Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/03/2011

Dans le désert plat de l’imagerie télévisuelle

 

Dans le désert plat de l’imagerie télévisuelle

Que n’ai-je vu de beautés factices

Dédiées aux plus choquants des prêtres,

Ceux d’une publicité criante ou de jeux tapageurs,

Ou encore aux vertus de voitures carrossées

Par le dernier éphèbe en délire du jour ?

Que n’ai-je vu aussi, de guerres sanglantes

Et de soldats perdus pour un pouvoir obscur

Ou encore de rires émouvants et fragiles

De jeunes adolescentes effarouchées

Un soir de grisante veillée au bar délétère ?

 

Oui, j’ai contemplé

La noirceur des meurtres en série,

Le bleuissement des rêves enivrants,

Le jaunissement des fins d’une vie,

Le verdoiement des explorations perdues,

La griserie des fêtes mondaines,

Le brunissement de papyrus en miettes,

L’écarlate des bouches de femmes,

L’orangeté des délires printaniers

Dans l’étrange chambre de nos vingt ans,

Le vermillon des petits pas menus

Des danseuses chinoises aux pieds bandés,

La pâle blondeur des cheveux de reines,

Le bref éclair des couteaux affutés

Dans les rues inconnues de villes lointaines,

Jusqu’aux évanescentes rencontres

De sordides réseaux en mal de reconnaissance

Par des enfants insoumis et brutaux.

 

Parfois, vient un instant de pur délice,

Comme l’ombre de Dieu sur le ciel assombri,

Qui éclaire d’un reflet étincelant

Le lent cheminement de l’âme

A la recherche d’un plaisir sain.

Alors s’attardent les cœurs endurcis

Et les intellects obscurs et sordides

Pour contempler, fruit du pur hasard,

L’apparition attendue d’un désert sans fin

 Où rien ne se passe hors du silence des sens.