15/07/2011
Abandonne tout désir
Abandonne tout désir.
Que rien ne vienne empêcher
Ton appréhension de la vie.
Que la nuit soit le jour
Et qu’inversement,
Les jours restent vierges.
Alors, du fond de ton être,
Surgissant de nulle part,
Un feu brûlant te prendra
Et te conduira plus loin,
Là où rien de sensible
Ne peux t’atteindre.
Dans ce halo de lumière,
Emprisonné d’indifférence,
Tu règneras en roi,
Tu officieras en prêtre,
Tu parleras en prophète.
Et parce que tu sauras
Conserver ton innocence
Sans te laisser griser
Par ce vide immense,
Déroutant et fragile,
Tu deviendras ce que tu n’es pas,
Tu te découvriras autre.
Et libéré de toute contingence,
Tu ouvriras ton corps,
Ton cœur, ton intelligence,
Ton esprit enfin, à la beauté
De l’absence de personnage,
A la nudité absolue,
A l’étrange pâleur
De ta renaissance.
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06/07/2011
Ils sont ronds, dorés comme un rôti
Ils sont ronds, dorés comme un rôti,
Ils enjolivent les champs de leur masse répartie.
Ce sont les rouleaux d’été,
De paille ou de foin enrobés.
Comme des guirlandes sur un arbre de Noël
Ils font une parure de fête au regard des vivants.
Appuyé sur l’un d’eux, je respire l’odeur de moelle,
De terre, mêlée d’herbes et de grains. Purifiant !
Seul le mugissement d’un bovidé esseulé
Trouble la torpeur de l’instant présent,
Accompagné des soupirs d’une brise affolée
Qui ondule sur le blé en chantant.
Enfin, cueillir l’origan, d’un sécateur pataud,
Pour les laisser sécher sur un plateau
Jusqu’à la fin de cet été.
Et les utiliser en les écrasant de la main,
Comme on le fait pour le cumin,
Afin de doter chaque met d’odeur de sainteté.
07:13 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème | Imprimer
02/07/2011
Ensemble, nous irons au paradis
Ensemble, nous irons au paradis
Des amants d’antan
Je te regarderai, tu me verras,
Nous nous contemplerons
Et verrons le chemin écoulé
Comme une mélodie achevée
Toi, rien que toi, blanche
De vérité et d’innocence
Que j’apprends toujours à connaître
Qui m’apprend la vie et l’amour
Et qui court au plus large
Des rues encombrées de passants
Pour montrer la beauté de chacun
Je te regarde en odeur, en couleurs,
Tu me prends la main,
Tu me tends ta bouche,
Je ne suis plus, je deviens toi,
Et tu es la reine de ma nuit
Et la femme des jours sans fin
Où l’amour coule comme une source
Belle, tu me fais un clin d’œil
Serein, coquin, malin,
Et tu m’encourages dans ma folie
De ne penser qu’à toi, aimée
Perdue dans ce monde
Que nous sommes appelés
A quitter un jour, ou une nuit,
Après nous être aimés encore
Dans le secret de nos corps
Et la tendresse de nos rêves
10:24 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème | Imprimer
29/06/2011
Chacun d’entre nous a un visage unique
Chacun d’entre nous a un visage unique
Et c’est sa dissymétrie qui le rend ainsi
S’il était parfaitement symétrique
Il n’aurait plus cette qualité inexprimable
Qui le rend attirant ou au moins regardable
Mais dans ces visages distincts
Il y a les yeux, un monde en soi
Qui nous disent la soif de vivre
Ou encore le découragement et la vacuité
Comme des pierres précieuses
Leur brillance dévoile la valeur
Du visage qui se trouve devant vous
Certains y mettent quelques gouttes
De citron avant de partir danser
Pour raviver leur regard séduisant
Ils peuvent être verts émeraude
Des étendues forestières d’Amazonie
Bleus azur des mers des Caraïbes
Parfois jaunes paille des moissons d’antan
Mais aussi châtaignes tels les cigares
De la Havane ou de Porto Rico
Ou même noir comme l’ébène
Des tropiques de l’Ancien Monde
Très rares sont ceux d’entre les hommes
Qui disposent de prunelles rouges
On les prend pour les diables
C’est-à-dire des anges déchus
La bouche est aussi l’objet d’attentions
Propres à différencier chaque être
Elle peut être charnue comme un fruit
Avide comme un gouffre sans fin
Flottante comme un bateau sur l’eau
Rougie au bâton de couleurs
Peinte à grands traits malhabiles
Souriante au passant dans la rue
Close à tout signe de bonheur
Sans lèvres pour les vieillards
Trop éclose pour les enfants
Je ne parlerai pas du nez
Celui-ci a déjà fait l’objet
Des rimes et délires de Cyrano
Qui laissent un trou dans la tête
A la place d’inspiration
Certes les oreilles pourraient aussi
Mériter quelques phrases agréables
Mais ne sont-elles pas faites pour écouter
Plutôt que pour parler
Alors n’en parlons pas
Et pourtant le tour des attributs d’un visage
Ne suffit pas à le décrire
Il ya aussi la fossette qui l’enjolive
Le grain de beauté qui peut enlaidir
Le poil sur le nez et la tache sur la joue
La dent cassée qui empêche de sourire
L’œil pleureur et la joue tombante
Tout ce qui par le hasard ou l’usure
Déforme la nature unique de chaque homme
Et de chaque femme, qui, elle, s’en préoccupe
Pour le plaisir du premier
Et l’éclat de ses yeux amoureux
Est-ce le hasard ou la nécessité
Qui a construit cette merveille
Ou un dieu qui donne à chacun
Une façade, une apparence, un attrait
Qui le rend unique lui-même
Qu’il est beau ton visage
Toi l’aimée de toujours
Il est le point ultime de mes rêves
L’émouvant trouble de mon cœur
L’image présente à mon esprit
Qui m’accompagne dans la vie
Et fait briller mon œil de ravissement
03:44 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème | Imprimer
24/06/2011
Les taches sur le mur
Les taches sur le mur
Sont l’ombre de mes pensées
Une fenêtre reflète le turban
Que porte un homme dans la rue
La glace enregistre l’envers des murs
Et les ombres transformées sont sans doute la vérité
Elle se cache parmi les mots
Et c’est une longue énigme
Que je cherche encore
Assis, à genoux ou encore debout
Ils attendent comme les lapins à leur terrier
Le dernier rayon de soleil de cette journée
Ignorants et béats, ou bien proches d’être fous
Les hommes, comme d’éternels esclaves
Entrainent chaque jour la roue du passé
Ne connaissant d’elle que ce point de tangence
Qui imprègne dan le sol l’instant de sa présence.
Derrière ne restent que les traces du regret du passé
Et au devant l’espoir du futur dans un jardin sauvage
07:31 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème | Imprimer
19/06/2011
Retour
Retour à l’homme frais
Celui qui ne porte pas son bagage
Qui ne courre pas derrière les autres
Qui n’entend pas les clameurs
D’une foule dévoreuse d’informations
Retour à la femme vierge
De tout ce qui préoccupe les autres
Femme de parfum de fleurs
De rires éclatants et pourtant frêles
De tendresse odorante et
D’entière délicatesse des sentiments
Retour à l’enfant ignorant
Qui ne compte que des deux mains
Qui chante des comptines lentes
Qui n’accepte pas les baisers
Mais qui aime en donner gratuitement
Au moment où l’on ne s’y attend pas
Retour aussi au passant inconnu
Qui vous salue gaiement de la tête
Pour vous dire le bonheur
D’une journée sans les tracas du monde
Et qui devient l’errant
Qui donne la solution de l’énigme
Retour à celle-ci dont on ne sait rien
Qui courre le long des murs
Qui envahit les maisons ce jour d’été
Qui embrase la campagne en chaume
Qui rosit le village au soir
Pour lui donner l’aspect
Des idées sans importance
Et des sens découverts et palpitants
Oui, l’énigme est là
Accessible à chacun, visible de tous
Elle s’appelle la vie
Elle appelle à son retour
Parmi les simples et les fidèles
D’un regard non apprêté
De sons purs et cristallins
D’odeurs vertes et rouges
Dans le jardin secret de la réalité
07:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème | Imprimer
09/06/2011
Il est des gens pour qui rien ne va
Il est des gens pour qui rien ne va
Il est des gens qui ne vont nulle part
Il est des gens qui ne s’arrêtent jamais
Toujours en mouvement, toujours tourmentés
Comment leur dire la mouche qui vole,
L’oiseau qui pleure en gazouillant,
Le chat qui miaule dans la chambre
L’enfant qui dort les bras ouverts
La femme au chapeau de plumes
Et l’homme en penseur solitaire
Il est des gens qui ignorent les saisons
Ne voient pas dans le froid du matin
La magie enracinée de la vie
Ne comprennent pas non plus
L’espérance d’un cœur vide
Ou même la vacuité de la faim
Il est des gens qui n’ont que la parole
Pour proclamer leur désaccord
Et qui toujours s’enferment
Dans un bocal de rancœur
Pour finir seul un jour d’orage
Dans la poubelle de l’imprécation
07:47 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
04/06/2011
Imagination, image inhalation…
Imagination, image inhalation…
Quel flot de mots et de sons,
Quel débordement de couleurs,
Quelles odeurs absurdes, mais délicieuses.
Je suis baignée de tentacules
Qui me chatouillent à l’envers
Et m’encourage dans mon innocence.
Je cherche d’autres procédés
Pour dire mon incompétence.
Amis, rien ne me vient à l’esprit,
Hormis cette poêle à frire verte.
Alors je prépare une omelette
Aux œufs frais encombrés d’herbes
Pour régaler les invités rares
Au festin de la comédie humaine.
Merci à vous qui êtes venus,
Revêtus de chemises molles
Et de pantalons de cuir souple,
Pour admirer le funambule
Dans son numéro imprévisible
Et sa médiocre réplique.
Oui, rien ne vous y obligeait.
Vous courriez dans vos intentions,
Vous pêchiez les mots au rebus
Et recomposiez les lettres
De mille envolées non lyriques.
C’est un grand jour,
Celui du retour de l’imagination.
Il apporte un peu de délire
Aux nuits somnolentes et tristes
Des artistes défraichis et somnambules
Qui pour se soutenir
Boivent plus que de raison
Un vin lourd et capiteux
Qui signe la défaite de leur art.
Merci à vous qui m’avez soutenu
Au cours de cette veille nocturne
Pour repartir au matin
Dans les brumes colorées
D’un nouveau jour sans surprise.
03:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
30/05/2011
Se souvenir d’un instant
Se souvenir d’un instant
Se souvenir de cet instant
Où plus rien n’existait
Quand nos regards se croisaient
Ne pas oublier la pesanteur de tes doigts
Et leur caresse furtive, comme ébauchée
Ne pas oublier non plus le fil de soie
Tissé de nos mains enlacées
Se rappeler ces quelques heures
Cet éternel déroulement de la destinée
Rencontre et dispersion sans heurt
Se rappeler ton visage illuminé
Enfouir aussi dans quelques pages
La valse lente de tes multiples images
Et parfois donner un tour de manivelle
Pour l’évoquer sur une musique rituelle.
06:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
24/05/2011
Dilatation d’espérances gothiques
Dilatation d’espérances gothiques
Je fume en fakir les lianes incurvées
De nœuds arboricoles. Allongé
Agrandi
J’agrandis encore le filet de fumée
Çà navigue lentement sur la peau
Jusqu’au sortir de l’immobilité
Silence
Le silence de la brume, le silence de la chaleur
Ou seulement celui de l’âme vide
Loi : la fumée pénètre le vide
Le vide s’échappe
Échappatoire
Confessionnal du désir, pleurs de la possession
Fermés sur la paupière
Lourdement, plus lourd chaque jour
Plus frêle aussi jusqu’à la transparence
Cloître d’hexagones
Je m’enferme au cœur des couleurs
La fumée pénètre l’âme
Je guette l’escalier indistinct
06:42 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème | Imprimer
20/05/2011
Chaque jour te voir
Chaque jour te voir
Voir ce visage transparent
Aux yeux ouverts sur le monde
Voir ces lèvres qui me parlent
Et me disent leur amour
Te voir entière et séparée
Et voir chaque chose par toi
Comme le reflet de ta lumière
Tu as des bras de cygne
Qui sont les pôles de l’horizon
Où je m’épanouis sans cesse
Tu es l’horloge de l’éternité
Le ressort brisé des jours
La vague chaude des nuits
L’ombre de mes rêves
Le retour de ma jeunesse
Chaque jour te voir
Et redevenir l’aveugle
Que tu conduis à ta lumière
Pour son émerveillement
04:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
17/05/2011
Ne plus connaître qu’une étoile
Ne plus connaître qu’une étoile
A la forme des planètes
A l’éclat du soleil
Et pouvoir y contempler la nuit et y apprendre le jour
J’y ai vu l’ellipse pure des astres
Le lent cheminement de la sève
Le déferlement assourdi de l’écume
Sans pouvoir en détacher mon regard
Si par hasard l’étoile s’éteignait
Pourrai-je encore voir et entendre ?
Penché longtemps sur l’astéroïde
J’ai voulu en connaître chaque contour
Et pouvoir à tout moment
Réinventer la couleur de son paysage
Et les reflets de la joie qui l’habite
Mais le souvenir de son éclat est fragile
Sauras-tu encore garder les yeux ouverts ?
Hiver, triste, l’étoile s’atténue
Printemps, j’y redécouvre la joie
Soumise aux saisons de sa temporalité
Elle a parfois la mélancolie des automnes
Ou l’insouciance des ciels d’été
Mon astre lumineux
Retrouver dans mon regard sur toutes choses
Le reflet de tes yeux et ne plus rien en perdre
Pas même lorsque la nuit s’attriste
06:41 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie | Imprimer
12/05/2011
Je te ressens, au plus profond de moi
Je te ressens, au plus profond de moi,
Comme un vol de libellules
Ou la vague tiède de mers lointaines
Et je vais dans la vie
Comme un miroir sans tain
Regarder passer les idées fixes
Ou les étoiles de mer
---
Merci à toi qui m’a donné
Et la joie et l’amour et la peine
Car en cette terre et sur ce jardin
Rien ne se cueille mollement
Je vais loin et longuement
Me recueillir en extase
Devant les fous et les bergers
Pour ensuite, pris de remord,
Conduire le troupeau au zénith
---
Reviens, me dit-on,
Mais où revenir :
Dans notre folie quotidienne ?
Devant les marches du perron ?
Dans ses pensées obscures ?
Dans les siècles qui viennent
Ou dans ceux écoulés et perdus ?
---
Plus rien ne sera comme avant
Lorsque tu te déchaussais
Au devant de l’armoire
Et que ton cou luisait d’attente
Lorsque tu criais toi
Et que tu pensais moi
Lorsque ta chaleur amoureuse
Revêtait de rosée tes pieds épars
Lorsque toute entière
Tu plongeais dans l’eau trouble
Des soirs et des matins sauvages
Et pendant le jour courrait
Partout et toujours
A la recherche d’un hypothétique plaisir
Que tu trouvais tapi au lit
De notre amour insensé
---
Oui, la vie m’a donné ta vie
J’en ai fait ce que tu voulais
Et, ensemble, nous marchons
En pleine liberté et délire
Vers les cieux dégagés
Et les prairies infinies
Nous tenant par la main
Sans perdre un seul jour
De ce qui fut le chant
D’un pauvre innocent
Et d’une tendre adolescente
Qui parcoururent les rues encombrées
D’une ville immense et délirante
En recherche d’un double
Unique et semblable
Que construit sans le savoir
Notre rencontre d’une nuit
---
Et, comme rien n’a une fin
Même pas les histoires
Qui restent dans les têtes
Et fondent lentement
Dans les pensées du jour
Je te renouvelle ma joie
Mon amour et le bonheur
Que j’ai trouvé en toi
Que j’ai exploré de mes lèvres
Que j’ai touché en doigts
Agiles et que j’ai regardé
Emerveillé, éperdu de conscience
Comme un souffle d’infini
Dans un monde arrêté
Sur ta beauté et ta tendresse
Sur tes lèvres entrouvertes
Et le don de ton amour
---
Je te ressens, au plus profond de moi,
Comme le papillon qui d’un battement d’ailes
Bouleverse le monde ignorant
A des milliers de kilomètres
06:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, poème, littérature, amour | Imprimer
30/04/2011
La terre chaude, accueillante
La terre chaude, accueillante et maternelle
Refuge de nos regards étonnés d’indécision
Accomplissant lentement son cycle quotidien
Et nous-mêmes, sensibles imperceptiblement
Inscrivant nos caresses au livre de notre histoire
Jusqu’au temps où sur chacune de ses pages
Devenues à la fois semblables et différentes
Se lise la volonté d’aimer
L’air aussi, incandescent, sans pudeur
Élément de rencontre de nos diversités
Plus étroitement proche de nos visages
Sous le feu du soleil diffusant notre amour
A tout ce qui existe et respire
Nous unissant dans la distance de notre séparation
Jusqu’à recueillir sur nos lèvres
Le même désir de durer
07:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
25/04/2011
Pourquoi te dire tout ce que je ressens
Pourquoi te dire tout ce que je ressens
Confusion des sentiments et des désirs
Pourquoi divulguer le plus profond de moi-même
Alors que seul compte notre entente ?
Je ne sais, je ne sais plus
Ce qui compte pour toi, ce qui est vécu pour moi
Je suis celui qui n’est pas
Je ne suis pas celui qui te suit
Je suis le double d’une ombre
Comme un désert sans façade
Comme un fantôme exacerbé
Et rien ne me rend grâce
Des citadelles de rêve
Des châteaux en Espagne
Des cataractes de la vie
Oui, rien…de rien
Pourquoi te dire tout cela
Toi qui un jour m’a tout donné
Toi qui es l’ombre de moi-même
Toi qui restes la vie, la joie et le quotidien
Je t’entends encore me dire
Je serai toi, tu seras moi
Ensemble nous construirons
La vie à deux pour n’en faire qu’une
De nos doigts enlacés
Nous construirons notre maison
Perchée sur la colline
Au sommet inaccessible
Et de nos corps nous ferons un rempart
A la malédiction des évènements
Et à l’écoulement du temps
Rien ne nous fera sortir de notre rêve
Ni la distance, ni la durée
Ni même l’absence de l’un de nous
Nous serons un
Par le pouvoir d’être deux
Nous serons deux
Parce que nous sommes un
08:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
19/04/2011
Dans le désert vert de la terre
Dans le désert vert de la terre
Se dresse une silhouette macabre,
Croix aux os décharnés,
D’une ligne à haute tension.
Ses bras étendus
Laissent sur le sol
L’ombre de ses doigts
Qui tiennent, ô fragile poids,
Les rênes de la civilisation.
08:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
18/04/2011
Noire et blanche
Noire et blanche, peut-être verte,
Une main caresse le ciel
Et les étoiles et Mars et Pluton,
Soleil aux cinq rayons
Qui réchauffe la neige de longs bras
Courbés sur l’espérance de la vie.
Elle perd parfois ses doigts un à un
Au fil des paroles
Qu’elle lance solitaire aux nuages
Qui s’enfuient à ses provocations.
Seuls, quatre petits monts
Témoignent du bon plaisir de la nature
Et se penchent vers le lac de leurs reflets.
Une main, toute une vie
Racontée sur une ombre.
06:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
15/04/2011
Le veilleur, qu'est-il ?
Le veilleur, qu’est-il ?
Celui qui succombe à la tentation de l’insomnie
Ou celui qui refuse l’achèvement nocturne de l’existence ?
L’un est passif et s’en relève difficilement.
L’autre est volontaire et activiste.
N’y a-t-il pas d’autres choix ?
Eveillé cette nuit, j’ai su l’état de veilleur
A la perspicacité de ma vision au réveil.
Il n’y a plus qu’à se lever, déambuler,
Puis partir à la découverte de l’envers,
Cet au-delà des sens diurnes,
Pour aboutir à cette absence de moi
Qui me dit plus que tout ce que je suis.
Devenu pellicule transparente,
Je tâte le monde par le vide qui m’emplit,
Et je jouis de cette odeur d’infini
Qui m’enivre et me transporte
Loin du cercle oppressant des pensées.
Echappé de l’esclavage du quotidien,
Je ne suis plus et je suis tout.
Ce ressourcement derrière la réalité
Existe-t-il réellement ?
Au fond, je ne le sais.
Mais je sais néanmoins que ces instants d’aspiration,
Ou d’expiration si vous le préférez,
Sont l’inspiration heureuse de chaque jour.
Le veilleur se surveille,
Tend vers l’absence
Pour se découvrir pleinement,
Cosmétique du cosmos.
06:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, nocturne, cosmos | Imprimer
09/04/2011
Je suis la préhistoire
Je suis la préhistoire, l’histoire des histoires
On m’écrit sans majuscule
Mais je possède la tendresse des renoncules
Je ne vis pourtant que le soir
Lorsque la lune montre ses quartiers
Aux yeux effrayés du hibou malchanceux
Qui se branche sur les oliviers
Je n’ai pas plus de raison d’ailleurs
Que la taupe au cri caverneux
05:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
06/04/2011
Il rêvait de paysages sublimes
Il rêvait de paysages sublimes,
De grottes sonores et vierges,
De sommets aux émotions douloureuses,
De vallées apaisantes et fragiles,
De canyons rupestres et désertiques,
D’oasis endolories et charmeuses,
De collines chaleureuses et tièdes,
De plages alanguies et iodées,
De ruisseaux débordants et glacés,
De cratères cuisant et soupirant,
De forêts brumeuses et assourdies,
De plaines ouvertes, attendrissantes,
Où se noie le regard hébété
Des vieux et des plus jeunes,
Jusqu’au moment ignoré
Où tout ceci s’éteindra
Pour se concentrer sur le rien
Qui deviendra le tout
L’unique, la fin,
Le commencement,
L’incommensurable délire
De jours sans fin
Et de nuit sans sommeil.
Repose maintenant
Dans l’aurore qui se lève,
Etends tes membres endoloris
Dans le souffle du matin,
Trouve l’herbe odorante,
Pose ta joue sur la pierre ronde,
Et, les yeux ouverts,
Le cœur à vif,
Les doigts de pied croisés,
Endors-toi dans tes rêves d’enfant,
Jusqu’à l’anti-instant
Où la vie bascule,
Et se perd dans l’infini.
07:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
30/03/2011
Un jour nous irons nus et libres
Un jour nous irons nus et libres
Contempler les fils d’araignée
Et leur danse au soleil de midi
L’air oubliera le poids des jours
À l’odeur des feuilles mortes
Et ton visage purifié s’ouvrira
À la caresse de l’herbe tendre
Nous irons dans les chemins de pierre
Reconstruire l’amour fragile
Et lui donner les forces vives
De l’arbre parmi les arbres
Le soir, couché sur la terre fumante
Je trouverai dans tes cheveux d’automne
L’odeur de nos joies du jour
06:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature, liberté | Imprimer
25/03/2011
Ce soir, dans le silence métallique
Ce soir, dans le silence métallique
De la ville endormie aux lueurs blafardes
J’ai saisi le halo arrondi de la rue
Sur ma pupille élargie d’obscurité.
La longue main de mon regard au poing fermé dans la nuit noire
S’est avancée derrière la vitre pour se fermer sur l’obscure froideur
De la rue ouatée et transparente. A l’abri de l’enceinte linéaire
Du verre mobile et ondulé, j’ai tâté chaque recoin d’ombre
Comme un lac profond et frais dont on cherche vainement le fond.
J’ai caressé le velours frissonnant de l’auréole de lumière
Accrochée en guirlandes éphémères sur les murs tièdes.
J’ai arrondi le creux de ma paume sur la boule de chaleur
Qui se creusait un nid douillet dans la courbe du globe oculaire,
Penchant la tête de côté pour bien le pénétrer de ce contact bienfaisant.
Et j’ai voulu aller plus loin, regarder les étoiles, les effleurer.
Comme un enfant, j’essayais vainement d’atteindre à la surface du lac
Les nombreuses lentilles d’eau qui dérivaient en étoiles marines.
Mais la joue écrasée, aplatie sur le verre froid,
Je dus tellement tendre le bras, la main et les doigts
Qu’ils tremblaient avant de caresser la petite lueur.
Voilà pourquoi les étoiles clignotent à l’horizon.
06:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
20/03/2011
Au matin, à peine réveillé
Au matin, à peine réveillé
Quand on n’a pas encore remonté
L’immense rouage de la conscience
Les gouttes s’évadent du toit
Avec patience
Une à une, elles tombent sur la roue
Encore malhabile et bloquée du ressort
Qui s’étire lentement. Il ya parfois des fous
Qui n’ont plus d’eau dans leur moulin
Ironie du sort
L’heure la plus chaleureuse, attendue du plaisir
Celle où l’invisible cycle s’évade de la nuit
Contre tout pouvoir, comme le navire
Est-ce ce premier instant où j’ignore
Le haut du puits ?
07:24 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poése, poème, littérature | Imprimer
15/03/2011
Cet instant imprévu et subtil
Cet instant imprévu et subtil,
Quand la grisâtre odeur d’un ciel d’hiver
Dresse devant nous le souffle
D’un irréel sentiment d’ouverture,
Comme une respiration dans l’air
Ou une apnée prolongée et opacifiante.
Alors, transformation du paysage !
Le vert devient rouge, le jaune se détache
De murs sales et fripés d’ombres.
J’ai par magie laissé le poids
D’années lourdes des tracasseries
Des professionnels de l’ennui,
Du travail méticuleux et attachant,
D’obligations impératives
Et de contacts permanents
Avec les autres fantômes
D’un système qui tourne sur soi-même.
Aujourd’hui, devant moi,
S’ouvre la consistance du rêve,
La palpable vertu de l’inconnu.
Comme un aveugle les bras tendus,
Je cherche, au devant, dans l’obscurité,
La faible caresse de l’inavouable.
Perception d’un instant unique,
Celui d’un achèvement prévu,
Attendu et confondu parmi les songes,
Pour une renaissance émerveillée
A l’instant éternel et envoûtant
D’un jour semblable aux autres,
Comme une brume d’enthousiasme
Sur la pâleur du monde.
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09/03/2011
Désert vert de la terre
Désert vert de la terre en cratères
Je rejoins les recoins de mon embonpoint
Là où rien ne vient des végétariens
Dans le respect de la paix du palais
Retour au recours des détours
Invention ou initiation sans humiliation
Vers les jardins, périgourdins ou girondins,
Pour revêtir le souvenir des ronds de cuir
Je vous ai vu tous, les jeunes pousses,
Faire reculer les azalées immaculées
Et brandir, sans contredire ni éconduire,
Les mots comme des joyaux infinitésimaux
Enfin avec la faim du matin sans fin
Quand du lit endormi des délits
Se réveillent corneilles, abeilles et perce-oreilles
Cuisinent les cousines en limousine
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05/03/2011
Comme l’âme dépareillée des marins
Comme l’âme dépareillée des marins ensevelis en terre,
Chaque pierre a son éloquence. Il y a la pierre du fou
Et celle du bienheureux. Celle de la tristesse et celle de l’opulence.
Les unes ont la densité de l’espoir ou la corpulence du crime,
d’autres la légèreté de l’ignorance ou la beauté de l’inconséquence.
Et chaque caillou sur le chemin montant vers le cimetière
S’arrondit lentement au pied des foules compassées
Qui y montent tristement, aussi lourdement que la douleur,
Pour redescendre joyeuses et plus légères d’insouciance
Vers le petit bistrot des âmes disparues au pied de la colline.
Lentement les âmes s’usent aux années plus rugueuses
Comme la corde d’amarrage des navires sous le sel.
Et un jour elles se détachent en petits cailloux brisés
Qui s’en vont un à un, le long du chemin,
Pour renforcer l’asphalte rectiligne et éternel
Jusqu’à l’arrêt de la mécanique humaine.
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03/03/2011
Dans le désert plat de l’imagerie télévisuelle
Dans le désert plat de l’imagerie télévisuelle
Que n’ai-je vu de beautés factices
Dédiées aux plus choquants des prêtres,
Ceux d’une publicité criante ou de jeux tapageurs,
Ou encore aux vertus de voitures carrossées
Par le dernier éphèbe en délire du jour ?
Que n’ai-je vu aussi, de guerres sanglantes
Et de soldats perdus pour un pouvoir obscur
Ou encore de rires émouvants et fragiles
De jeunes adolescentes effarouchées
Un soir de grisante veillée au bar délétère ?
Oui, j’ai contemplé
La noirceur des meurtres en série,
Le bleuissement des rêves enivrants,
Le jaunissement des fins d’une vie,
Le verdoiement des explorations perdues,
La griserie des fêtes mondaines,
Le brunissement de papyrus en miettes,
L’écarlate des bouches de femmes,
L’orangeté des délires printaniers
Dans l’étrange chambre de nos vingt ans,
Le vermillon des petits pas menus
Des danseuses chinoises aux pieds bandés,
La pâle blondeur des cheveux de reines,
Le bref éclair des couteaux affutés
Dans les rues inconnues de villes lointaines,
Jusqu’aux évanescentes rencontres
De sordides réseaux en mal de reconnaissance
Par des enfants insoumis et brutaux.
Parfois, vient un instant de pur délice,
Comme l’ombre de Dieu sur le ciel assombri,
Qui éclaire d’un reflet étincelant
Le lent cheminement de l’âme
A la recherche d’un plaisir sain.
Alors s’attardent les cœurs endurcis
Et les intellects obscurs et sordides
Pour contempler, fruit du pur hasard,
L’apparition attendue d’un désert sans fin
Où rien ne se passe hors du silence des sens.
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25/02/2011
Rien… Le silence de l’attente
Rien… Le silence de l’attente
Dépouillé d’une vie antérieure
J’attends ta venue
Je connaissais le rire
Je savais des mots et des gestes
Parfois aussi la tristesse d’un jour sale
Je n’avais pas d’attaches
J’allais, enivré d’air
Un jour, sous le feu d’une étoile
Tu m’as regardé
Je t’ai aimée cette nuit
Pour une flamme dans tes yeux
Maintenant, j’ai oublié le vocabulaire
De ces mots qui me grisaient
Je suis le pantin désarticulé
Dont les gestes se confondent
Et mon rire résonne, étrangement faux
J’attends, les mains tendues
Comme un noyé vers les rives
Je ne sais plus qu’un mot
L’attente
05:33 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, attente, littérature | Imprimer
23/02/2011
Que dire devant la page vide
Que dire devant la page vide
D’une nuit verte, au coin d’un réverbère ?
Premiers mots qui passent comme un vol de cormorans.
Mais qu’y a-t-il derrière ? Un vent de fronde
Chassé par la profusion du langage.
Silence des sentiments.
Un vide dans le noir de l’esprit,
Image de la floraison du cœur.
Dans la tiédeur de l’obscurité monte en moi
Le chant heurté, puissant et magique,
Des sirènes mouvantes et volubiles.
Au loin le son aigu d’une voiture
Qui flotte au gré du vent sur la route de l’Espagne.
Pas un passant ne vient à mon secours,
Ne m’apporte le mot qui permettra la suite
De cette histoire sans fin, ni commencement.
Dorment les passants du jour,
Eveillés les fantômes de la nuit
Qui montent une garde acide
Aux tréfonds des portes cochères
Et rient de me voir, assis
Dans mes pensées sordides,
Faute de pouvoir dormir
Et laisser aller mon esprit
Dans la fraicheur du rêve.
Oui, la nuit s’enfonce en moi
Creusant un large trou
Que je remplis de verbes
Comme on enfile les huitres
Sur le fil à couper le beurre.
Elle ne cessera pas
Avant l’aube qui ne vient pas
De me dire « étends-toi ! ».
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18/02/2011
Jour du peintre
Jour du peintre, le soleil dort
Bordé de plumes, il se cotonne
Émergence sereine, sans contours
Il délivre sa myopie de cyclope
Terre de verre teintée, molle
Araignée laiteuse et géométrique
Je m’englue dans ta toile déployée
Jusqu’à cet œil pâle et soyeux
Mes pas étouffés par ta chair
Ne peuvent monter jusqu’à moi
07:03 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer