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02/10/2020

L'art religieux

L’art a deux buts. L’un, d’ordre matériel, humain, naturel, qui est d’exprimer la beauté de l’univers. L’autre est plus mystérieux. L’art religieux est une prière de reconnaissance vers la déité, l’expression de la plénitude de la vie par la découverte de la magnificence du don divin. Il participe à la création divine en renvoyant l’homme à son être intérieur qui, lui-même, renvoie au monde divin la prière humaine. Le véritable résultat de la prière est cette symétrie cachée de l’action humaine envers le monde divin : l’homme est une parabole qui recevant le don de la vie, la renvoie au monde divin par la prière pour faire progresser l’avènement ultime de l’univers.

Ainsi une église, un tableau, une musique, un poème sont des prières l’état latent, en ce sens que l’homme entrant en harmonie avec elles les font monter ver Dieu. Le corps de l’homme devient ainsi un temple où l’objet religieux se transforme en prière par l’action de chaque personne qui entre en vibration avec l’œuvre. L’homme devient intermédiaire entre le monde matériel et le monde divin, une sorte de récepteur-émetteur qui aide à l’évolution cosmique. De même qu’il existe des lieux privilégiés où l’homme est plus enclin à la prière et devient l’intermédiaire, de même il existe, par exemple, un espace musical ou visuel que chaque homme peut transformer à tout moment en prière. Toute œuvre d’art n’est qu’une prière potentielle qui participe d’autant mieux à son but qu’elle pousse le commun des mortels à se tourner vers une rencontre avec le divin.

Il y a donc un double mouvement : l’homme devient temple spirituel en étant lui-même temple matériel de l’univers participant à la création et renvoyant au monde divin la participation à l’avènement final de la création, l’union de l’homme et de Dieu dans la parousie.

08/05/2020

Prière

Prier, ce n'est pas penser à Dieu,

ni même demander quelque chose à Dieu.

C'est vivre de Dieu,

c'est exulter Dieu.

30/10/2018

La foi

"Agenouillez-vous et priez. Alors viendra la foi",  disait Pascal. C’est ainsi que furent fabriquées des générations de croyants qui n’avaient pas la foi.

On peut passer des années à prier gentiment le dimanche ou même tous les jours sans que vienne la foi. Et la prière ne sera qu’une contrainte qu’on s’impose à soi-même alors qu’elle doit être don total de soi et création.

On peut aussi, avec beaucoup de patience et un peu d’imagination exaltée, croire qu’on croit. La foi vient avec la prière, mais disparait après elle, s’éteignant, comme si le monde tous les jours n’avait rien à voir avec elle. Cette foi est une pure invention psychologique que l’imagination fabrique elle-même, par échauffement pourrait-on dire.

La foi ne peut venir de l’habitude. L’habitude de prier ne peut donner la foi, elle ne peut que l’empêcher de venir, car la prière n’est alors qu’une machine bien remontée qui fonctionne mécaniquement. La foi vient quand toute habitude est abandonnée.

Cependant, n’oublions pas, à chaque jour suffit sa peine. Il est des jours où rien ne vient, où la présence est absence, où la sécheresse vous dessèche. Alors, oui, agenouillez-vous et priez. Mais ce n’est plus la foi que vous cherchez. C’est vous-même que vous avez perdu.

 

07/09/2018

Prière

 

Ô Seigneur, Toi l'Unique, le Parfait
Qui se tient au-delà de tout
Et au plus profond de nous-mêmes
Que ta lumière guide nos pas
Que tout être t’exalte
Et chante en toute justesse ta présence
Donne-nous la transparence du soi
Et la droiture de nos pensées et de nos actes
Insuffle-nous le vrai, le bien, le beau
Incite en nous l’amour du cosmos
Et accorde-nous de participer à ta création

 

 ©  Loup Francart

 

19/03/2018

Prière

Mon Dieu, je ne vous adresserai qu’une seule prière, c’est de me laisser le temps d’apprendre et de connaître, en vous, toutes choses, dont moi-même. Donnez-moi la volonté de chercher, car ce n’est qu’ainsi que je vous trouverai.

Faites de moi celui qui n’est rien, apprenez-moi à m’oublier dans le reste des choses, et c’est en appréhendant le Tout que je deviendrai moi-même.

24/10/2015

Prière

Oui, c'est bien une prière, ordonnée, organisée, mais libre de tout propos : conversation vers l'infini, bavardage avec l'univers, message à ceux qui sont immergés dans le tout.

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29/05/2013

Cantique de Jean Racine, de Gabriel Fauré

http://www.youtube.com/watch?v=HV09me1sg78

 

 

 


En ré bémol majeur, la pièce, composée en en 1864 alors que Fauré n’avait que 19 ans, débute par une partie d’orgue ou de piano (ensuite orchestrée) qui annonce la mélodie, presqu’une berceuse ou un rêve. D’une sensibilité extrême, elle ne correspond pas réellement, dans son style, aux paroles du texte, écrites dans la forme édulcorée de la littérature religieuse du Moyen Age.

C’est une prière magnifique chantée, avec des relents romantiques, qui sont marqués lors des reprises de l’orchestre entre chaque strophe.  C’est un cri d’admiration devant la toute puissante divine et sa tendresse, un cri d’amour éperdu que Gabriel Fauré exprime avec douceur et solennité.

 

Le texte de Jean Racine (1639-1699) est en fait une traduction d'une hymne médiévale en latin attribuée à St Ambroise (340-397) : "Consors paterni luminis".

Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit nous rompons le silence :
Divin sauveur, jette sur nous les yeux.

Répands sur nous le feu de ta grâce puissante ;
Que tout l'enfer fuie au son de ta voix ;
Dissipe ce sommeil d'une âme languissante
Qui la conduit à l'oubli de tes lois!

Ô Christ ! Sois favorable à ce peuple fidèle,
Pour te bénir maintenant assemblé ;
Reçois les chants qu'il offre à ta gloire immortelle,
Et de tes dons qu'il retourne comblés.