Vieillesse (13/11/2024)

Il est bien contraint d’accepter l’infortune

C’est-à-dire la chute des cheveux et la face bouffie

La détresse de ne voir se lever le bâton

Devant l’adorable et tendre jeunesse

Plus rien ne sera comme avant, l’âge le prend

Et même si la résistance ne diminue pas

Il devient l’ombre de lui-même

Certes, il a toujours vingt ans dans sa tête

Il s’émeut encore à la vue de seins fermes

Mais inversement comment les femmes

Pourraient-elles s’intéresser au demi-cadavre

Proférant ses derniers tressaillements

Il s’interdit tout miroir, le déplumé

Et le proscrit à son entourage

Elle porte une queue de cheval

Et ne peut admirer sa coiffure

Quelle importance pour lui ?

Il conserve bien quelques poils

Au bas du ventre, blanchis par les ans

Mais cette toison n’est plus contemplée

Certes, il s’est empli de sagesse

Mais à quoi donc lui sert cet entendement

Puisqu’il ne peut en faire profiter autrui ?

Que lui reste-t-il ?

Il plonge en lui-même sans regarder en arrière

Un océan calme et plat

Dans lequel il s’enfonce progressivement

Cela ne devrait plus tarder

Il s’évanouira dans les replis de sa conscience

Refermé sur lui-même… Perdu… Sans vie…

 

 

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