La balle (24/09/2020)
Dieu n’est pas manchot
D’une petite balle,
Perdu au milieu des étoiles
Il a su faire un refuge
Pour ceux qui ne savent où aller
Rire et s’amuser,
Et, dans le même temps
Pleurer et même penser
Certes, il leur a fallu un moment
Pour comprendre l’importance du fait
Pour prendre au sérieux leur situation
Et même s’intéresser à leur sort
Pour soulever le coin du tapis
Et tenter de comprendre
Comment la balle tourne et revient
Au même endroit chaque année
Ils eurent chaud, ils eurent froid
Pleurèrent l’eau, se noyèrent
Dans les fontaines de ce paradis
Sans jamais se plaindre
Ni même tenter de changer les choses
Non, ils se tenaient debout
Contre vent et marées
Essuyant les embruns
Asséchant les lacs jusqu’à la mer
Pour en faire des terres
Où ils firent pousser
Cailloux et légumes
Ils firent de drôles de machines
Ronronnant benoîtement
Pour nourrir les absents
Et régaler les faibles
Tout cela tournait rond
Jusqu’au jour où l’un d’eux
Sur une idée saugrenue
S’avisa de changer la trajectoire
La balle s’enfonça dans des régions lointaines
Et perdit son enthousiasme
Ils durent travailler dur
Rouler les cailloux et creuser la terre
Pour se nourrir et s’apitoyer
Ensemble, ils convinrent alors
Que la mécanicité d’antan
Seyait à leur tempérament
Et qu’il valait mieux chanter chaque jour
Le lever du soleil plutôt que la fin
Des jours heureux
Respirer l’odeur privilégiée
D’un Dieu qui les regarde
D’un œil attendri
Et caresse leurs longs poils
Depuis, la paix s’est instaurée
Elle règne, même lorsqu’il pleut
Ou fait soleil jusqu’à plus soif
Dieu que la terre est bonne
Le rêve est devenu réalité
04:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer