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29/01/2017

L’essence de Pierre Heurtebise de Praguilande (2)

Cette nuit-là, il était sorti avec ses béquilles, gêné par l’odeur fade et quotidienne de son bureau essentiellement due à sa blessure qui ne se refermait pas. Envahi par une torpeur habituelle à cette époque, cette sourde chaleur moite du milieu du printemps, il errait près du cimetière de son village natal. La pleine lune brillait de tout son éclat. Il marchait avec difficulté, utilisant ses béquilles en alternance avec sa jambe valide, laissant l’autre traîner derrière lui, inerte. Il n’avait jusqu’à présent cheminé que face à la lune qui, d’ailleurs, l’aveuglait quelque peu. Mais las de tirer son poids mort, il décida de faire demi-tour et de rentrer se coucher. S’appuyant sur un de ses soutiens, il sauta légèrement de côté pour retomber sur l’autre après avoir effectué un demi-tour. Un éclair le frappa alors, une sorte d’illumination intense qui lui fit perdre conscience. Il lâcha ses béquilles et se tint debout, sans contrainte. La lune, derrière lui, illuminait le chemin de campagne, quelque peu boueux, avec des ornières de-ci de-là. Le paysage était terne, plein d’ombres, avec certaines taches plus claires en raison de leurs textures ou de leurs formes. Il était aveuglé par son ombre qui se détachait, lumineuse, du reste du panorama, comme un trou dans sa vision. Au début, il ne voulut pas croire qu’il s’agissait de son ombre. Il se pencha pour palper cet éclat insolite sur le sol et il vit la forme se rapetisser, suivant les mouvements de son corps. Quel drôle d’objet, pensa-t-il. D’ailleurs, est-ce un objet ? Il s’agenouilla à même la terre et tâta la poussière mêlée de boue. Rien d’anormal, lui sembla-t-il. Il se releva avec difficulté et la chose reprit sa forme normale, quatre jambes dont deux malingres, un buste large dont les bras étaient liés indissolublement au poitrail, une tête fluette revêtue d’un chapeau orné de plumes, le tout dans un équilibre instable. Diantre, se dit-il, quel est donc ce bazar qui semble vivant sans l’être ? Il se déplaça péniblement d’un pas et compris aussitôt. C’était son ombre ! Mais quelle était curieuse. Normalement, l’ombre est sombre, discrète, sans prétention. Là, elle semblait son être réel, illuminant le chemin sur lequel il se tenait. Lui, son être réel, était fondu dans le paysage, sans grande différence avec les arbustes poussant sur les côtés. Dieu, est-ce possible ? Il doutait de ce qu’il constatait. Mais que faire face à l’insolite qui s’avère plus réel que la réalité ?

28/01/2017

Usine

 

Usine, le même geste,
la même cadence, répétée mille fois.


N’être plus qu’un bras de levier,
que le prolongement d’une machine.


Le temps est déchiqueté...

 

27/01/2017

L’essence de Pierre Heurtebise de Praguilande (1)

Pierre Heurtebise de Praguilande, qui vécut au XVe siècle en terre poitevine, passa plus de la  moitié de sa vie dans l’obscurité. Il naquit et grandit cependant comme chacun, au soleil, heureux et fier de se montrer à tous. Mais un jour de décembre, alors que la pleine lune répandait sa lueur dans les arbres de la forêt, il croisa son ombre, une ombre si différente de celle des autres qu’il se demanda un moment s’il n’était pas déjà mort. Il se trouvait en pleine réflexion sur son existence, ne sachant s’il possédait ou non une essence d’une substance différente de ce qu’il connaissait jusqu’à présent, c’est-à-dire un corps pourvu d’une intelligence et de sentiments.

Il avait vécu la guerre et l’épopée de Jeanne d’Arc et s’était retiré sur ses terres pour soigner sa blessure, une vilaine plaie à la jambe qui ne se refermait pas et d’où coulait un jus incolore et malodorant qui le gênait dans ses amitiés. On devait l’approcher muni d’un mouchoir parfumé à la lavande, toutes fenêtres ouvertes pendant qu’il s’efforçait de paraître enjoué et déterminé. Cette infirmité le contraignit à la réflexion, puisqu’il ne pouvait plus « faire » au sens habituel du mot, c’est-à-dire agir pour modifier l’équilibre du monde, apporter sa pierre à l’édification d’un contexte plus juste et agréable. L’existence lui paraissait fade, sans intérêt, et il avait découvert dans les livres un moyen de se passionner malgré son incapacité à s’employer par le corps. Ses réflexions le conduisirent aux confins de l’imagination, là où plus rien ne s’oppose à la libre pensée qui avait alors un sens différent : construction de l’esprit sans contraintes liées à la matérialité ou à des dogmes imposés. C’est alors qu’un de ces amis lui parla de cette idée intéressante de l’essence à l’origine de l’existence. Formé au métier des armes, il ignorait que ces concepts avaient occupé de nombreux philosophes, tel Aristote qui dénommait substance ce terme d’essence mis en valeur par Saint Thomas d’Aquin deux siècles auparavant.

26/01/2017

Notre Soleil vu par la Nasa

https://youtu.be/GSVv40M2aks


La vidéo  a été tournée en partie quand Vénus est passée entre le Soleil et la Terre.
Quand on voit des grands bras de matière qui s'échappent du soleil, il s'agit de photos prises à une longueur d'onde unique, donc du suivi de matière qui rayonne à cette couleur depuis le "disque" jusque dans lespace avec retour un peu plus loin, des sortes de ponts à 20 millions de degrés.
Quand on voit le disque seul avec des taches, il s'agit de photos prises dans un domaine de longueur d'onde très large, donc de la matière qui rayonne dans toutes ces couleurs. Elle constitue le "disque", à la température la plus froide, 6 000 degrés. On ne voit pas les bras cités plus haut, car ils sont moins lumineux que le fond d'image.
Les autres images du Soleil sont prises à d'autres longueurs d'onde, rayons X notamment, d'où cette allure crevassée.

 

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25/01/2017

Un silence étonnant

Arbres gelés.JPG

Ils tendent leurs bras vers le ciel,
Tels des prisonniers revêtus de chaînes,
Leur taille n’impressionne plus.
Seul le silence étouffé par le gel
Crie leur souffrance.
Rien ne bouge.
Ce n'est qu'avec leurs ailes déployées
Qu'ils tiennent encore debout !

 

 ©  Loup Francart

24/01/2017

Sec

Il chercha longuement sa première phrase
Il fouilla dans les plis de sa mémoire
Mais rien ne vint. Sec. Il était sec.

Où sont donc passés ces transports
Qui vibrent dans la chair délaissée

Le lit de l’inspiration est désert
Quelques cailloux encore se dressent
Et suintent des mots sans consistance
Quelques grains de sable s’en vont
Entre les pierres entassées et muettes
Perdus à jamais dans l’océan bavard
Ils deviennent limon et couche
Au poète disparu qui se lamente
De la perte cruelle de son art

Revenir aux prémisses, à cet instant
Où le vide se remplit de douceur
De la phrase souhaitée, ronde
Qui lentement fond dans la bouche
Tel un bonbon amer et familier

Elle chatouille le palais rugueux
S’enfonce dans les souvenirs heureux
Et resurgit en gloire pour s’effilocher
En phrases hagardes et orphelines
Comme un pneu qui se dégonfle
Puis meurt à plat, à jamais, en pantoufles

Aujourd’hui encore il est sec
De vertus, d’inspiration, de délices verbeux

Meurs à toi-même et renais au plus haut
Dans les nuages de l’inconscience
Et de la dégringolade hurlante

 

 ©  Loup Francart

23/01/2017

Musique zen

https://www.youtube.com/watch?v=eX445QJ0fwE