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28/06/2015

Le temps

Le temps te presse… Rien ne va plus
Le cerveau dévide sa faiblesse...
En jaillissent des  pourritures nobles
Mais rien de sérieux ne vient
A peine couché, tu te lèves, hagard…
Qu’ai-je dormi dans ce brouhaha
D’odeurs délavés et rugueuses…

Le temps te presse… tout va bien
Le corps étire sa force, en extase
Plus de sommeil, ni de repos
Tout entre en jeu, à fleur de peau
Devant l’inique débordement
Et la langueur des nuits d’été
A la poursuite du temps qui passe…

Le temps te presse…. Rien ne reste
Ni le souvenir des culbutes enfantines
Ni l’épais éclair des chutes de l’ange
Ni le chaud enveloppement de bras
Des femmes aux baisers profonds
Ni même cet étrange songe lisse
D’un trou noir s’emparant de tes rêves
  
Le  temps te presse… Et tu résistes
A l’appel de la fin des temps
Oublie tout,  ne crois en rien
Que l’absence s’installe au centre
De ton être et t’aide à descendre
Vers le puit sans fond et lumineux
Seule colonne qui doit rester debout…

Le temps te presse… Ne te presse pas...

27/06/2015

Naissance

Un clin d’œil au cosmos envahissant qui déforme la vision contemporaine. Ne sommes-nous que des morceaux de matière agencés par le hasard ou sommes-nous une porte vers d’autres mondes ?

L’énigme reste entière, mais au fond de nous, il existe une lueur qui fragmente la matière et la rend spirituelle.

26/06/2015

Chant juif : Prière, interprétée par Sonia Wieder Atherton

https://www.youtube.com/watch?v=suAwiZ0y4Pk 


Mode traditionnel, un écart de quarte avec un demi-ton entre les deux, ce qui laisse un ton et demi au milieu. C’est l’usage en Orient. Cela peut-être vulgaire dans la ripaille, mais cela aussi peut-être poignant et nostalgique. Ici, c’est une prière qui monte en colonne droit vers le ciel. Mais cet usage est ici employé d’une manière plus complexe avec des tonalités tantôt mineures, tantôt majeures, ce qui donne une ouverture : de l’émotion vers le sentiment.

Autre est le duo Seraphim-Claudio Monteverdi. Toute la sensibilité occidentale dans un tremblement léger des cordes qui ouvre le cœur en une mélodie sur trois notes sol, la, si bémol, donc mineure, et qui s’achève sur une pirouette, une note ascendante majeure, un si triomphant de simplicité.

25/06/2015

Haïku

Un haïkiste a le désir de retenir ce qui fuit, de ne pas laisser échapper ce qui passe. Désir surtout de manifester son assentiment  à tout ce qui survient : à tout ce qui bonnement est. Un haïku, c’est simplement ce qui arrive en tel lieu, à tel moment. (Fourmis sans ombre, le livre du haïku, Anthologie-promenade par Maurice Coyaud, Libretto,1978)

 

Lever de soleil, il est cinq heures. J’émerge de la houle des draps. Je me lève, ferme la porte de la chambre et regarde au dehors.

Le haïku surgit :

 

Regard rosé de l’aurore
L’ombre se noie entre les immeubles
Comment les empêcher de tomber ? 
 

24/06/2015

Dirk Verdorn, peintre de la Marine

 

 « Le Corps auquel appartiennent les peintres de la Marine a été créé officiellement en 1830.

Il existe deux catégories de peintres : les peintres agréés et les peintres titulaires. Ces derniers ont le rang de Capitaine de Corvette et les peintres agréés de lieutenant de Vaisseau. Ces peintres sont conviés à embarquer sur les bâtiments de la Marine nationale. Leurs missions : reportages de la vie à bord, des escales, des paysages traversés... ils réalisent des croquis, des aquarelles ou encore des peintures. L'ancre marine suit la signature des Peintres officiels. Un privilège disent certains... Au-delà de la maîtrise de leur art, ces peintres éprouvent une attirance forte pour le paysage marin. ils ont "l'eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ».

(From : http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/peinture/di...)

Admirez ce ciel de rouille, comme celle des coques de navires les jours d’hiver. Il n’existe pas, mais il fait plus vrai que nature. A le regarder on sent l’odeur de l’iode et de mazout des ports atlantiques.           

Là aussi, un univers de couleurs où le ciel et la mer se rejoignent sur l’horizontalité et la verticalité. La toile se partage entre la tradition du bleu marin et la modernité rouge de l’industrialisation.

Et toujours l’appel du large, de la déraison, de l’immensité où lumière et profondeur se rejoignent pour former un monde à part, chargé d’émotions.

Le gigantisme s’affronte, d’un côté la brutalité de l’océan dont pourtant les vagues dentelières sont presque féminines et de l’autre la force brute du métal assemblé par l’humain. 

L’homme lui-même, le marin, n’apparaît pas. Il est trop petit. Il s’oublie devant l’inexprimable, son émotion n’apparaît que par transposition, celle d’une toile peinte qui retrace la vie des marins faite de fureur et d’oubli.

23/06/2015

La formation de la noosphère, de theilhard de Chardin

C’est un nom qui fait rêver scientifiquement. De quoi veut-on encore nous parler ? Du sens du collectif, nous dit le Père Teilhard. Et celui-ci s’efforce de proposer une perspective cohérente de la « Terre pensante ». L’humanité ne représente qu’une coupure infime par rapport aux grands primates, mais elle occupe une place exclusive parmi les autres vivants. Pourquoi ?

Pour Pierre Teilhard de Chardin, c’est la formation, à partir et au-dessus de la Biosphère, d’une enveloppe planétaire de plus, qui peut expliquer cette rupture. La Biosphère est la zone terrestre contenant la Vie. La noosphère vient de Noos, esprit : sphère terrestre de la substance pensante.

Le livre intitulé L’avenir de l’homme présente les principaux essais que Teilhardhomme,humanité,pensée,avenir,socialisation de Chardin a consacrés au devenir de l’humain. Dans l’un d’eux, écrit en 1947, La formation de la Noosphère, il donne sa vision en quatre parties : la naissance de la noosphère, son anatomie, sa physiologie et ces principales phases de croissance. Ce qui le frappe, c’et avant tout la faculté de celle-ci à s’organiser, passant de groupes de chasseurs à des groupes d’agriculteurs, puis des civilisations et de véritables empires. Comment va s’opérer le passage à la totalité de la terre ? Ce qui est sûr, c’est que la planétisation ne peut qu’avancer jusqu’au moment où elle atteindra le sommet de la réflexion, point subtile de conscience et de complexité. Mais ce sommet même sera lui aussi dépassé par l’exigence d’irréversibilité qu’implique la noosphère.

Ainsi, c’est vers une plus grande liberté que l’avenir de l’homme se construit, contrairement à ce que nous avons tendance à penser du fait d’une pensée individuelle et non collective. Pour Pierre Teilhard de Chardin, ce n’est qu’en nous plongeant au cœur de la Noosphère que nous pouvons espérer, que nous pouvons être sûrs, de trouver, tous ensemble aussi bien que chacun, la plénitude de notre Humanité.

Mais encore faut-il que les hommes s'entendent sur le mot socialisation !

22/06/2015

Max mon amour, de Michel Portal

http://www.youtube.com/watch?v=fycg2BAeuGI&feature=related


 

Un sol dièse descendant d’un ton, un silence, renouvellement mais un ton plus bas, fa dièse, fa, un demi-ton seulement. Quelle étrange mélodie. Le frôlement des vagues à leur arrivée sur le sable d’une plage pendant que l’on contemple le coucher de soleil sur le trait imperceptible de l’horizon. C’est l’heure où plus rien ne bouge, où l’homme se fige dans le sommeil. Et vous êtes là, sans pensée, sans sentiment, une simple sensation qui s’échappe de vous et court sur les flots.

Pas de changement de rythme, quelques notes de plus, puis un retour à la détresse de l’heure avant que ne s’échappe la dissonance voulue, espérée, recherchée, avant qu’elle ne vous éclate au visage. De la surface de l’océan surgissent de nouvelles images, des feux d’artifice qui papillonnent devant vos yeux avant de s’éteindre pour le retour à l’accompagnement : un ton, puis un demi-ton descendant. Une complainte terne en apparence, un leitmotiv obsédant qui vous rappelle à vous-même. Et tout à coup vous partez en rêve, dans un tourbillon de sons, d’éclairs, de lumière, plus doux qu’un orage, mais pressant. Il ouvre à l’inconnu. Oui, c’est une porte ouverte sur un monde différent, que vous ne pouvez qualifier.

http://www.youtube.com/watch?v=lweHrE8XXSs&feature=related


Le deuxième morceau reprend le thème de fond qui lui permet d'improviser une véritable tempête de sons. Vous coulez, vous vous laissez couler, engloutir dans cette eau calme pour rejoindre le monde invisible des grands fonds. Et vous vous laissez dériver au gré des courants marins comme un immense cétacé. Vous respirez la senteur ineffable d’une vie autre que vous ne pouvez comparer à aucune autre.

Retour à l’homme, au monde physique, à l’agitation débordante. Oui, l’humain est là, toujours présent, encombrant la nature de ses désordres fantasmagoriques.