Le chat qui pêche (20/11/2020)

Le chat qui pêche n’a plus vingt ans
Son poil lustré est couvert de farine
Il étire mollement ses membres
D’une grimace de dégout et de crainte
Laissant sa queue dans l’eau
Sous la contrainte de la faim

De l’autre côté du miroir, sous la surface
La raie étale son corps de rêve
Et caresse les vagues d’un air tendre
Attendant qu’un jour, lasse
Elle épuise ses dernières forces
À surfer sur le creux des eaux
Et s’enfonce dans l’ombre noire

Le chat, qui regarde en lui
Voit le manteau blanc de la raie
Passer sur son ombre grise
Caresser la queue luisante
Subjugué par la proéminence
Flottant au fil de l‘horizon

Oui, les raies ont aussi une queue
Qui danse à la surface ondulée
L’étincelle se produit
L’air et l’eau se rencontrent
L’étincelle explose
La mort a fait son œuvre

Le rêve s’est évanoui
Ne restent que quelques poils
Couleurs d’argent et d’or
Qui tournent en rond
Jusqu’à l’engloutissement

La faim de la fin n’est plus 

07:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature |  Imprimer