Importuniste (18/11/2024)
Le pauvre diable se meurt
Il n’a plus rien sur lui
Juste un peu de laine des moutons
Qui sent la rivière d’en bas
Celle qui coule goutte à goutte
Dans la chair dénudée
L’homme s’affaire, solitaire
Se régale de chair fraiche
De pain d’épice clairsemé
Et court dans les prés
Dans l’herbe mouillée
Au devant des têtards
Qui s’égaillent dans la mare
Adieu, fiers saltimbanques
Cachez-vous en fermant les yeux
Les rois ne sont pas vos cousins
Tout justes des amis revenus des songes
Riant et pleurant à la fois
De tant d’horreurs contenues
Dans un aussi petit cadavre
Qui s’étale devant eux
Et va au fil de l’eau rejoindre son âme
Dans la douceur du printemps
Au devant des myosotis desséchés
Pleurant les larmes de son corps
Et réjouit de se voir aussi pauvre
Adieu jeune ingénu, va
Et ne vient plus m’importuner
De tes ombrages noirs et maigres
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