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06/12/2020

Vie

20-12-06 Tourbillon.jpg

Seul le mouvement

produit l'espace et le temps

et crée le cosmos

 

Le souffle vivant

étire sa puissance

et la vie jaillit

 

L'envol, titre d'un prochain livre, à paraître en 2021.

04/12/2020

La mue (6)

Je me réjouis de cette promesse qui me semble vitale. Je saurai à quoi me raccrocher, où trouver un soutien indispensable pour endurer ces épreuves, comment supporter la mue qui s’avérait plus compliquée à affronter. Joséphine est émue, deux larmes coulent sur ses joues. Je m’approche pour les embrasser et lui montrer ma reconnaissance, mais elle a un tel mouvement de recul que je n’ose plus bouger. Je fais semblant de n’avoir rien remarqué et continue de me pencher comme pour me gratter la jambe. Oui, elle me craint ! Elle a peur de moi maintenant que la mue a commencé.

– Dis-moi, penses-tu que je peux toujours aller travailler dans l’état où je me trouve ? lui demandai-je.

–  Je me le demandais aussi. Franchement, je ne crois pas. Il faut aller te déclarer, il n’y a pas d’autre solution.

Je m’habille, enfile un vieux pardessus, en relève le col, me passe un foulard autour du cou et pars à la mairie pour effectuer ma déclaration.  C’est très simple. On vous raye de l’état civil, un point c’est tout. En tant qu’animal, vous n’avez aucune protection sociale et encore moins droit à une aide sécuritaire. Il faut vous être préparé à votre nouvelle vie sans même savoir ce qu’elle sera. Cette préparation est forcément très générale, du style « Être toujours plus agressif que votre agresseur » ou encore « faire front, ne jamais fuir ». Malheureusement, de tels adages ont des limites que leurs adeptes comprennent un peu trop tard. Bref, je ressors de la mairie sans identité et même si j’ai encore plus ou moins l’air d’un être humain, je n’en ai plus la qualification sociale. Arrivé à l’appartement, de dépit, je me couche et quand Joséphine arrive, je ne me lève même pas. Elle doit m’amener mon repas qu’elle laisse par terre au pied du lit. Ce sont encore des graines de quinoa. Curieux ! Comment peut-elle savoir que cela me plairait à nouveau ? Je me lève et, irrésistiblement, me met à genoux, me penche sur l’assiette et commence à becqueter les grains un à un. J’en éparpille pas mal à côté. Mais peu importe, je me sens à l’aise pour une fois. On dirait que j’ai fait cela toute ma vie. Comme je suis repu, je me couche en boule sur la moquette et m’endors sereinement sans plus penser à Joséphine.

03/12/2020

Connaissance

 

La vraie connaissance, c'est connaître son ignorance et la vouloir.

 

02/12/2020

La musique sacrée : expression de la parole divine (4)

La musique sacrée est aussi et avant tout un moyen d'expression du Verbe, de la parole divine, créatrice et reconstructrice.

A l'origine : Le Verbe

Au commencement était le Verbe
Et le Verbe était avec Dieu
Et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement avec Dieu.
Tout fut par Lui,
Et sans Lui rien ne fut.

Saint Jean

 

L'idée que la création a pour origine la Parole, c'est à dire l'association du son et du mot matérialisant la pensée, n'est pas propre à la tradition chrétienne :

 

Au commencement était le créateur (Pradjapati))
Avec lui était le Verbe (Vak)
Et le Verbe était réellement le suprême Brahman.

Rig Véda

 

Hari Om! Ho ! Le Verbe est Dieu
Du Verbe, en vérité, toute chose est issue,
Tous nés du Verbe, ils vivent par le Verbe
Pour retourner à Lui, rentrer dedans !

Têttiriya Oupanishad
(cité par Lanza del Vasto dans Vinôbâ)

 

Lorsque Dieu exhala son nom, la lumière et la vie jaillirent avec le Verbe. C'est à dire qu'auparavant aucune vie n'existait, excepté Dieu lui-même. Et la parole fut prononcée à la manière prescrite par l'ordre de Dieu, et par le fait que le nom de Dieu fut prononcé, la Lumière et le principe de Vie jaillirent, l'homme et tout être vivant jaillirent ensemble.

Le BARDDAS (1,16) Tradition celtique

 

 

01/12/2020

Nouvel an

Parution d’un nouvel ouvrage de Loup Francart :

1° couv.jpg

 

 

Article disponible à partir du 15 janvier 2021,
livraison à partir de 0 €01, en précommande dans les magasins FNAC, au Furet du Nord, aux Editions du Panthéon
232 pages, 4 nouvelles

 

 

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-voyages-interieurs/
https://livre.fnac.com/a15593144/Loup-Francart-Les-voyages-interieurs?oref=00000000-0000-0000-0000-000000000000&Origin=SEA_GOOGLE_PLA_BOOKS&esl-k=semgoogle%7cng%7cc294196405911%7cm%7ckpla374773846696%7cp%7ct%7cdc%7ca58200328279%7cg1553156614&gclid=EAIaIQobChMIz4j4hY727QIVWunmCh26zgM3EAQYASABEgKQ3fD_BwE&gclsrc=aw.ds
https://www.furet.com/livres/les-voyages-interieurs-loup-francart-9782754744263.html

« Deux jours plus tard, ils entrèrent sans coup férir dans la place, soigneusement déguisés en paysans rustres et avinés, ayant caché leurs armes dans les tonneaux emplis de vin. Réfugiés dans une auberge à cent sous, ils partirent en reconnaissance, dispersés, se mêlant au bon peuple qui n’avait pas l’air si réjoui de la présence anglaise. Le plan fut mis au point pour la prochaine sortie de Jeanne de sa prison, quel que soit le moment, avant ou après le jugement. »

Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l'extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l'expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?

Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.

Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l'auteur se consacre aujourd'hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.

AVIS DE L'ÉDITEUR : Dans ces nouvelles extra-ordinaires, Loup Francart démontre la puissance de deux incontournables du développement personnel : l’introspection et la méditation. En route pour la libération.

Bonne année 2021 à vous tous, qu’elle vous apporte l’espérance et l’amour du monde.
N’oubliez pas de commander ce nouveau livre de nouvelles.

Lac d'Annecy

 

Lac d'Annecy2.JPG

Aspire aux sources

coule-toi dans la lumière

Évapore-toi !

 

30/11/2020

La mue (5)

La sonnerie du réveil… J’ai beaucoup de mal à émerger… Enfin, j’ouvre un œil. Très vite, je comprends que quelque chose a changé. Non, pas à l’extérieur, mais en moi. J’ai comme un éclair de lucidité. Je me lève d’un bond. Ma peau a pris une couleur sale, elle est pleine de boursouflures, comme de petits volcans qui n’osent pas exploser. J’en ai partout. Je me précipite dans la salle de bain. Oui, j’en ai également sur le visage. La mue a commencé et il n’y a rien à faire. Que vais-je devenir ? J’appelle Joséphine qui dort plus que de coutume depuis qu’elle est rentrée. Je vais jusqu’au lit et la secoue énergiquement :

– Regarde, cela commence. Mon Dieu, ce que je suis laid.

Elle met quelque temps à se réveiller, me regarde sans rien dire, n’ose se jeter à mon cou et me dit simplement :

– Oui, j’en ai bien l’impression. Mais tu es mignon comme cela. On dirait un petit perdreau qui prend son duvet. Non, peut-être un reptile qui revêt sa carapace.

Quelle idée de dire de telles choses ! Je trouve cela sec et ça manque de chaleur humaine. Elle pourrait au moins me serrer dans ses bras pour compatir tendrement à mon malheur. Mais, il est probable qu’elle n’éprouve plus aucune attirance envers mon corps et probablement moi-même en entier, corps et âme et toutes les subtilités que chaque homme ou femme détient au fond de soi. Sans cesse, on nous dit que l’habit ne fait pas le moine. C’est vrai, mais le corps est-il un habit ? J’étais un moine et je ne sais ce que je vais devenir.

Je dois partir au travail malgré tout. J’utilise la trousse de maquillage de Joséphine pour paraître normal. Oui, là au moins, l’habit sert à jouer le moine. Même mes collègues au bureau ne remarquent rien. Mais j’ai un mal de crâne terrible toute la journée. Je retrouve ma compagne pour le dîner. Elle a préparé une salade de quinoa. Je ne dis rien, mais cela me reste en travers de la gorge tant que je n’y ai pas goûté. J’ai toujours eu en horreur ces graines de blé ou d’autres céréales que l’on veut vous faire manger. Ah, mais… Elle est délicieuse. Quelles merveilleuses petites graines ! Je finis par ne manger que cela. Joséphine a beau me proposer une tranche de rôti qui semble appétissante. Je refuse en prétextant que je n’ai plus faim. Je n’aurai pu l’avaler. Nous nous couchons tôt, chacun dans ses pensées et nous tenons aux deux extrémités du lit.