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06/10/2019

Nuit

 

Ombre dans le noir
Sur la pointe de l’âme
Danse l’inconnu

 

19-10-06 Nuit pictoème.JPG

 

 

05/10/2019

Vie de David Hockney

Je termine La vie de David Hockney, un des livres de Catherine Cusset de 2017. Un très beau livre. On entre dans la vie du peintre par une porte dérobée, on en ressort sur la terrasse de la vie, ouverte sur le monde. Et ce monde est vaste. On s’y promène de Bradford à Londres, puis à l’Amérique, New York, Los Angeles, puis le monde entier, sans véritables attaches. Une seule constante : la peinture, l’amour et la passion, c’est-à-dire un travail acharné à dix ou quinze heures par jour.littérature,peinture,dessin,vie,amour

En toile de fond, une certaine analyse de la peinture, non pas académique, mais plus sensuelle, plus proche des petits riens qui font d’un paysage apparemment anodin un petit chef-d’œuvre inédit qui fait battre le cœur. Quelques rappels aussi de grands peintres dans quelques détails : perspective inversée, arbres rouges, piscine aux reflets incertains.

Depuis ses promenades dans Holland Park en avril 2002, depuis qu’il avait été touché par la grâce – car s’était bien de cela dont il s’agissait : de grâce, religieuse, spirituelle_, le sujet ne cessait de se préciser. Il brûlait, comme on dit dans ce jeu un l’enfant aux yeux bandés s’approche du but. Des champs cultivés il passa aux arbres. Un chemin bordé d’arbres, dont les branchages se rejoignaient en formant une voûte naturelle, lui plaisait particulièrement et il le peignit à chaque saison, en enregistrant chaque variation de lumière et de couleur. Rien n’était plus beau que les saisons. Elles étaient l’essence même du changement. La vie. (p. 163, Gallimard).

 

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04/10/2019

Locédia, éphémère (26)

Non, je ne me suis pas vraiment endormi. Ce n'était pas le sommeil. Ce ne fut pas non plus une veille. Etat de somnolence qui, à un certain niveau, influence la perception extérieure jusqu'à provoquer l'évènement. J'étais, Locédia, entre toi et moi. T'avais-je oublié ou m'oubliais-je ? Je ne sais plus. Non… Ce n'était pas l'oubli, mais l'absence, une absence totale de pensées. Et soudain te voilà. Je reviens, je reviens très vite. Pourquoi attendre, pourquoi prétendre une telle attente, pourquoi vouloir une telle absence ? Je suis là, à bout d'absence et d'incompréhension.      

Peut-être un jour n'aurai-je plus besoin de toi ? Peut-être un jour aurai-je horreur de toi ? Nous errerons côte à côte, sans même nous reconnaitre.

Lorsque tu seras là, étendue, humaine, pitoyable à mes côtés, seras-tu autre chose qu'une forme de chair, un amas de viscères écarlates. Conserverai-je ce désir qui me dévore pour l'instant ? Tu es là, compagne de solitude, faiseuse de silence, lumière et ombre.

Je guette un souffle tiède sur tes lèvres endormies. Tu dors comme les enfants, repliée sur toi-même. Tu cherches l'affection de ton corps refroidi et je ne suis plus celui qui le réchauffera. Tu t'étais déshabillée sans fausse pudeur, sûre de toi et de moi, en babillant. Tu t'étais glissée dans les draps peur y gouter la volupté de leur fraicheur. Tu les avais réchauffé de ton corps et je te contemplais, immobile et ramassée comme une chienne. Seras-tu ainsi ? Etrangère.

Tu t'étais endormie. Je guettais le mouvement de tes doigte inconscients sur ma main, le tressaillement de tes jambes lointaines. Comment placer ma tête pour qu'elle se repose de ta présence, où donc mettre ces bras qui sont deux protubérances gênantes de mon corps ? Je n'étais plus que ces mains posées sur les tiennes. Je m'accrochais à l'immobilité de ton corps, à la passivité de tes poignets, comme si ce corps eût pu m'empêcher de tomber dans le puits de ma pesanteur imaginaire. Cette sensation de chute s'accompagnait d'un incompréhensible allégement du corps, d'une impossible aération des tissus que seul le poids de tes mains retenait cloués au lit. Peut-être à ton réveil m'aurais-tu retrouvé collé au plafond, incapable de redescendre sans ton aide, m'efforçant de repousser avec les bras l'incroyable pesanteur inversée du plafond qui eût gêné ma respiration. Je vérifiais l'étroit encerclement des couvertures et en enfonçais profondément les coins entre le matelas et le sommier de façon à être retenu si le sommeil me laissait sans force. Locédia, savais-tu que tu possédais un tel pouvoir de pesanteur ? J'étais comme ces ballons de caoutchouc retenus par la fine cordelette encerclant Is poignée d'une fillette qui se promène dans le jardin ensorcelé de ses rêves diurnes.

Locédia, je t'ai contemplé morte, étendue pour toujours sur l'herbe, sur le sable, sur la neige, sur la pierre froide.

Je t'ai contemplé morte. J'ai pris du plaisir à ma peine. Tu m'appartenais maintenant. Ton corps immobile et blanc avait retrouvé la consistance et l'inertie de la matière.

03/10/2019

Feu (pictaïku)

 

Feu dans la tête
Cœur battant la chamade
L’univers s’offre

19-10-03 (16-04-05) Feu.jpg

Réjouit l’âme
Lueur de l’invisible
Donne-nous la paix

 

NB. Un pictaïku, comme le pictoème, est l'association d'un haïku à un dessin, tableau, photo. Plus encore que le pictoème, il se doit d'être incisif et constitue un flash mêlant la vue et la voix.

01/10/2019

Vivaldi : «Filiae maestae Jerusalem»(RV 638)

Vivaldi : «Filiae maestae Jerusalem», interprêté par Ph.Jaroussky et l'ensemble Artaserse


 

Vivaldi est le plus souvent joué pour sa musique endiablée. Mais ce morceau n'est-il pas un des plus beaux qu'il ait composé.
 
 
 
 

30/09/2019

Camille

Cheveux blonds et regard clair
Dans la transparence de l’instant
Visiblement, je voyais au travers
Et l’invisible se donnait du bon temps

C’est vrai, j’admirais ta grâce
Que toujours tu cherchais à cacher
Tu te réfugiais sur la terrasse
Sans jamais montrer que tu étais fâchée

Je me souviens de tes yeux tendres
Dans les larmes silencieuses du mal
Que je n’avais pas su comprendre

Et du jour où je t’ai délivré
De ce tiens-toi déloyal
Tu riais, joyeuse et soulagée

Alors, blottie comme un petit animal
Sans un mot, tu me fis ce bonheur partager

©  Loup Francart