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13/11/2011

Tremblement

 

Un frémissement d’ondes, imperceptible, qui modifie la structure de deux plans divergents et deux autres convergents. L’on s’y perd. Au centre, un assemblage insolite dont on arrive difficilement à comprendre la construction.

Et pourtant, dans cette simplicité du dessin, il y a une harmonie certaine, un attrait pour l’œil qu’on ne peut définir.

 

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12/11/2011

Le tango des petites lunes (2mn15)

 

http://www.youtube.com/watch?v=3_ZEHPO9UX0&feature=related

 

Qu’elle est bizarre cette association de la musique et de l’art du jongleur. On admire d'abord la jongleuse, l’agilité de ses mains, les effets qu’elle produit avec ses bras, les trajectoires de ses balles, insolites, produisant des étincelles et des figures géométriques, jusqu’à l’arrivée de Richard Galiano qui provoque la surprise.

C’est alors un récital à deux, pour l’un de notes aigües, rythmées, dansantes et entraînantes, pour l’autre d’une balle qui semble attachée par un élastique au bras ou à la main de l’artiste. Un véritable duo, expressif, fait de sons et de gestes, une berceuse insolite qui fait rêver.

Et tout ceci se termine en farce populaire : le jongleur devient autruche en une seconde, même si on l’a vu préparer cette transformation ; le musicien devient le joueur de flûte qui entraîne les rats vers la rivière Weser dans un premier temps, puis les enfants d’Hamelin dans un deuxième temps.

Quel conte naïf, inventif et drôle : un musicien, un jongleur et trois personnages de la vie quotidienne, sortis tout droit d’un théâtre de marionnettes et délivrant une musique d’ambiance. Cela n’a pas de prétention et nous fait retrouver une âme d’enfant.

 

 

 

11/11/2011

Ne plus voir dans l'oeil que l'on croise

 

Ne plus voir dans l’œil que l’on croise

Ignorer les doigts fragiles qui se tendent

Ne plus même entendre les pas derrière soi

Ou la plainte silencieuse arrêtée sur les lèvres

 

Partir sur l’asphalte les yeux clos

L’oreille sourde, la main sur son bâton

 

Souvenirs encore de ce rêve ébauché

Un matin où le ciel rouge sur la ville

Ensanglantait les visages inexpressifs et muets

 

Puis le vide silencieux du dernier sommeil

Jusqu’au réveil étonné, dans la froideur du lit

 

 

10/11/2011

Morale chrétienne

 

La morale chrétienne est une morale dont on ne voit jamais la fin, car elle est fondée sur l’amour.

Est-ce d’ailleurs à proprement parler une morale ? Celle-ci n’est qu’une méthode de préservation de la société dont l’objet est la survivance de l’humanité. L’amour chrétien va au delà de ces objectifs. Il requiert l’être tout entier et pas seulement son aspect social ou même sociétal. On ne peut observer l’amour comme on observe une règle, car il exige toujours plus.

Comparons ces deux formules :

« Le véritable devoir de justice, c’est de considérer chaque individu comme une fin », nous dit Kant.

« Aime ton prochain comme toi-même », dit l’évangile.

Elles sont identiques au sens moral, mais bien éloignées l’une de l’autre, la première étant fondée sur la raison, donc le devoir, la seconde sur l’amour, donc la joie.

La première n’est qu’une règle de vie en société, la seconde est un axiome de bonheur.

 

 

09/11/2011

Antechrista, roman d’Amélie Nothomb

 

Le premier jour, je la vis sourire. Aussitôt, je voulus la connaître Une semaine plus tard, ses yeux se posèrent sur moiLe lendemain, elle vint vers moi et me dit bonjour

Ainsi s’installe tranquillement Christa dans la vie de la narratrice, laquelle est timide, sans amie, mal à l’aise dès qu’il s’agit d’aborder quelqu’un. Très vite, elle invite Christa à venir coucher chez elle parce que celle-ci habite très loin. Dès l’entrée dans l’appartement, Christa devient dominatrice et humiliante. Après s’être mise nue pour essayer une robe, elle contraint l’auteur, Blanche, à faire la même chose : J’avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens matériels ni confort spirituel. Je n’avais pas d’ami, pas d’amour, je n’avais rien vécu. Je n’avais pas d’idée, je n’étais pas sûre d’avoir une âme. Mon corps, c’était tout ce que j’avais. Elle finit par passer la robe ce qui fait dire à Christa : Elle me va mieux qu’à toi. Puis elle compare leur corps, cache le tee-shirt de Blanche qui doit courir après pour le récupérer. Sa mère entre alors : transformation de Christa, son rire, de démoniaque, devint la fraicheur même, une franche hilarité, saine comme son corps. Ma mère, stupéfaite, regardait cette adolescente nue qui lui serrait la main sans aucune gêne… Et je voyais que celle-ci, sans penser à mal, voyait le beau corps plein de vie de la jeune fille – et je savais que, déjà, elle se demandait pourquoi le mien était moins bien. Christa, en une soirée, séduit le père et la mère de Blanche, les tutoie et les appelle par leur prénom.

Le lendemain, ma mère déclara : Ta Christa est une trouvaille ! Elle est incroyable, drôle, spirituelle, pleine de vie… Mon père lui emboîta le pas : Et quelle maturité ! Quel courage ! Quelle intelligence ! Quel sens des relations humaines !

Ainsi est planté le décor qui permet à la perverse Christa de s’introduire dans la vie de Blanche jusqu’à devenir la fille chérie de ses parents : elle dort dans son lit, l’emmène dans des soirées étudiantes où elle lui fait connaître le flirt, s’impose comme la meilleur en tout et fait tout pour ridiculiser Blanche qui n’ose rien dire devant ses parents subjugués par cette jeune fille exquise. Mais celle-ci va trop loin. Elle provoque Blanche : Pourquoi tes parents parlent-ils tant pendant ces diners ? C’est à peine si je peux en placer une. Déjà qu’ils se servent de moi pour se rendre intéressants !

Blanche découvre toute l’ignominie de Christa, ou plutôt d’Antechrista, comme elle l’a surnommée. Celle-ci n’aimait qu’elle. Elle s’aimait avec une rare sincérité. L’amour était pour Antéchrista un phénomène purement réflexif : une flèche partant de soi en direction de soi. Il lui fallait maintenant ouvrir les yeux de ses parents. Elle part en voyage à Malmédy, lieu où habite Christa et découvre qu’elle lui a menti sur ses conditions de vie. Elle prend des photos, les montre à ses parents et très vite sa mère comprend. Son père téléphone au père de Christa et comprend également que celle-ci ne vit que par et pour le mensonge. Le lendemain, Christa joue l’offensée et part en claquant la porte.

Je ne raconterai pas la fin, car elle constitue une surprise de la part de Blanche, sa revanche. Cependant, dans la dernière page, c’est encore Christa qui a le dessus, de manière indirecte.

 

Antechrista est le roman de la lutte entre l’intériorité et l’apparence : d’une part, l’intériorité silencieuse et timide, n’osant dévoiler sa vérité, et, d’autre part, l’apparence avec ses mensonges, ses changements d’attitude où tout est conçu pour plaire, même en trompant. C’est sans doute le combat actuel qui se déroule dans les médias, quels qu’ils soient. Dans le roman, le combat est individuel et intimiste. Dans la vie médiatique, le combat est collectif et clamé par les tenants de l’information. Mieux vaut une information quelle qu’elle soit que pas d’information. Le monde pourra-t-il tenir longtemps ce mensonge permanent ?

 

 

08/11/2011

Cubpyr

 

Le cube est un volume simple. Il est beaucoup plus qu'une surface, c'est un monde en soi. Sa démultiplication harmonieuse étend ce monde sans le déformer, lui conservant sa pureté originelle. Monde géométrique qui possède sa propre élégance, discrète, voilée, en catimini. Deux cités altières et symétriques qui se regardent l’un l’autre entre des champs en pentes douces.

Ce monde est à l’image de la modernité, mais une modernité sans soif, sans prédation, sans égoïsme des hommes. Un monde dur, c’est vrai, mais droit et sans fausseté.

 

peinture,dessin,op'art,art cinétique

 

 

 

 

07/11/2011

Ce matin

 

Ce matin, tous les arbres ont la chair de poule.
Ils frissonnent aux éclats de lumière sur l’horizon
Et leur scintillement fragile les transforme
En kaléidoscope repu de frémissements.

De la fenêtre, je contemple l’horizon rouge,
Le ciel gris foncé entrecoupé de blanc.
J’entends l’oiseau bavard annoncer son réveil,
Je suis des yeux l’écureuil habile, d’arbre en arbre.

Vert, bleu et gris, quelques instants plus tard,
A la couleur laiteuse d’un ciel chargé,
Où seules les touches de blanc et de rouge
Apportent l’empreinte d’un jardinier attentif.

Et pendant que la terre tourne toujours,
La bien-aimée sommeille, les cheveux défaits,
Les jambes entortillées autour de draps tièdes,
Reposant, vivante malgré son inaction.

Encore un jour, encore une nuit,
Encore des années et des décennies,
Nous contemplerons chaque matin
La levée de tous les jours, main dans la main.