11/08/2019
Âme
L'âme est le lieu de l'aimable et de l'aimant.
Trouve-là en toi et tu seras !
08:07 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
10/08/2019
Lumière
Le soleil éclairait la nuit d’encre
Des mâts de la mer indivisible
Au creux des rochers sanglants
Se perdent ses rayons d’enluminure
Les pins s’échappent vers l’azur léger
Où les mouettes blanches épanchent leur griserie
Les vagues dorment au sein des terres
Alourdies par la pesanteur de l’homme
Les toits gris d’ardoise des maisons
Oublient leur blancheur de sel et de vent
Pour blêmir dans la brume des soleils trop vivants
Qui couvrent les herbes de tiédeur morose
La fin des matins sur la mer
Pointe son triste clocher de pierre
Une cloche sonne, puis deux, puis trois
Auxquelles répondent les coups sourds
Du travail des eaux sur les coques de bois
03:05 Publié dans 27. Création photos, 31. Pictoème, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer, océan, matin, enchantement | Imprimer
09/08/2019
Vide cosmique
L’homme est incorrigible
Il se surprend lui-même
Ses rêves et désirs
L’entraînent si loin de son être
Qu’il ne sait plus où il est
Les yeux fermés, il va
Un pas devant l’autre
Montant la pente raide
Il ne voit que la pointe
De ses pieds chaussés
L’herbe est froide
Mais son cœur a chaud
Il approche du sommet
Plus que quelques pas
Douloureux, extatiques
Il est seul devant la vérité
Personne ne voit ses efforts
Lui-même ne sait plus
Ce qu’il y a derrière
La coupure du verre ?
La glace des grands jours ?
Enfin !
Liquéfaction…
Le noir plus que noir
Avancer un bras
Puis une jambe
Reprendre courage pour oser
Léger tremblement
Plongée dans l’inconnu
Rien… Il n’est plus…
Il est aspiré et s’envole
Vers le vide cosmique
© Loup Francart
04:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
08/08/2019
Locédia, éphémère (15)
Départ ! Nous n’entendîmes pas le coup de feu, mais vîmes les élastiques bondir en l’air, surprenant un jockey trop près de la ligne de départ qui fut soulevé par le cou. Son cheval mécanique fit quelques embardées avant de s’arrêter tout seul. Deux ans auparavant un accident avait eu lieu, causant plusieurs morts dans la foule. Un cheval mécanique sans jockey avait sauté la barrière et s’était précipité sur l’esplanade devant les tribunes, projetant plusieurs personnes à terre et les piétinant. Depuis, chaque jockey est contraint de tenir une poire en bakélite et d’appuyer sur son bouton qui, s’il est lâché, engendre automatiquement l’arrêt. Le peloton se formait, haut en couleurs, comme un patchwork courant sur la pelouse et ondulant à chaque saut d’obstacle. Il approchait et nous voyions déjà la tête étincelante des premiers chevaux tenus fermement par leur cavalier. Approche d’un open-ditch, un grand canal suivi d’une haie haute et large dans laquelle plusieurs chevaux s’enfouirent jusqu’à la tête, agitant leurs maigres pattes dans le fouillis des genêts. Arrivée sur la rivière des tribunes, au maximum de la vitesse des chevaux, envol et retombée lourde de certains dans une eau trouble et électrisée, contraignant ceux-ci à lever toujours plus haut les jambes jusqu’à ce qu’ils s’écroulent en râlant, laissant leurs jockeys à terre, convulsifs et hors de course. Je te regardais, tendue, exaltée, criant à l’arrivée des obstacles, hurlant lorsque plusieurs chevaux étaient fauchés au moment de la réception sur le sol, riant également pour le pur-sang que tu avais choisi au départ de la course sur le papier, n’ayant pas eu l’occasion en raison de notre arrivée tardive, de voir les chevaux au rond. Celui-ci se maintenait en troisième ligne, le jockey le tenant à pleines mains, calé derrière les deux premiers pour que sa monture ne puisse voir le vide devant elle et partir sans possibilité d’être freinée. Le peloton passa devant nous, nous entendîmes le galop sourd des pattes d’acier, le souffle des jockeys qui retenaient leur monture, le cri des femmes émerveillées par la charge impressionnante de ces montures d’acier, se profilant avec noblesse sur la piste gazonnée, jusqu’à disparaître derrière le petit bois.
Nous ne sûmes ce qui se passa, mais à la sortie de ce masque, les chevaux semblaient plus lourds, moins agiles, et avaient changé de silhouette. Certains s’étaient chaussés de larges spatules jaunes leur permettant de disposer d’une meilleure stabilité dans le terrain très marécageux de la piste. Ceux qui, au contraire, s’étaient pourvus d’organes plus légers pour faciliter leur vitesse, semblaient maintenant en peine. Aussi, en face des tribunes, dans les boxes réservés à chaque écurie, les mécaniciens se préparaient à changer à nouveau les prothèses mal adaptées. Le plus souvent, les parieurs ne voyaient que frime et entourloupe dans cette importance extrême attachée aux prothèses de galop. Pourtant, cet objet de caoutchouc plus ou moins dur permettait à un cheval mécanique en moins bonne forme de gagner une course. Maintenant, les rôles étaient redistribués. Le deuxième passage devant les tribunes, avec un nouveau saut de la rivière, ne fit que rendre plus audible la contestation des parieurs qui ne comprenaient pas ces subtiles changements en vue d’une meilleure adhérence. Cette tempête rugissante de protestation fit plus ou moins peur aux chevaux mécaniques, jusqu’à les détourner de leur ligne et les guider vers un cul de sac souterrain. Seuls trois d’entre eux continuèrent sur la bonne piste prenant une avance considérable. Les autres mirent du temps à s’arrêter, se retourner, s’interroger, jusqu’à conclure de leur erreur. Leurs jockeys, éberlués, montraient des signes d’incompréhension, voire d’incompétence, jusqu’à ce que l’un d’eux s’élance en poussant un cri de rage : « Avanti ! ».
07:34 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, roman, amour, recherche de soi | Imprimer
07/08/2019
Féminisme
Seule, elle délire
Je me suffit à moi-même
Quelle solitude
07:25 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, cercles, silence | Imprimer
06/08/2019
Joie
Vivre dans le présent et la peine de chaque jour
Et savoir puiser la joie au-delà de ces peines.
Cela s’apprend comme on apprend à lire.
Ne voir que le présent, c’est déjà accepter l’idée de la joie et s’en réjouir.
07:38 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joie, peine, philosophie, avenir | Imprimer
05/08/2019
Méditation
Où fixer l’attention ?
Elle divague
Elle refuse tout contrôle
Et vaque sans vergogne
Dans les champs et forêts
Noir totalement zébré
Calme-toi, calme-toi
Pénètre dans ton être
Perce ta carapace
Première lueur de l’aube interne
Un halo se profile
La boite s’ouvre
Je m’allège
Réveil derrière la peau
Nouvelle acuité
Je me dissous
Le noir s'efface
Quelques nuages laiteux
Qui passent en catimini
Retour à l’obscurité
L’air pénètre les poumons
Il se glisse derrière la frontière
Lentement, il descend vers la gorge
Hésite, n’ose s’engager
Et brusquement, l’ouverture
Suivi d’un léger brouillard
Entrée dans le temple
Juste un bref instant
Je sens mon corps s’éparpiller
Je me regarde par au-dessous
Le moi s’évade en riant
Perte de l’être minéral
Relâchement de l’intérieur
Hélas, cela ne dure pas
Lassitude accrochée aux souvenirs
Silence… Défilement…
Les grains se dispersent
Je pénètre plus avant
Je ne suis qu’un fantôme
Sans consistance
Juste un point
Qui se glisse entre les grains
Et prend de la vitesse
Sans que je sache où il va
La neige tombe
Le blanc m’envahit
La fraîcheur me guide
Entrée dans le rien
Qu’il fait bon !
Je ne suis plus…
© Loup Francart
07:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer