Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/07/2015

Communication (2 et fin)

Mais allons plus loin et cherchons à en connaître plus sur la communication de tout un chacun. On constate que les règles utilisées sont assez différentes ce que l’on a énuméré plus haut.

* Transmettre signifie dire à l’autre qu’on existe. Peu importe qu’on ait quelque chose à dire ou non et peu importe si l’autre existe ou non. Ce qui compte, c’est ma volonté d’exister.

* Comme j’ai besoin d’exister, je transmets ce message plusieurs fois : Je ne sais à quelle heure nous arriverons à la gare, nous avons du retard… J’arrive dans cinq minutes… On entre dans la gare… Je suis sur le quai… Je ne te vois pas… Ah, je te vois… Ils continuent à se téléphoner alors qu’ils sont à deux mètres l’un de l’autre et ils se serrent la main tout en tenant leur téléphone portable contre leur oreille.

* Si les échanges ont lieu en SMS, sigle bien connu dont la traduction est ignorée le plus souvent (Short Message Service), encore appelé texto, il faut un diplôme pour comprendre ce qu’il signifie. L’objectif premier du langage SMS était soit d’en accélérer la saisie, soit d’en réduire la longueur. Bjr sava ?koi 2 9. N’entrons pas plus dans le détail. Je n’ai pas le diplôme.

* Cette communication n’a que peu de nuance. Elle impose sa personne et demande l’acquiescement. RDV à XX. Tu peux ? (je rajoute le point d’interrogation qui n’est jamais écrit ou même rendu par l’intonation).

* Quant aux explications, elles sont définitivement bannies de la communication. La première qualité d'une bonne communication est sa brièveté. Alors expliquer, que nenni !

* Quelques arguments fallacieux peuvent cependant être servis : la majorité des Français pensent que… Cette majorité proclamée ne vient pas d’un sondage, mais cela fait sérieux et renforce le message sans aucune preuve.

Là aussi, cessons d’argumenter.

Il importe cependant de faire une remarque. La communication permettait auparavant de justifier les décisions. Dorénavant, elle est première et les remplace. Celles-ci ne sont plus là pour être effectives. Les décisions sont là pour communiquer, dire que l’on fait quelque chose, et non pour agir dans le concret. On crée ainsi des décisions qui n’en sont pas, uniquement pour avoir quelque chose à dire, pour entretenir la communication, pour la restaurer. Oui, la communication a pris le pas sur la décision. Elle règne en maître sur la politique, sur l’administration, sur chaque ministère, sur chaque grande entreprise, voire même sur chaque association, chaque artiste, auteur, etc. Des communicants se proposent. Ils n’ont rien à dire, mais ils savent comment le dire. Ils ont leur mot à eux, leur savoir-faire tel que Like. Ils vous contraignent à cliquer et si vous refusez, vous êtes bannis du message. Avant même de vous dire quelque chose, il vous demande de vous inscrire, de donner votre mail, d’enrichir leur base de données qu’ils revendront au plus offrant. La communication crée de la richesse. Mais sur quoi ?

Certainement pas sur le message. Il n’y a plus de message. Rien de construit, d’intéressant (il faut se mettre à la portée de tous). Rien qui vous permette de vous enrichir l’âme. Celle-ci n’existe pas.

Seul existe le réel, c’est-à-dire la communication. Elle fait tourner le monde et tous ont le tournis. Ceux qui ne l’ont pas sont éjectés par la force centrifuge de la majorité démocratique et républicaine (deux arguments d’autorité incontestables et incontestés bien évidemment).

11/07/2015

Communication (1)

Si l’on s’en tient au dictionnaire, la communication est synonyme de transmission. Elle est message transmis à quelqu’un d’autre pour qu’il en prenne connaissance.

Cette définition incite à quelques déductions :

* Transmettre signifie échanger un message avec quelqu’un. Il semble donc que le message est bien le plus important. Si l’on n’a rien à dire, à quoi sert de communiquer.

* Ce message doit forcément apporter quelque chose de nouveau. La communi-cation ne devrait donc pas consister à transmettre sans cesse le même message ou à le redire d’une autre manière sans apporter quelque chose de nouveau.

* Ce message doit être intelligible, facilement compris par tous et exempt de fautes ou d’expressions incompréhensibles. Pourtant combien de nouvelles formules sont inventées chaque jour pour tromper ou dérouter le commun des mortels. Est-il par exemple plus communicateur de parler de Grexit que de sortie de la Grèce de la zone Euro ?

* Communiquer ne signifie pas imposer quelque chose à quelqu’un et encore moins le tromper. La vraie communication doit laisser libre l’interlocuteur et ne peut imposer une pensée unique et contester tout droit à ne pas adhérer. Elle s’accompagne donc d’un principe de liberté de pensée et d’expression. L’auditoire doit rester libre d’adhérer ou non à l’opinion qu’on lui propose.

* Il est donc important d’expliquer. On ne peut se contenter de dire ce que l’on prétend sans en donner de bonnes raisons de croire ce que l’on dit. Le message doit donc être argumenté.

* Argumenter, c’est chercher à faire adhérer par la raison sans contrainte. Ces explications ne peuvent être des arguments conservateurs qui s’appuient sur l’acquis, l’admis, le préalable et la tradition ou des arguments novateurs qui visent à reconstruire un cadre de référence, une nouvelle représentation.

* Les arguments fallacieux tels que l’étiquetage (racisme, homophobie, etc.), la généralisation séduisante (la vitesse tue, les riches doivent payer, etc.), l’argumentation sélective et bien d’autres types d’argumentations fallacieuses, ne permettent pas de communiquer. Elles brouillent la communication et la rendent inefficace.

Maintenant, abandonnons cette série de déductions. Trop expliquer peut également tuer la démonstration. Demandons-nous s’il s’agit réellement de cela aujourd’hui lorsqu’on nous parle de communication.

Prenons quelques exemples de la vie quotidienne.

Hier, comme à l’accoutumée, je me déplaçais en vélo dans Paris sur une piste cyclable clairement identifiée. Trois fois je dus m’arrêter parce qu’une personne, homme ou femme, était le nez dans son Smartphone, coupé totalement du monde réel, à mille lieux d’un carrefour où se croisent des véhicules divers dans tous les sens. La dernière personne, à qui je fis remarquer qu’elle avait un comportement irréfléchi, me fit signe qu’elle communiquait et que cette communication était bien plus importante que le reste. Le geste d’accompagnement de l’explication (une gestuelle de mains et bras mouvants au-dessus de la tête qui se finit par les deux mains tremblantes face à face avec sa tête au milieu tremblant également) suggérait la formation de nuages invisibles au-dessus de sa tête qui la pénétraient totalement.

Lorsqu’il vous arrive de prendre le métro, vous constatez qu’au moins 80 % des gens ne cessent de communiquer. Ils sont le nez (ou l’oreille) dans leur appareil, appuyant avec force doigts sur l’écran qui s’illumine en éclairs insolites et terrifiants pour ceux qui se contentent de regarder. Rien ne peut en distraire l’utilisateur. Vous pouvez essayer de lui poser une question. La première fois, vous n’êtes pas vu, donc pas entendu. La seconde fois, vous êtes vu, mais pas entendu. La troisième, après que votre interlocuteur ait sorti ses oreillettes de ses conduits auditifs, vous êtes vu, entendu, mais pas compris. Votre interlocuteur est dans son monde, si différent de ce que son corps vit au même moment. Alors il ne comprend pas ce qu’on lui veut. Enfin, la quatrième fois, après des instants d’hésitation lisibles dans ses yeux, il répond comme s’il avait entendu dès la première fois votre question. Pardonnez-lui… Il communiquait…

(suite demain)

10/07/2015

Le nombre manquant (récit insolite : 2)

En effet. Cette histoire de zéro n’est pas tout à fait logique. Le zéro est une bascule ; il permet de passer de droite à gauche et inversement, comme il permet de passer du positif au négatif. Chaque chiffre est un point quantifiable. Le zéro est-il un chiffre ? C’est plutôt une zone d’ombre, un trou noir dans notre tête comme il y a des trous noirs dans l’univers. Cette zone d’ombre est difficile à cerner. A quel millionième de millionième appartient-il, avant le un ou avant le moins un ? Je n’ai pas de réponse. Mais si l’on va aux autres extrémités, le zéro voisine l’infini. Ne serait-il pas le jumeau de ce nombre qui n’est, non plus, pas un nombre.

Je me trouvais au jardin des Plantes. Il était neuf heures du matin, par un beau temps qui réjouissait la vue et les odeurs. Mais je ne voyais rien. Oui, je constatais que je devenait accro. Je sais que tous les passionnés sont accros. Je sais même que rien ne se fait de bon ou de bien dans l’univers sans un peu et même beaucoup de passion. Mais dans le même temps, j’avais toujours tenu pour fêlés les hommes ou les femmes qui n’avait, pour toute une vie, qu’un seul but dans un seul domaine, parfois risible. Ainsi ceux pour qui l’argent est tout. Peu importe la façon de le gagner et les compromis auxquels il vous entraîne. Ceux également pour qui la notoriété seule compte. Ils sont prêts à se compromettre pour un article dans un journal quelconque. Je vouais par contre une certaine admiration pour le terme « Renaissance man », utilisé aux Etats-Unis pour désigner les personnes cultivées dans de nombreux domaines et dont l’objectif est de se connaître soi-même. Mais quel travail cela demandait ! Certains jours, j’étais prêt à arrêter. De toute ma vie, je ne pourrai jamais acquérir ces connaissances et, encore moins, en faire une synthèse qui en vaille la peine. Alors, à quoi bon !

Pourtant je persistais, à côté d’autres passions : la plongée sous-marine, la théorie de la musique, la poésie, et bien d’autres encore. Je m’acharnais à entrer en connaissance avec l’univers. Bien vaste sujet, si vaste qu’il m’aspirait progressivement. J’étais comme une étoile naine, perdu dans l’immensité inconnue.  J’expliquais à l’informaticien cette énigme : transformer la dualité « Un – Zéro » en un nombre synthèse qui permettrait de passer d’un monde à l’autre et de revenir. Il me regarda un moment. Je voyais dans ses yeux l’affolement qu’introduisait cette idée. Il devait se demander si j’étais normal. Non, évidemment ! Mais les grandes découvertes ne proviennent-elles pas de personnes quelconques qui se posent des questions que personne de sérieux ne se pose. Après une minute de silence, il répondit :

– Sujet intéressant ! Mais sommes-nous assez avancés pour nous poser cette question ?

Une affirmation, une question en réponse à une question. Je veux de vraies réponses, moi ! Je le dis brutalement, peut-être trop, mais peu importe. J’avais déclenché un intérêt nouveau pour une question urgente. Et notre informaticien s’y plongea, jusqu’au cou.

Deux jours plus tard, il revint vers moi, me prit par le coude et m’entraîna vers la place de la Sorbonne. Il me fit assoir près de la fontaine et me dit, d’un ton de confidence :

– J’ai trouvé !

– Quoi donc ?

– pas encore le nombre. Mais un chemin probable qui doit y mener.

Mon esprit, alors à mille lieux de cette affaire, fut retourné en une seconde. Je le regardais attentivement. Il ne semblait pas se moquer de moi. Il était très sérieux, raisonnable et passionné lui aussi. Il commença à me donner des explications que j’eus beaucoup de mal à suivre et encore plus à comprendre. Aussi suis-je incapable de vous répéter son discours. Je fus néanmoins convaincu d’une avancée dans le domaine, légèrement certes, mais importante. Si j’avais bien compris, il s’agissait de trouver le mot qui réconcilie les opposés, ce que je savais déjà. Mais comment ? La nature de notre monde n’était-elle pas de fonctionner par paire d’opposition, voire, parfois, de conciliation, mais toujours par pair. Alors comment arriver, dans ce monde, à atteindre un nombre qui fonctionne seul, sans pair. Jusqu’à présent il n’y avait que le zéro et l’infini  qui fonctionnait ainsi. Le troisième nombre, l’irréalisable, méritait d’être découvert. Il devait faire la synthèse entre le un, premier des nombres, et le zéro, qui n’est pas réellement un nombre palpable. Ce nouveau nombre était-il possible, sous quelle forme ?

Nous parlions poussés par l’inspiration, l’imagination, la créativité. Nos cerveaux correspondaient sans perte de temps, en harmonie, bien huilés. C’était un plaisir. Mais nous n’avons pu avancer au-delà de ces quelques pauvres idées. Comment trouver ce court-circuit entre les oppositions ou les contraires, c’était toute la question ! Juste au moment de nous quitter, il me dit :

– Je connais un hacker spécial. C’est lui le chemin. Il fait des trucs incroyables. Je l’ai connu grâce à mon fils qui est également informaticien. Je vous le présenterai un jour, prochainement.

09/07/2015

Sommeil

L’air reste lourd, chargé de poussières.
Une à une, les voitures passent.
Puis un silence... A nouveau...
Un bourdonnement imperceptible
Qui grandit jusqu’au hoquet ombrageux
De son passage au bout de la rue.
Là... Elle est passée... Plus rien…
Et, encore, le bourdonnement,
Comme une étrange horloge
Pénétrant sournoisement dans notre univers.
Un bruit de vagues sur la plage
Rythmé par le feu rouge passant au vert
Situé plus en arrière, maître de ces intermittences.
Et maintenant, j’attends…
J’attends que revienne l’entendement
D’une situation si quotidienne
Qu’elle procure un engourdissement naturel.
Les pensées se brouillent dans la voûte
Elles deviennent confuses.
Seul le bourdonnement les réveille.
Broo… â…âm. Je n’ai plus la force
De les écarter. Elles emplissent le noir
Et retombent à plat, sans préavis.
Tous marchent dessus.
Le trottoir est couvert de feuilles de papier
Emplies d’une écriture fine
Qui ne va jamais au bout d’une phrase.
Cela porte un poème, parait-il.
Des kilomètres qui ne s’arrêtent
Que lorsque les paupières closes
Immobilisent leur tremblement.
Plus d’image, plus de sons.
Quel étrange monde que celui du sommeil…

©  Loup Francart

08/07/2015

Journée européenne de l’opéra, le 7 mai 2010

 https://www.youtube.com/watch?v=NLjuGPBusxs#t=351

Quelle étrange et merveilleuse initiative que celle de l’opéra de Pampelune pour cette fête européenne de l’opéra. Le spectacle n’est plus sur la scène. Il est descendu vers les spectateurs, dans leur vie de tous les jours et cette vie quotidienne devient la scène, où se vivent des instants précieux, que l’on ne voit pas habituellement. Inversion des sensations, nous passons dans un monde où la musique devient la norme. Plus de paroles, des chants !

Depuis quelques temps, ces moments fleurissent et font chaud à l’âme. Les anges passent, chantant de tous leurs cœurs, semant la joie dans une assemblée quotidienne, là où personne ne les attend. Etonnement, confusion parfois, mais très vite tous applaudissent et souhaitent que cela ne s’arrête pas.

Alors vous aussi, chantez ! 

07/07/2015

Le nombre manquant (récit insolite : 1)

– Le monde n’existe que parce qu’il y a autour cette matière noire dont nous ignorons tout. On ne la voit pas, on ne l’entend certes pas. Mais elle est et elle est vérifiable.

Ainsi, en une phrase très courte, ce professeur allait bouleverser ma vie. Je me trouvais dans l’amphithéâtre de la Sorbonne ce vendredi 3 juillet 2019, entouré de mes condisciples. J’avais choisi ce cours singulier au Collège de France parce que ne faisant pas partie des cours habituels de formation à un diplôme quelconque. Je ne sentais pas armé pour aborder une formation diplômante. La plupart de mes condisciples était comme moi. Mon voisin est plombier, celui qui se trouve devant moi est communiquant, celui-là, là-bas, est informaticien. Un type très fort, toujours plongé dans sa machine. C’est sympathique d’être entouré de telles personnes. Nous aimons nous retrouver pour les cours, mais nous ne nous voyons pas en dehors. Pourquoi ? Je ne sais. Chacun a sa vie, son travail. Certes, nous partageons une passion commune, la connaissance de l’univers. Mais même cette passion est tellement vaste que cela ne nous rapproche pas suffisamment. Quels lointains rapports entre le monde matériel que certains cherchent à percer et un monde spirituel qui se cacherait derrière le premier. Je ne parle pas de théologie, ni même théosophie, qui sont des débordements de l’imagination humaine, mais de cette quasi-certitude d’un autre monde derrière ou englobant le premier. Un jour, l’un de ceux qui assistaient à ces cours en parla. Nous étions allés prendre une bière à la sortie, ayant eu trop chaud dans l’amphi.

– Moi, ce que j’aime dans ce cours, c’est le constant sous-entendu d’un ou plusieurs autres mondes.

Tous avaient commencé par dire que c’était complètement faux et que le professeur n’avait jamais dit cela, ni même suggérer cela.

– Comment ? Mais bien sûr que si ! Certes, il a toujours parlé à mots couverts : matière noire, énergie noire, trous noirs. Pourquoi noirs ? D'après Confucius, attraper un chat noir dans l'obscurité de la nuit est la chose la plus difficile qui soit, surtout s'il n'y a pas de chat dans la nuit où l'on cherche. C’est pour cela que le prof n’en parle pas. Actuellement, personne ne sait s’il y a un chat ou non.

Cette pirouette ne nous convainquit pas. Mais tous nous connaissions l’histoire du chat de Schrödinger, ce chat à la fois mort et vivant parce qu’il est très petit et donc soumis à la physique quantique. Quel rapport avec ce que nous disait Ulrich (c’était son prénom, car il était d’origine germanique) ?

– Très simple. Les changements de la loi de la gravitation. A l’occasion de ces changements, se produisent des fentes qui laissent supposer les entrées dans un ou plusieurs autres mondes. Mais pour l’instant on ne sait pas ce qu’il en est.

La conversation en était restée là. Nous étions tous passionnés, mais pas suffisamment savants pour aborder ce problème plus à fond.

Une autre fois, j’avais également été intrigué par notre confrère l’informaticien. Il connaissait un peu la physique et s’intéressait à la recherche de nouveau type d’ordinateurs, ce qu’il appelle des transcriptors. Les chercheurs de l’université de Stanford avaient développé en 2013 un transistor biologique qui permet de stocker, transmettre et effectuer des opérations logiques sur des informations comme tous les ordinateurs. Depuis rien. Aucune information. Et pourtant la recherche avait avancé. Mais jusqu’où ?

Un jour, nous avions quitté l’amphi en avance. Les explications du professeur Foiras était trop difficile pour nos petits cerveaux. Nous nous étions promenés sur les quais de la Seine, au frais. Il m’avait confié qu’il travaillait sur le problème épineux des oppositions et qu’il se focalisait sur le zéro. Pour certains, ce n’est pas un nombre. En effet, un nombre permet de compter, de dénombrer. Il correspond à une quantité. Lorsqu’il n’y a pas de quantité, il n’y a pas besoin de zéro. Il n’y a rien, pas de nombre. Pour d’autres, inversement, le zéro permet de cerner la réalité avec précision et efficacité. Il ferme, avec la notion d’infini, la compréhension des mathématiques, langage universel, voire langage divin.

Mais aujourd’hui, je me heurte à un problème autrement plus complexe, celui  d’un chiffre manquant capable de faire une synthèse efficace et élégante entre le un et le zéro.