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28/02/2022

HLM

Cheminées aux visages tordus,
Murs armés d’une charpente nue,
Rouge, jaune, vert,
Bois, ciment et fer.

Qui donc voudra s’entasser
En ton sein de prostituée,
Dont, telle une verrue, le crochet mamelon
Serait antenne de télévision.

Et ce château fort de béton armé,
Sans charmante mort, même sans fumée,
Dresse un squelette strié de grues, 
Comme une bicyclette de rue.

L’eunuque humain et sa progéniture, 
Abeilles blessées autour de la confiture,
De ton sein de prostituée
Suceront les alizés.

(écrit en juillet 1963)

26/02/2022

Secret

Qui croire ?
Certains sont sans imagination
Y a-t-il un Dieu ?
Ils ne savent et ne veulent pas savoir

Dieu est bien là
Mais que fait-il ?
C’est un être anonyme
L’indifférence le condamne à n’être que spéculations

Tu es parce que tu n’es pas Dieu
Que te sert autrement
Ce personnage historique
Qui encombre ton esprit ?

Oui, Dieu t’attend dans ton secret

25/02/2022

Désir

 

22-02-25 Désir2.jpg

L’extase du premier jour
L’aboutissement du dernier
Elle rêvait et courait
Il sentit en lui le désir

Que faire sinon fuir ! 

24/02/2022

Au fil des jours (journal de Jacquie de Greffié de Bellecombe)

 

22-02-24 Au fil des jours14.jpg

22-02-24 Au fil des jours15.jpg

Clochers, tours, campaniles, beffrois
Tous se dressent devant les visiteurs
Campés sur leur socle élevé, fortifié
Ils écrasent l’égo de leur ombre exaltante

A leur pied, l’homme de tous les jours
La vie grouillante, trépidante 
Millions d’insectes affolés et bruyants
Que seule la vie atteint en désordre

Le doigt levé, empli de sagesse
Ils occupent l’espace à la verticale
Veillant sur leurs occupants
Détachés de tout partie pris 

Écrasée de sculptures évaporées
La hauteur prend sa mesure dégingandée
Dieu te regarde à la loupe, au loin
Et embrase la visite de feux d’or

 

23/02/2022

Au fil des jours (journal de Jacquie de Greffié de Bellecombe)

22-02-23 Au fil des jours 11.jpg

Le temps s’en va…
Je le retiens dans ces lignes
Qui sont les frontières de la mémoire.
Ce sont des nuages de souvenir,
Diffus, mais perceptibles,
Comme des pansements
Sur une plaie béante.

Les limites sont ténues.
Cela saute d’un lieu à l’autre,
Sans cohérence distincte,
Ou plutôt celle d’images
Un jour de beau temps
Ou même de pluie fine,
Qui surgit tout à coup
Derrière la colonne d’une évocation.

Elle est là…
Mais, elle aussi, s’en va.
Elle est déjà partie,
Empilée dans les plis du journal de bord
Recueil à jamais perdu
De moment de bonheur à partager.

22/02/2022

Quand ?

Seul au monde…
Poids de la solitude enfermée
Il erre dans cette soupe
Et ne goûte que l’amertume
Te souviens-tu de tes jeunes années 
Quand tes parents
Également seuls au monde
Respiraient à pleins poumons 
Le printemps de leur jeunesse
Et tu es là aussi
Empli de tes films passés
Bousculé dans tes retranchements
L’œil vif d’éclairs de vie
Mais qui ne marquent plus
Sur la page blanche des jours
L’humanité s’étouffe
De trop de résurgences
Enfoui dans la glace du passé
Monte l’avenir que tu ne peux voir
Tes enfants et petits-enfants
Te regardent et se disent :
« Quel est cette pointe
Qui perce ton cœur !
Ton tour viendra
Tu seras seul
Avant de fermer tes yeux ! »

21/02/2022

La beauté

La beauté, c'est l'exigence faite humble.

20/02/2022

La beauté, à nouveau

Nouvelle panne informatique, longue, difficile à régler. La technique a ses charmes enjôleurs qui ne s'exercent que lorsqu'elle marche.

 

La beauté est un équilibre discret, un appel vers l'âme de petits riens qui s'harmonisent et ouvrent une plaie de bonheur dans l'être qui se découvre humain.

 

13/02/2022

La beauté

La beauté est l'appel du Seigneur !

Ouvre les yeux et vois.

Signes et paroles

La parole permet l'échange, ce que ne permet pas le signe.

L'homme échange et fait valoir ses droits, ce que ne peut faire l'animal.

 

12/02/2022

Intimité

Comme chaque jour, je cours. Cela m’envole la tête, écrase mon égo et oxygène le corps jusqu’à le rendre transparent.

Ce matin, j’arrive devant une maison connue, abandonnée loin du village, toujours fermée sauf l’été. Je contourne un des communs et tombe sur une biche immobile, à tel point qu’elle semble une sculpture plutôt qu’un être réel. Elle est à quinze mètres. Elle me regarde et ne bouge pas. Je m’arrête et fais de même. Nous nous regardons, deux êtres, seuls au monde. Plus rien n’existe, seuls, elle et moi. Elle ne s’affole pas et reste impassible. Cela dure une minute, deux minutes.

Puis, elle se met à vivre. Elle se lèche le flanc, caresse quelques mèches de son dos, comme si je n’existais pas. Elle est seule au monde, dans un instant de solitude heureuse, accomplissant ses gestes avec sérénité. Elle est tout entière à son animalité, belle d’innocence.

Elle ne bouge toujours pas. Elle regarde soudain. Je ne bouge pas. Nous nous regardons, sans un bruit. Alors, elle se couche dans l’herbe et semble me dire : je n’ai pas peur. C’est ma vie, pleine et entière, faite d’instants de recueillement devant la beauté de l’univers. Fais-toi transparent toi aussi.

Soudain, en un éclair, elle se lève et fuit, comme tout animal surprit dans sa vérité, trois ou quatre minutes de communion naturelle, dans un moment hors du temps.

11/02/2022

Croire et expérimenter

Je sais, et non je crois, parce que Dieu me laisse l'expérimenter.

La foi, non par croyance, mais par expérience.

10/02/2022

Cauchemar

Un pas en avant, deux pas en arrière…
Il ne sait plus où il va, ce qu’il fait
Un poids sur le nerf optique, progressif    
Écrase son enthousiasme. Il se redresse
Et crie d’une voix forte :

Fuyez, hommes et femmes
La fin des temps est venue !
Découvrez-vous,
Marchez nus
Et partez !

09/02/2022

Lassitude

Lassé du monde, il se réfugie en lui,
Là où rien ne peut l’atteindre, même pas lui.
Noyé dans l’absolu, il divague et se perd.
La broyeuse s’égare et passe. Plus rien…

Ne reste qu’une poussière… De quoi ?
Il tâte, secoue le sable. Mais rien ne vient.
Un léger nuage de cendres s’échappe,
Cela sent le vieux, la pourriture, la fin.

Dieu, rien ne va plus. La joie doit éclater.
Souviens-toi, hier encore, tu courrais au soleil,
Le corps raffermi, la jambe vaillante. 
Tu riais de bonheur et tu vivais réellement.

Secoue-toi, ouvre les yeux, appuie-toi sur moi.
Mets tes lunettes d’optimisme et ris...
Il est, loin de toute noirceur et odeur.
Il plane sur les eaux en toute sérénité.

08/02/2022

Hauteurs, toujours

Commence aujourd'hui un nouveau livre, carnet de voyage au fil des voiles et de la fournaise, paysage sublime dessiné d'une main experte au fil de jours d'errance.

 

Clochers, tours, campaniles, beffrois
Tous se dressent devant les visiteurs
Campés sur leur socle élevé, fortifié
Ils écrasent l’égo de leur ombre exaltante

A leur pied, l’homme de tous les jours
La vie grouillante, trépidante 
Millions d’insectes affolés et bruyants
Que seule la vie atteint en désordre

Le doigt levé, empli de sagesse
Ils occupent l’espace à la verticale
Veillant sur leurs occupants
Détachés de tout partie pris 

Écrasée de sculptures évaporées
La hauteur prend sa mesure dégingandée
Dieu te regarde à la loupe, au loin
Et embrase la visite de feux d’or

07/02/2022

Instant

Quel jour ! Il s’oublie lui-même.
Il va, il vient, puis repart,
Avant de revenir.
Il n’est plus lui-même.
Sait-il même qu’il existe ?

Il est parti le nez au vent,
Ouvrant ces yeux de verre,
Tenant sa canne d’acier,
Écoutant ses ardeurs renouvelées,
Caressant le vent léger.

Son double l’accompagnait.
Elle se taisait, marchant près de lui.
Devançant leurs pas et leurs pensées,
Ils allaient vers la gloire, ensoleillés.

Ils marchèrent jusqu’à la mer.
L’un derrière l’autre, heureux.
Ils se regardèrent, tremblants,
Le cœur battant, l’œil humide.
Encore un pas, ou deux et même plus.

Ils s’arrêtèrent sur la plage.
Surpris par la chaleur du sable,
Ils n’avaient pas de bagages,
Ni même de quoi écrire.
Comment dire ce qui leur tenait à cœur ?

Tant pis, partons, fit l’homme.
Ne me quitte pas, fit la femme.
Ils s’embrassèrent avec tendresse
Avancèrent jusqu’à l’eau
Et tendirent ensemble le pied.

C’est froid, dit-elle. Oui, répondit-il.
Ils entrèrent dans le glaçon,
Inattentifs à la morsure.
Ils avancèrent, main dans la main, 
Jusqu’au cou. Ils avaient la même taille.

Adieu, dit-il, la voix étranglée
Au revoir, répondit-elle. À tout à l’heure !
Ils firent un pas, puis deux,
Se regardèrent, s’embrassèrent
Et sans plus attendre, avancèrent.

Ainsi vécut l’amour.
Une ombre entre deux mains,
Un baiser sur les lèvres,
Tendus vers l’humanité,
Souriant aux autres !

06/02/2022

Avenir

Se peut-il qu’un jour, dans un instant de folie
Tu découvres l’envers de ton existence
Un brouillard de la vieillesse à la naissance
Où tu ne palpes que le vide et le plein de rien

Te souviens-tu des routes parallèles ?
Elles finissent par s’écarter, puis se croiser
Choc des imaginations et des souvenirs
On admet cependant ces salmigondis !

Rien ne sera plus jamais comme avant
Les souvenirs s’envolent et se pressent
Franchissent la barrière du temps
Et s’endorment calmement le matin

Parfois un mauvais pressentiment
Te conduit à envisager un retour en arrière
Mais rien n’y fait, rien ne change
C’est dans la boite et sans pouvoir !

Alors, tu continues à avancer sans bruit
Sur la pointe des pieds et la paume des mains
Regardant le déroulement du temps qui passe
Et pleurant sur les années de bonheur envolées

Sans savoir ce qui t’attend, tu poursuis
Dans le noir de l’avenir et l’obscurité du présent
Attendant l’inéluctable et chaud devenir
Les mains sur les yeux, sans frémir !

05/02/2022

Egarés

A nouveau un lieu sans possibilité de se connecter pendant quelques jours. Mais cela détend...

C'est reparti...

 

Errance de pensée, nous perdons le chemin
Où se trouve le but, qui donc les attire
Quelques couleurs jetées, au loin un cri humain
C’est un coup dans la nuit dont tous peuvent pâtir

Ainsi, passe le temps, en moments de rêve
Mais rien ne sort de lui, pas même un sourire
Il demeure muet, la main sur son glaive
Attentif aux regards de ceux qu’il veut trahir

Plus rien ne tourne rond, le trouble les envahit
Où vont-ils au juste, ces errants recueillis ?
Marchent-ils vers la mort ou l’avenir douillet

Le brouillard s’épaissit devant leurs yeux pervers
Ils cherchent le chemin sans trouver l’univers
La nuée les happe, ils sont morts à jamais