au foyer.
Elle brille de tous ses feux pour se faire pardonner.
Quelle idée l’échappée, ce départ injuste
Loin de toute caresse, sans un regard pour lui,
Qu’a-t-elle été faire, sans même un parapluie ?
© Loup Francart
05:01 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, litérature | Imprimer
15/09/2020
Cecilia, vergine romana, pour chœur mixte et orchestre du compositeur estonien Arvo Pärt composée en 2000
https://www.youtube.com/watch?v=0RNAYqd1zK4
C'est un oratorio décrivant le martyre de Sainte Cécile sur son chemin de croix.
L'oeuvre fut créée le 19 novembre 2000 à Rome par le chœur et l'Orchestre de l'Académie nationale de Sainte-Cécile par Myung-Whun Chung.
Après une période sérielle qui va jusqu'en 1968, et une période transitoire (troisième symphonie), mais aussi de doute et de stérilité artistique, Arvo Part ouvre en 1976 une période inspirée par son étude du Moyen-Âge. Il appelle cette technique modèle de tintinnabuli qu'il définit ainsi : "Ici je suis seul avec le silence. J'ai découvert qu'il est assez quand une note simple est admirablement jouée. Cette une note, ou un battement silencieux, ou un moment de silence, me soulagent. Je travaille avec très peu d'éléments - d'une seule voix, avec deux voix. Je construis avec les matériaux les plus primitifs - avec la triade, avec une tonalité spécifique. Les trois notes de la triade sont comme des cloches. Et c' est pourquoi je l'appelle tintinnabuli."
07:31 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique minimaliste | Imprimer
14/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (42)
Emma repartit rassurée, bien qu’elle n’ait pas trouvé de solutions toutes faites auprès du prêtre. Alexandro était plus circonspect, d’autant plus que le prêtre l’avait désigné comme celui qui s’en sortirait quoiqu’il arrive. « « Certes, cela redonnait confiance à Emma, mais moi, en suis-je capable ? » se demanda-t-il. Conscient de cette responsabilité, il sortit de l’entretien plus fort qu’en entrant. Mais fort de quoi ? Pour l’instant, il ne savait.
– C’est bien à nous et nous seuls de trouver la solution, ne crois-tu pas ? demanda Emma à Alexandro.
– Oui, et pourtant nous ne savons ce que nous pouvons faire, n’est-ce pas ?
– Je t’avoue que je n’en ai pas la moindre idée, et c’est bien ce qui m’ennuie.
– Oh, Alexandro, que somme-nous venu faire dans celle galère ?
– Nous avons été envoyé par le gouvernement pour maintenir la province d’Antofagasta et je le ferai quoi qu’il arrive. Notre second devoir est l’avenir de nos filles et il est maintenant lié au premier, aussi invraisemblable que cela paraisse. Il nous faut maintenant les démêler, et je compte sur toi, ma chérie, pour m’aider à cette tâche que nous n’avons pas encore appréhendée dans sa totalité. Peut-être l’avenir est-il moins sombre que nous le pensons, mais nous l’apprendrons que plus tard, lorsque l’orage sera passé et que nous pourrons nous dire, oui, nous avons bien agi.
– Merci, Alexandro, ton calme et ta détermination me redonne courage. Oui, à nous de nous prendre en main et de discerner ce que cherchent les uns et les autres. Il est temps de rejoindre nos enfants et nous ferons bonne figure devant eux. Allons-y !
Emma et Alexandro prirent le chemin de leur maison, souriants et faisant fi de leurs inquiétudes.
07:06 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie | Imprimer