Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/05/2012

Suite n°1 pour violoncelle de J-S Bach : dans le bruit et la musique

 

http://www.youtube.com/watch?v=V7edkwJsgN0&feature=related

 

Le métro et Bach, qui aurait pensé à un tel assemblage.

Et pourtant, c’est beau et poignant ! Cela tient-il à la jeunesse des musiciens, à leur ensemble, à leur position, ou à l’ambiance particulière du métro, le bruit des rails, le défilement des images, l’absence de voyageurs, ou encore à la musique de Bach, entraînante, mais faite de pauses, de diminuendo, de forte et de piano.

La musique est plus forte que le quotidien semblent-ils dire à travers ce qu’ils jouent. Ils ne sont pas dans le métro, mais dans Bach, le compositeur génial, toujours d’actualité, intemporel, immortel pourrait-on dire. Rien ne les trouble, ni le bruit, ni les sautes de lumière, ni le déplacement. Rien, le prélude de la suite n°1 se joue, émeut, fait monter les larmes aux yeux des connaisseurs, quelle beauté que cette musique extraordinaire, faite de tendresse, d’entrain, d’émotion, de générosité et d’élévation jusqu’à nous sortir de nous-mêmes pour nous laisser porter dans un au-delà qui nous semblait pourtant inaccessible.

Et pour ne pas tromper les vrais amateurs de musique, écoutons le même morceau joué par Rostropovich, plein de sérénité, mais très vif, comme empreint d’une illumination qui lui permet de jouer avec un tempo rapide, mais empli de paix.

 

http://www.youtube.com/watch?v=MUAOWI-tkGg&feature=related

 

19/05/2012

Loire ensorceleuse

 

Loire peinte un jour d'orage quand plus rien ne va !

12-01-28 Loire orageuse red.jpg

 

Loire ensorceleuse et orageuse
Que de fois me suis-je tenu
Devant ta magnificence
Ebahi, le cœur soufflé

A chaque regard une vision différente
Aujourd’hui, ciel d’orage
Empreint de mélancolie
L’eau, lourde, se laisse caresser

Les collines aux couleurs d’automne
Divaguent au soleil couchant
Et, le cœur dilaté m’entraîne
Vers une rêverie sans fin

 

 

18/05/2012

Exposition Christopher Wool, au musée d’art moderne de la ville de Paris

 

 

Le musée d’art moderne nous annonce que Christopher Wool est une des figures majeures de la scène internationale et l’un des peintres américains contemporains les plus influents.

Pourquoi pas ? Admirons donc :

 

 

C Wool 6.jpg

 

 

Après ce regard incertain, nous avons le droit d’avoir quelques doutes sur les qualités de ce peintre international. Cela rappelle Damien Hirst (voir le 10 mars 2012). Même toiles grandioses par leurs dimensions, même salles d’exposition encore plus grandioses, même public, absent, malgré toutes ces qualités. Que nous montre-t-il ?

C Wool 2.jpgC Wool 5.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Des tags qui, à l’inverse de la passion pleine de liberté des street artists, sont peints avec beaucoup de réflexion sur des toiles. Mais cela reste des tags, et pas des meilleurs. Il s’agit de tortillons sans début ni fin. Beaucoup de ceux-ci sont d’ailleurs à moitié effacés, comme si le peintre lui-même s’était rendu compte de leur inanité.

Parfois les gribouillis sont remplacés par des lettres, voire quelques mots (exemple : SEX LUV !). Quelle preuve de créativité ! Là aussi, m’objectera-t-on, il s’agit par la dérision de mettre en évidence le décalage entre l’artiste et la société bourgeoise. Mais je ne crois qu’il en soit ainsi, du moins en ce qui le concerne. Il s’est parfaitement intégré à la société artistique contemporaine fabriquée de toute pièce par un système médiatique qui vante ses qualités picturales : « La composition des éléments picturaux – des lignes noires peintes à la bombe ou des clichés d’images sérigraphiées sur toile – se fait de plus en plus complexe et diffuse. Ses peintures plus récentes associent techniques sérigraphiques et peinture à la main. Entre improvisation et composition, ces œuvres aux techniques multiples font preuve d’une grande liberté formelle. » (MaM Paris)

Allez, faisons une exception pour cette toile, taches qualifiées de picturales, faites à la manière d’Henri Michaud, avec, malgré tout, moins de génie. Mais… les toiles sont beaucoup plus grandes !

 

 

C Wool 4.jpg

 

17/05/2012

Il était revenu aux lieux de son enfance

 

Il était revenu aux lieux de son enfance,
Il se revit, petit, sautant sur ses gambettes,
Plus rien ne sera comme hier, et ta prestance,
Retrouvée, anoblie, te dispense de courbettes.

Merci à vous tous, pour votre soutien esseulé,
J’imagine l’être solitaire, empressé,
Revenir vers ses souvenirs et les caresser
Pour qu’ils reprennent une existence froissée.

L’eau coule, sereine, lavant tes désirs obscurs,
Et les transforme en pesante sinécure.
Tu aimes la pétrir de tes doigts malhabiles.

Rien, les souvenirs refusent leur présence.
Le temps a filé et consacré ton absence.
Rien ne rebranchera le passé immobile.

 

16/05/2012

O Magnum Mysterium, Morten Lauridsen, par le Westminster Cathedral Choir

 

http://www.youtube.com/watch?v=9y9yM53TowA&feature=related

 

Entrée dans le mystère des mystères, piano, pianissimo, comme l’entrée dans un lac en montagne, nu comme un ver, débarrassé de tout vêtement cachant notre condition d’homme. Le Christ s’offre à nous dans son infinie plénitude, couvrant de sa plénitude la surface de la terre, comme un voile transparent.

La partition fait appel parfois à deux voix de sopranes, à des accords à deux voix de ténors et de basses. L’harmonie est densifiée par des accords de seconde qui se fondent dans des harmonies classiques et apportent une coloration particulière et mystérieuse. Des accords de neuvième complètent la signature caractéristique de ce compositeur américain, Morten Lauridsen, contemporain, auteur de nombreux chants chorals.

N’en disons pas plus, et écoutons les paroles si simples de ce merveilleux chant. La musique est là pour nous faire pénétrer dans le grand mystère de l’incarnation.

O magnum mysterium
et admirabile sacramentum,
ut animalia viderent Dominum natum,
jacentem in præsepio.

Beata virgo, cujus viscera meruerunt
portare Dominum Christum, Alleluia!


Quel grand mystère et admirable sacrement,
que des animaux aient pu voir, couché dans une crèche, le Seigneur qui vient de naître !
Bienheureuse Vierge
dont les entrailles ont mérité de porter le Christ-Seigneur. Alleluia!

15/05/2012

La notion de valeur

 

La notion de valeur est une notion suffisamment variée pour que nous interrogions sur sa signification. De nombreuses personnes se réfèrent à cette notion pour se justifier, qu’elles soient de droite ou de gauche, intégristes ou libérales, tournées vers le passé ou vers l’avenir. Toutes se disent guidées par les valeurs qui les portent.

Le terme valeur désigne, en premier sens, le prix d’une chose, voire d’un être vivant, animaux ou, cela a existé, hommes ou femmes ou même enfants. Ce terme implique donc obligatoirement une relation entre celui qui émet un prix et celui qui achète. L’un et l’autre doivent se rapprocher d’un juste prix qui leur permet de conclure une affaire, ce qui exige au moins une règle commune de jugement, rapprochement entre la valeur personnelle d’une chose, estimée par le vendeur et le désir d’acquisition de l’acheteur. Il y a donc à la fois un jugement d’ordre personnel (j’aime suffisamment cette chose pour lui attribuer tel prix) et un jugement commun (nous finissons par faire concorder notre besoin ou désir de céder ou d’acquérir la chose).

Mais depuis le XIXe siècle s’est développée une autre vision de la notion de valeur, qui oppose ce qui devrait être par rapport à ce qui est. La valeur devient une référence qui permet d’ « évaluer » une idée, un fait, une chose. Elle s’érige en assurance ou en cautionnement et ne peut donc plus être discutée par ceux qui l’adoptent. La valeur se place au-dessus de l’homme pour conduire son jugement et l’amener à une vision commune. Dis-moi qu’elles sont tes valeurs et je te dirai qui tu es ! Choisir une chose plutôt qu’une autre, c’est se déterminer pour  ce que l’on choisit et contre  ce que l’on rejette. Au sens commun, la valeur permet un jugement critique, une attitude d’adhésion ou de rejet. Mais de cette notion d’attitude on est arrivé à la notion d’absolu : la valeur est la référence universelle à laquelle chacun se réfère. Puis on s’est interrogé sur ce qui peut nous inciter à adhérer ou rejeter, à aimer ou détester. Quelles sont les critères qui permettent d’adopter une attitude commune ? Cette notion de valeur est alors devenue un objet de philosophie : comment choisir, qu’est-ce qui m’incite ou me contraint à tel choix plutôt que tel autre ? Cela mène à la notion de jugement de valeur qui dépend de manière plus large de l’identité de la personne ou plutôt des personnes qui s’accordent pour attribuer telle valeur à telle chose. Leur appartenance commune leur permet de s’accorder aux mêmes valeurs. La notion de valeurs serait donc dépendante du contexte, de la culture de ceux qui s’y réfèrent.

Alors, existe-t-il des valeurs universelles ? On voit bien que certaines notions telles que, par exemple, la liberté, l’égalité et la fraternité, ne sont pas réellement comprises par d’autres peuples qui considèrent ces valeurs comme purement individualistes : l’individu prime sur la société. Pour les sociétés orientales, cette vision est inversée : la société est la valeur suprême qui passe avant tout désir individuel. On peut cependant envisager un certain nombre de valeurs considérées comme suprêmes : le bien qui inclut le bien commun et le bien personnel ; le bon : la bonté ; le juste : la justice ; le beau : la beauté ; le vrai : la vérité. Que de chemins parcourus par les civilisations pour en arriver là ! Et encore, cela n’est pas encore encré dans les esprits, mais promu comme une idée de ce qui devrait être et non de ce qui est. Et c’est cette tension vers ces idéaux qui en font une véritable valeur. Les valeurs sont une aspiration plus ou moins commune vers une adhésion de référence qui permet d’accorder les visions individuelles. Mais que de chemins restent encore à parcourir pour qu’elles soient reconnues !

 

14/05/2012

L’art urbain ou street art : quai de l’Oise (2ème partie)

 suite du 30 avril :

 

Sur le canal Saint-Martin, près de la Villette, existe aussi un mur magique, évocateur de l’Afrique par ses personnages, de l’Amérique centrale et du rêve intégral qui permet de digérer l’enseStreet Art 113 red.JPGmble.

Tout d’abord les personnages avec une belle africaine qui cache pudiquement ses seins, sous le regard d’un sorcier inca, sorte de gargouille sortie du magma incandescent de l’imagination de l’artiste. Plus à gauche, l’Afrique jeune brise ses chaînes, le regard effrayé de son acte, ne sachant ce qu’il va advenStreet Art 114 red.JPGir. 2013, dans un an, la révolution africaine ? Et encore plus à droite, jusqu’au bout de la rue, le monde précolombien des mayas ou des incas ou des aztèques, imagé, transposé, mais bien là. Il nous tire la langue, comme pour se moquer de nous, petits bourgeois français Street Art 115 red.JPGhabitant dans cette ville de Paris, cosmopolite, au sang chaud.

 

 Street Art 118 red.JPG

 

Sur l’autre angle du mur, une transition représentée par la femme française dont les seins et le nombril constituent des cibles privilégiées, qui dit au revoir ou bonjour, à la chevelure d’or (ou presque) et un sourire radieux. Bref, la femme telle que la rêve des millions de français (semble-t-il !).

peinture,dessin,street art,tag

Prolongation sur la droite avec ce rêve onirique de pieuvre entourant le psy, dont les lettres semblent affolées par cette apparition inusitée. Une bataille imaginaire de l’esprit qui étouffe entre ces murs trop petits.

 

 

 

Street Art 120 red.JPG

Enfin, plus à droite, une usine à gaz précolombienne qui rappelle quelque peu le dessin opposé, mais plus torturé, à mi-chemin aussi des dessins africains. Mélange extraordinaire des civilisations comme un résumé de la mondialisation de la rue.