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28/01/2022

Sans elle

L’enfant est seul, au milieu de la route
Il ne voit plus sa lumière, bien qu’il fasse jour
Une pâle horizontalité fait place
Aux paysages mélodieux de la verticalité

Tout était facile… L’accompagnement
De l’amour maternel traçait le chemin
Elle lui prenait la main sans y penser
Et il courait sur la terre sans fin

Toujours ce fil mystérieux qui le relit
A cette présence sans nom ni même réalité
Elle était là, l’accompagnant sans cesse
Ses moindres mouvements étaient présence

Puis progressivement, cela s’est estompé
Perdu dans la foule, il cherche et ne voit rien
Les murs lui voilent cet espace enchanté
Le monde est grand et comme il est petit 

Les singes hurleurs l’environnent
Et le montrent du doigt, en riant
Il se retourne et cherche la présence
Rien, elle n’est plus là, à jamais

Il erre sans fin, fouillant les recoins
Plus de verticalité, plus d’épaisseur
Le calme plat de l’absence sans fin
Un monde vide, qui rend la peur présente

Il faut reconstruire le connu
Il faut dévoiler l’ignorance
Il faut devenir adulte
Et errer jusqu’à la fin de son temps

26/01/2022

Flottement

Une vie sans vivre

Une mort sans savoir

Joie de l'ignorance

25/01/2022

Liberté: entre-deux

Liberté… Liberté…
Elle s’élève au-dessus de la vie
Ne reste plus que cette sensation diffuse
D’un léger brouillard et de sons étranges
Qui pénètrent l’air et envahissent le corps

Et pourtant l’étrange sensation subsiste
Ce bourdonnement permanent
Ce bruit infime persistant
Qui la pousse sans cesse
A sortir d’elle-même
A se libérer de ses chaînes
 
Entraînée plus loin qu’elle ne veut
Dans la transparence de l’être
Et l’absence de guide ou même d’éclairage
Elle avance les bras tenus
Soutenu par l’espérance
Fatiguée par cette quête permanente
Qui l’oblige à se lever la nuit
Et à œuvrer sans cesse le jour

Mais rien ne vient, rien n’apparaît
Elle se trouve entre ciel et terre
Dans ce no man’s land 
Réprouvé par les dieux
Inconnu de la plupart des hommes
Enclume des résonances
De toute aventure humaine

Elle y puise sa force et sa faiblesse
Comme tout un chacun
Mais chaque son s’élève
Et le sort de lui-même
Dans cette étrange perspective
D’un ailleurs plus concret :
Le mouvant devient son monde
Un nuage sans prise
Un flanc de montagne lisse
Jusqu’à la chute ou l’envol

24/01/2022

Traque

Pas à pas, il avance
Pas un muscle ne bouge
Seule la moustache s’active
Le regard est fixe. 
Que voit-il ?
Il fait noir
passent quelques ombres lunaires
La douceur nocturne persiste
La traque commence
Active et attendue 
L’obsession l’occupe tout entier

Et lentement il avance
Les yeux mi-clos
Le dos abaissé
Sur trois pattes
La dernière levée
Pas un bruit
Pas un mouvement 
Semblant sans vie
Il est prêt.
Là, vas-y !

Il s’élance…
Une seconde trop tard
Qu’était-ce ?
Il sent ce chien !
Non, un mulot
Qui se repait

Alors, tristement
Il lève une patte arrière
Et s’allège
Espérant encore s’alourdir plus tard…

23/01/2022

Misère de la technique

Misère de la technique. Ils ont changé la chaudière et ajouté un appareil permettant de régler la température selon la pièce où elle se trouve. « C’est très simple, nous disent-ils : deux boutons, un plus (augmenter la température), un moins (la baisser). En effet, quoi de plus simple !
Il a fait chaud cette première nuit. Aussi, au matin, nous avons appuyé sur la touche moins (-). Nous nous sommes recouchés. Une heure plus tard, il faisait froid. On appuie sur plus. On attend dix minutes. Rien ne se passe. On attend encore dix minutes, rien. Les radiateurs sont froids. On ouvre la notice d’emploi du chauffage. Cela semble normal. Mais on remarque cet appareil supplémentaire, le H. H. Pas de notice d’emploi. Ils n’en donnent pas, c’est tellement simple. On cherche sur Internet. Plusieurs pages le concernent : multitude d'appareils et de notices d’installation, publicité, en français, en anglais, en arabe et autres langues mondiales, de nombreuses entreprises vantant leurs mérites et les frais. Mais pas de « Comment le faire marcher, c’est dire sur quel bouton appuyer pour qu’il fonctionne ». Il n’y a que deux boutons : + et - . L’ingéniosité de nos polytechniciens en herbe avait rendu simple et évidente les fonctions de l’appareil. Quoi de plus simple : + et - . Cela marche toujours !
–  Mais quand cela ne marche pas ?
 –  Vous faites appel au spécialiste.
–  Et si c’est le week-end ?
–   Vous attendez lundi.
Passons sur toutes les recherches de solutions. Quel dérèglement ! C’est encore le week-end et il fait froid. Mais nous pouvons relancer la machine tous les quart d'heure.
Que la technique est belle ! Que d’ingéniosité !

22/01/2022

Nocturne

Silence de la nuit
Tu élabore les bruits
Tu ne sais où tu es
Approche du sommet

Contemple l’immensité
Et sa lente fécondité
Quelle t’envahisse
Et se rende collaboratrice

Seul dans la blancheur de la nuit
Tu te sens éconduit
Non, ne sors pas de ton exclusion
Tu approches de l’explosion

La blancheur t’envahit
Entre dans la nuit !

20/01/2022

L'inconnu

 

Pyrcar VD carré N&B.jpg

 

Es-tu l’inconnu ?

Oui, j’aime ta liberté

Viens et tente

19/01/2022

Solitude

Oui, une panne informatique, cela existe. Plusieurs jours à batailler contre l'adversité jusqu'au moment où miracle cela marche. Retour à l'habitude et... à Paris...

Seul…
Face à toi, l’univers
L’infiniment petit
Et l’infiniment grand
Un point, un gouffre
Ce qui lie les deux ?
Un lien invisible
Impalpable, un fil
Si ténu qu’il est sans être
Et pourtant je suis

 

12/01/2022

Décider

Ah, quelle exigence ! Elle pense et elle agit.
Qu’a-t-elle de plus que nous : l’acuité du regard,
Légèreté de l’œil et bouche cramoisie.
Seule, elle décide, avant même de voir.

Le feu est en son corps, il n’en sort que repu.
Rougeoiement de l’envie, retour de la folie.
Qu’a-t-elle à dire ici dans ce lieu de refus
Où rien ne satisfait ce qui la dissocie.

Derrière le tableau apparait sa vision :
Y a-t-il un être, vrai, réel, en mission
Qui étend ses ailes au-delà de sa vue.

Elle sent son pouvoir, elle aime en jouer.
Va-t-elle s’engager, veut-elle laisser tomber ?
Elle jette un regard et s’enfuit sans l’élu.

11/01/2022

Retour en ville

Retour à la ville… Bourdonnement…
Il défaille de sollicitations
Faut-il se réfugier dans la chambre ?

Non, aborde la nouveauté
Fais-lui face ouvertement
Et laisse-toi aller franchement
Sans même savoir où, quand, comment !

Ainsi est vaincu la crainte
De la précarité ou de l’excès
Va et cours dans la ville
Sans jamais t’arrêter

10/01/2022

Égarement

Où donc s’égare ta pensée ?
Tu ne vois plus son ombre
Elle t’emmène où rien ne flotte
Elle te conduit à l’innocence

Elle seule pourra un jour
Effacer les différences
Et conduire l’humain
Vers le Tout sans discrimination

Et pourtant pas un seul des grains de sable 
N’est semblable à un autre
Seul le brouillard des yeux
Confond unité et totalité

Enfin, y a-t-il présence
Ou absence. De quoi ?
Tu flottes dans le vide céleste
Et n’es plus l’humain-objet !

09/01/2022

La trilogie

Hors de moi, je suis
Mieux même,
En moi, 
Je découvre le Soi
Il se perd dans l’éternité
Dans l’infini, dans le vide
Serait-ce ce vide 
Qui me donne vie ?
Le vide est-il l’essence de l’âme ?
Mais pour qu’il y ait une âme
Encore faut-il un corps !
Les mondes se tiennent entre eux
Derrière le corps et l’âme
Se cache le monde spirituel
Ciment de la compréhension

08/01/2022

Eux, les enfants

Sont-ils ces entreprenants adulés
Sont-ils ces devins éclairés
Sont-ils ces boute-en-train émerveillés
Sont-ils ces apprentis débordés

Ou

Sont-ils ces attendants curieux
Sont-ils ces gamins odieux
Sont-ils ces sans-gênes demi-dieux
Sont-ils ces êtres orgueilleux

Non, 

Ils sont tendres de candeur
Ils sont de l’ouverture les ambassadeurs
Ils sont de l’avenir les demandeurs
Ils sont de l’innocence les pourvoyeurs

Ils nous regardent
Ils nous copient
Ils sont des humains
Ils sont charmants
Et désarmants...

07/01/2022

Elle

Aujourd’hui, elle repose, allégée
Elle ne quitte plus son poids humain
Mais elle sait quelle est sa pesanteur
Et n’ignore pas sa petitesse quotidienne

« Je suis, dit-elle définitivement
Celle qui tient la main des solitaires
Des humbles qui s’extasient
Des craintifs qui se noient

Je marche dans l’ombre des vétos
Face à la grandeur de l’échec
Non, c’est trop, retire cette image
Et laisse-moi aller au loin »

Ainsi, chaque jour, elle marche
Et parcourt miles et kilomètres
Sa tête sature sans se décourager
Elle est celle qui soulage et accompagne

06/01/2022

Lui

Il rêve dans la nuit
Il rêve qu’il n’est plus
Il rêve à la magie de l’inexistence
Conscient de cette anomalie

Il se retourne et évacue
Sa dernière connaissance de lui-même
Allégé, il flotte et devient le tout
Il n’a plus de pensées ni même d’existence

Parfois, il replonge dans la vie
Se charge de son poids de lourdeur
Il reconnait l’ombre humaine
Et prie ce fantôme improvisé

Rien ne viendra le réveiller
Car il est sans être
Plume transparente
Envolée dans l’inconnu 

05/01/2022

La vie

vie,existence,bien-être

Tu es, mais quoi ?

Celui qui s’efforce de paraître
Celui qui essaie de penser
Celui qui tente d’être
Celui qui croit vivre

Mais la vie n’est-elle pas plus large ?

La vie dépasse les étoiles
La vie est au-delà de la vue
La vie, c’est Toi
En Toi, je deviens moi
Que je ne reconnais pas

C’est un Soi sans moi
Qui n’est plus
Et qui est

derrière l’insaisissable

04/01/2022

Musique

Un son en entraîne un autre
Les notes se délient et s’étirent
Il sent cette élongation en lui
Et frémit de détresse et de peine

Blanc, silence, retour à l’enfance
Quand un cri est un poème
Quand le frôlement d’un oiseau
Devient une aventure cathédrale

L’orgue s’enfle et se secoue
Il grogne et emplit l’air de vibrations
Assis dans l’habitacle de la résonance
Il meurt de trop d’ampleur

Ainsi, perdu dans la consistance
D’un nuage étouffé qui l’enferme
Il ouvre les yeux, bouche ses oreilles
Et pleure de trop d’émotion

03/01/2022

Deviens-le !

S’ouvre devant toi la page blanche des jours
Comment la noircis-tu ?
Quelle ombre projette-t-elle devant toi ?

A-t-elle le parfum des jours heureux
Ou celui des désordres de l’être
Qui s’enfonce dans son autosuggestion ?

Ou encore sa blancheur fait-elle peur
À celui que tu prétends être
Pour qui le blanc s’assombrit au fil des jours ?

Choisis ton destin en ce premier mois
Fais-le devenir ton guide étincelant
Dans lequel tu t’oublies toi-même

Marche sans te retourner
Tu es autre que ce que tu crois
Alors, vis et deviens-le !