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23/01/2011

Les flambeaux étaient des mains

 

Les flambeaux étaient des mains

Et leurs bras étaient ma mort

De longues rides sillonnaient leur bronze

 

Les quais étirent paresseusement leur pierre

Et la statue jette sa main en l’air

Tandis que le jaune égraine ses écailles de feuilles

Sur le gravier qui frôle ses pieds nus

 

Les deux fêtards se tournent le dos

Alors que brûlent leur veston

Et que les notes s’envolent dans le froid

Gémissantes sur ce doigt alangui

 

Blonde est ma chambre que cachent ses ombres

 Et les têtes des candélabres me surveillent

De leurs yeux de feu dans la glace piquée

 

Au plafond courre un cheval de plâtre

Autour de la lampe noircie par le soleil

 

Le marbre de la cheminée est nu

Je vois ses veines et son teint de cadavre

Qui jaunit déjà par endroits

 

Derrière une forêt de grands tuyaux

Des pattes d’échassier aux ailes ployées

Écrasent de leur ombre la paresse du tapis

Et la lyre du piano allonge ses pieds

Sous ma chaise aux grands cheveux de paille

 

Sur les riantes parois de la bibliothèque

Les cloques de l’acajou ont crevé ça et là

 Laissant la chair claire pénétrée de lumière

 

Dors donc me dis la rose qui repose…

 

 

22/01/2011

Les objectifs de l’équitation française

(suite de la note du 10 janvier sur l'harmonie en équitation) 

 

Cette recherche de l’harmonie s’exprime à travers deux objectifs propres à l’école française :

 

v     la légèreté :

 

Ø      du cheval

Cet objectif proprement français se retrouve aussi bien dans l’équitation sportive que dans l’équitation de dressage et constitue plus qu’une simple technique.

Il ne s’agit pas bien sûr d’une simple recherche de la légèreté de la bouche, propre à la plupart des débutants. Pour reprendre l’expression du Général L’Hotte, le caractère de la légèreté réside dans la flexibilité élastique et moelleuse de tous les ressorts et ne pourra être acquis qu’après la disparition complète des résistances, c’est à dire de toutes les contradictions inopportunes. Cette légèreté est autant nécessaire au cheval d’obstacle qu’au cheval de dressage.

L’objectif de légèreté est étroitement lié à la mise en application de trois principes:

. l’impulsion,

. la rectitude.

. l’équilibre,

L’impulsion est première et indispensable. Mais elle doit être dirigée, c’est le rôle de la rectitude. L’équilibre vient ensuite et conduit à la légèreté dans le travail des allures.

Ces trois principes sont suffisamment connus pour ne pas être développés ici. Il serait cependant intéressant de montrer en quoi ils concourent à la légèreté et quels sont les techniques qui permettent de les obtenir.

 

Ø      du cavalier

Au delà de la légèreté dans l’emploi des aides et la légèreté de l’assiette, tant dans l’équitation de dressage que dans l’équitation d’obstacles, la véritable légèreté se manifeste à travers ce que le Général L’Hotte appelle le tact équestre.

 

« Enfin, vient un sentiment tout spécial, dénommé tact équestre, et qui a dans son domaine de faire discerner la nature, bonne ou mauvaise, des contradictions du cheval, de guider le cavalier dans l’à-propos et la mesure de ses actions? Ce sentiment, que le travail développe mais ne saurait faire naître, est aussi nécessaire à l’écuyer, c’est à dire au cavalier artiste, qu’est indispensable au peintre le sentiment du coloris, au musicien le sentiment de l’harmonie des sons.

Général L’Hotte, Questions équestres

 

 Ici aussi, certains principes sont propres à l’équitation française :

. l’indépendance des aides ;

. le liant de l’assiette et surtout des aides avec le mouvement du cheval ;

. la correction de l’équilibre par le poids du corps plus que par l’emploi des aides.

 

v     la libre expression de la personnalité

 

Ø      du cheval

L’harmonie ne peut être atteinte par la contrainte. Elle apparaît par le développement et l’amplification des mouvements naturels qui ont toujours été recherchés par l’équitation française. C’est la définition du Général L’Hotte : le cheval allant et se maniant comme de lui-même.

 

Ø      du cavalier

La formation du cavalier ne peut constituer un moule dans lequel celui-ci doit trouver sa place. Elle doit permettre d’acquérir un cadre, des limites, des références qui lui permettront d’exprimer les qualités propres à l’école française sans contraindre ses propres aptitudes naturelles et sa personnalité.

C’est sans doute pour cette raison que jusqu’à présent n’a pas été formulée nettement une doctrine de l’équitation française. L’enseignement de techniques et de savoir conduisent généralement vers la constitution d’un bon corps d’exécutants, mais empêche bien souvent le développement de l’imagination créative et la recherche d’un style propre. Or il semble bien que le génie réel de la France aille à l’encontre de ce qui se pratique dans nos écoles et universités. Il ne s’exprime que lorsqu’il dépasse le bagage acquis pour s’enfoncer vers les eaux claires de la découverte et de l’expression de sa propre personnalité.

 

 « L’art n’est pas une science que fait avancer pas à pas l’effort impersonnel des chercheurs. Au contraire, l’art relève au monde la différence : chaque personnalité, une fois ses moyens d’expression en mains, a voix au chapitre. »

Paul Klee, Théorie de l’art moderne

 

            Cependant cette formation ne doit pas non plus se concentrer sur la recherche exclusive de l’expression de la personnalité. Elle doit permettre au cavalier de découvrir et d’assimiler les principes communs de l’art équestre et de le faire progresser.

 

« Le même guide infaillible conduira l’artiste dans son ascension : le principe de la Nécessité intérieure.

Cette Nécessité intérieure, trois nécessités mystiques la constituent :

×   Chaque artiste, comme créateur, doit exprimer ce qui est propre à sa personne. (Élément de la personnalité.)

×   Chaque artiste, comme enfant de son époque, doit exprimer ce qui est propre à son époque. (Élément de style dans sa valeur intérieure, composée du langage de l’époque et du langage du peuple, aussi longtemps qu’il existera en tant que nation.)

×   Chaque artiste, comme serviteur de l’art, doit exprimer ce qui, en général, est propre à l’art. (Élément d’art pur et général qu’on retrouve chez tous les êtres humains, chez tous les peuples et dans tous les temps, qui paraît dans l’œuvre de tous les artistes, de toutes les nations et de toues les époques et n’obéit, en tant qu’élément essentiel de l’art, à aucune loi d’espace et de temps. »

Kandinsky, Du spirituel dans l’art

   

 

*   *   *

  

            Il est évident que ces quelques éléments ne constituent que des pistes de réflexion sur une possible expression de ce qui constitue la particularité de l’équitation française. Il faudrait maintenant s’attacher à développer l’ébauche des objectifs et à les relier aux techniques propres à chaque discipline. Sans doute est-ce un des rôles de l’École Nationale d’Équitation.

Cependant, il importe de comprendre le tissu culturel qui conditionne la particularité de notre équitation et de réaliser que l’équitation, en tant qu’art et discipline sportive, ne peut se limiter aux techniques :

 

« Il importerait de reconnaître, à la fois pour le passé et pour le présent, que tout art qui satisfait pleinement est une création dans laquelle se manifestent aussi bien les pouvoirs de la main que ceux de l’âme et ceux de l’esprit. »

Joseph-Emile Muller, L’art moderne

 

21/01/2011

Enfermement

Un monde à l'espace fermé, ville dans la ville, dont la symétrie laisse le regard perdu.

 

LOSANCHENG 4.JPG

20/01/2011

Silence des nuits sans sommeil

 

Silence des nuits sans sommeil

Où le cœur marque inexorablement

L’écoulement des heures figées

Dans la pose de l’enfant endormi

Et que dehors dans l’obscurité mouvante

La lune accomplit son périple immuable

 

Chaleur du poids de la veille

Dans la moite activité imaginaire

Des rêves du premier sommeil

 

Se lever et marcher dans l’obscurité

Sentir le carrelage froid sous le pied

Et l’odeur persistante du jour

Qui imprègne encore les pièces vides

Jusqu’à ce que la paupière lourde

Les membres las et la tête vide

Le corps replonge dans l’élément de son absence

 

 

19/01/2011

Les débuts du chant liturgique chrétien

Suite des réflexions sur la musique sacrée (catégorie musique) :

 Le chant liturgique est avant tout proclamation de la parole de Dieu et expression de la foi des hommes. Il est certes lié à la culture du moment, mais est également intemporel. Les premiers chants liturgiques chrétiens sont donc issus de la tradition synagogale, puis ont évolué différemment selon les lieux et leur culture. Quelques éclaircies sur ces débuts :

 

Les débuts du chant liturgique chrétien.pdf

18/01/2011

Eclatement

Un éclatement est l'action de se briser violemment et de diviser un ensemble en de nombreuses parties. Mais il peut aussi être synonyme de naissance d'un nouveau système qu'il soit physique ou conceptuel. L'éclatement, c'est le mystère de l'inconnu, l'ouverture au tout autre, le rêve qui finit ou devient réalité.

 

Eclatement 1.JPG

 

 

 

 

 

17/01/2011

L'eau morte

 

L’eau morte coule le long des tuyaux

Et j’entends son gargouillis dans le creux de ma main

 

Goutte à goutte le temps s’écoule

 

Les gens dans leur bêtise hautaine

Glissent sur les trottoirs embués

Tandis que l’œil morne des fenêtres les observe

 

Une main fine a essuyé la larme qui creuse l’œil

D’un geste mouillé et gémissant

 

Les rues fuient les rues sans se séparer

Labyrinthe de bruits et de regards

 

Et la nuit abat sa longue cape de deuil

 

L’eau ruisselle et éponge le son des pas

Et les passants cachent leur misère

Derrière un col ou sous un parapluie

 

Marche continuelle et pressée

Qui ne finira jamais en danse effrénée

 

Le fer de mon balcon a perdu sa beauté

Comme les volets ont fermé leurs bras

 

Les ombres regagnent la clarté enfermée

Dans le sein des flancs de ces rues

Pendant que s’étend la grande bête noire

 

Goutte à goutte le temps s’écoule