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10/11/2013

Anniversaire

J’ai longtemps pensé que j’avais vingt ans…
Mais la pensée n’est qu’impression
Elle divague et entretient un climat bienfaisant
Sans commune mesure avec la réalité

Un incident mécanique a rouillé le moteur
Il y a peu. Il tourne sur trois pattes…
J’ai enflé comme un jouet d’enfant
Et commencé à m’échapper, retenu par des cordes…
Maintenant peut-être peut-on lâcher celles-ci
Et me laisser m’envoler virtuellement
Dans l’air poétique et transparent
Des jours d’automne déclinant sur l’horizon

Je cours toujours, goûtant une liberté retrouvée
Non celle de faire ce que je veux quand je veux
Mais celle de jeter au panier
Une histoire personnelle faite de morceaux de vie

Une vie en hoquets et soubresauts
Passant des sports équestres à la stratégie,
Agrémentée de propos philosophiques
Voire spirituels et de prétentions artistiques…
Pourtant ne dit-on pas
Qui trop embrasse, mal étreint ?
Mais le champ des investigations
Est si large et tentant…
Comment ne pas se laisser séduire
Par les sirènes d’un monde où tout est à découvrir

Devant ces ignorances déguisées en savoir poussif
Je vous rends hommage, lecteurs inconnus
Qui supportez depuis longtemps
Le fou du roi et l’asticot dénudé 

© Loup Francart

09/11/2013

Visite chez Apple, à l'Opéra

Sublime cette atmosphère ! Une banque détournée
Emplie de rêves flottant parmi les spectres…
Ils vont et viennent contemplant les machines
Des rectangles fins, enluminés, chatoyants
Sur lesquelles ils promènent leurs doigts
Tels E.T. levant sa main vers le ciel…
Aussitôt viennent les messagers en bleu
Cavaliers du désert chevauchant les désirs
Faisant briller l’étoile polaire montrée de l’index…
L’écran s’illumine comme une pierre précieuse
Et il parle net, inspiré, d’une voix ferme
Il viole la conscience de l’élu extasié
Il engage ses pions étincelants et alignés
Les fait miroiter en rondes diaboliques
Donne un coup de baguette magique
Et jette son filet sur la tentation solitaire…
Attrapé, le client se laisse aspirer...
Quelles paroles doucereuses susurre-t-il,
Quelle goutte à goutte distille-t-il
A l’oreille attentive et extasiée
D’appétences goulues et d’espoirs admiratifs…
Alors, convaincu d’avoir jeté la concupiscence
Et d’en recueillir les fruits doucereux
Le mage bleu sort de sa poche la boîte…
Elle n’est pas grande, elle fait tout
Elle tète avec entrain la manne ruisselante
D’un index recourbé, à l’image d’un chef d’orchestre
Il tape les étranges caractères fluorescents
D’un sourire condescendant, mais aimable
Il appuie sur le bouton final, une étincelle
Un départ dans la lune sans retour
Un oui discrètement prononcé : c’est bon…
Et vous voici possesseur d’un petit paquet doré
Merveille de beauté tentatrice, douce au toucher
Rayonnante et radieuse dans vos doigts emmêlés
Que vous ouvrez avec précaution et impatience…
L’objet repose au creux de son écrin
Comme un bijou somptueux et aguichant
Il vous tarde de le saisir et le caresser
Il tient dans la main avec aisance
Il repose au creux de votre paume
Vous allongez la main opposée
Et l’index rougeoyant délivre sa vérité…
Merci ô pourfendeur de rêves
Merci vendeur affriolant et décharné
Vous sortez de la banque enfumée
Et vous vous envolez sur les toits de l’opéra
Contemplant ce monde excité
Qui rassemble dans ce petit appareil
Toute sa vivacité, son emprise et sa tromperie…
La communication vous souhaite la bienvenue !

© Loup Francart

08/11/2013

Dépression et méditation

Un état dépressif a souvent pour origine le sentiment de ne pouvoir maîtriser sa vie. Il vient après un évènement qui remet en cause votre vie, vos projets, ce qui compte pour vous. Ce qui semble être un échec dans votre vie devient un enfer car vous ne pouvez vous en échapper. Ce sentiment devient si puissant qu’il finit par occuper en permanence les pensées et de ce fait crée une tension psychologique incontrôlable. Comment s’en sortir ? Conscient que ma souffrance était due au fait que j’étais incapable de m’empêcher de ruminer toujours les mêmes pensées, j’ai cherché à faire taire cette souffrance.

En dehors de la médecine, je constatais que malheureusement notre civilisation occidentale ne nous offre rien. Je ne trouvais rien dans notre religion qui m’offre les moyens de lutter efficacement, rien que des consolations inopérantes face à une vie subie, de bonnes paroles sur l’amour et la compassion. Je me tournais alors vers la civilisation orientale qui propose non pas des philosophies différentes, mais de véritables sciences expérimentales destinées à transformer la psychologie ordinaire de l’homme.

Je commençais à pratiquer la méditation chaque jour, tôt le matin, sans chercher autre chose que l’apaisement du mental. Méditant d’abord sur le monde extérieur, j’en vins peu à peu à pouvoir méditer sur moi-même et mes propres réactions face à l’événement qui avait détruit mon univers antérieur. Cette pratique de la méditation créa très vite un soulagement. M’ouvrant à nouveau au monde, je me libérais du ruminement permanent des mêmes pensées. Cependant, je constatais qu’elles revenaient progressivement au cours de la journée parce que l’effet de la méditation du matin s’atténuait.

C’est ainsi que j’en vins à comprendre la nécessité d’un contrôle permanent sur soi. La seule méditation est insuffisante si elle ne se prolonge pas au cours de la journée. Elle crée une libération de la pensée, mais cette libération implique pour se prolonger la nécessité d’une transformation de soi, c’est à dire non seulement de son mental, mais aussi de ses perceptions, de ses émotions, de ses sentiments. Peu à peu, je découvris que la compréhension des choses et des êtres ne vient pas seulement  de l’intelligence,  mais aussi du cœur et du corps.

07/11/2013

Nelson Diaz-Lopes

Nelson Dias-Lopes exposait à la galerie Marie-Laure de l’Ecotais (49, rue de Seine 75006) jusqu’au 2 novembre. Il est brésilien, architecte et peintre. Il a commencé avec des collages de papiers peints, puis des assemblages en relief et enfin la peinture. Il n’abandonne cependant pas le relief, mais celui-ci épouse la peinture et n’est là que pour la mettre en valeur. Il apporte simplement la possibilité de créer des variations oculaires qui renforce l’effet bigarré du tableau sans jamais construire autre chose qu’un nouveau jeu de lumière et de couleurs.

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Les couleurs sont chaudes, tropicales pourraient-on dire. Elles débordent de pesanteur ardente, comme un coucher de soleil au-dessus de la forêt équatoriale dans la moiteur des fleuves lents et paresseux traversant la plaine qui n’en finit pas. Les courbes sont peu sensibles, alanguies également et l’horizontalité accentue cette oppression visuelle qui devient presque vivante.

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Cette fois-ci, c’est le matin. La visibilité est claire, lumineuse, plus éveillée. Les flots coulent avec abondance, encombrés de quelques récifs. Mais la tranquillité n’en est pas entachée. Elle est moins étouffante.

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Parfois l’effet de paysages n’existe plus. Rien que de la géométrie, de vastes triangles allongées verticalement ou horizontalement avec toujours autant de couleurs vives, flamboyantes, comme un feu permanent qui couve et recouvre les émotions.

 

 

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J’aime moins ces entrelacs et le choix des couleurs, plus terne, plus brouillon, sans doute accrocheur, mais plus par leur bizarrerie que par une vraie beauté sensuelle.

 

 

 

 

Et là les couleurs de la ville, pauvre, mais joyeuse, à l’image des couleurs des maisons, bariolées, enchantées, délirantes,  en contrepoison de la misère. Et l’on entend en sourdine les danses des péons dans le soleil de la soirée, puis dans la noirceur de la nuit.

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A l’entrée dans l’hiver l’optimisme nous gagne rien que de contempler cette arrogance dans la couleur.

06/11/2013

Le pouvoir

« Il existe deux sortes de pouvoir ; spirituel et politique.

Le pouvoir politique, c’est celui d’influencer les autres par la contrainte. Le pouvoir d’embaucher et de licencier, de punir, d’emprisonner, de tuer même. Le pouvoir politique n’a rien à voir avec la sagesse ou la bienveillance. Il ne tient pas à une personne ni à son caractère, mais simplement à l’argent ou à la position. C’est pourquoi on l’appelle souvent le pouvoir temporel, car il est en général temporaire.

Le pouvoir spirituel, c’est le pouvoir d’influencer les autres à travers notre être, par exemple par la gentillesse, l’humour, la sagesse et l’amour. Son emblème est l’humilité. Plus les gens développent leur spiritualité, plus ils ont conscience que le pouvoir est un don de Dieu et n’a rien ou peu à voir avec leur réussite. »

Dr Scott Peck, Ainsi pourrait être le monde, pour réapprendre à vivre ensemble, Rober Laffont, 1994, p.139.

 

Alors choisissons le pouvoir spirituel, me direz-vous. Ce n’est pas si simple. D’abord, pour beaucoup de gens, le seul pouvoir est le pouvoir politique. Ils ne peuvent admettre un monde dans lequel ils seraient libres. Cela leur demande trop d’effort. Il est plus simple pour eux de se laisser guider dans un cadre précis duquel toute sortie mérite une punition. Enfermé dans un cocon de fer, tel est leur idéal. L’exercice du pouvoir spirituel n’est possible que si l’autre accepte de s’assumer en toute liberté. Le pouvoir spirituel propose. Il n’impose pas. Le pouvoir politique, lui, contraint. La personne qui l'exerce est dans une position hiérarchique et il peut exercer soit de manière bienveillante, soit de manière oppressante. Tout dépend de son passé et de la façon dont il a obtenu ce pouvoir.

Les limites du pouvoir politique sont données par la loi qui est variable selon les lieux et le temps. Il n’y a pas de limites au pouvoir spirituel. Il est beaucoup plus difficile à exercer pour cette raison. Et l’on a vu dans l’histoire de nombreux cas de pouvoir spirituel transformés en pouvoir politique contraignant. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que le pouvoir spirituel exige en préalable à tout exercice de l’utiliser pour se changer soi-même. Ce n’est que lorsque ce retournement personnel à été fait qu’il est possible de revêtir le pouvoir spirituel.

Alors méfions-nous des faux saints comme des politiques arrivistes et rendons à César ce qui lui appartient, sans confusion des genres !

 NB. Scott Peck est un psychiatre. Il est l'auteur du livre "le chemin le moins fréquenté", guide sur l'éducation et la maturité, écrit en 1976. Il a ensuite abouti à son prolongement, "au delà du chemin le moins fréquenté". Il ne fait aucune distinction entre le spirituel et le mental donc aucune distinction entre évoluer spirituellement et évoluer mentalement, pour lui c'est la même chose. Il pense que l'évolution personnelle implique un travail complexe et ardu qui dure toute la vie et considère que la psychothérapie peut être une aide substantielle mais qu'elle n'est pas fondamentale. Il se situe hors tout courant dogmatique, ne se déclare ni Freudien, ni Jungien, ni Adlérien et défend la pluralité des voix vers l'évolution spirituelle.

(http://auriol.free.fr/psychanalyse/PeckScott.htm)

05/11/2013

La détermination

Est-il vrai que la prévisibilité entraîne la détermination ?
Certes, il est prévu qu’un jour tout un chacun meurt
Il est sûr que tel jour, à telle heure, l’éclipse aura lieu
Est-ce une prison de fer ou un guide vers la liberté ?
La prévisibilité fixe-t-elle un cadre à la mobilité de l’esprit
Qui va et vient dans la multitude des possibles ?

Si tout bouge, rien ne bouge
La mobilité n’est que par rapport à un point fixe
La prévisibilité est référence, fil ténu étiré
Qui court d’un point à un autre, tel un muscle
Accroché sur le squelette de la providence
Et cette toile d’araignée s’étire dans l’espace
Des sensations, émotions, sentiments, pensées…

Mais qu’un jour le fil vient à rompre
Alors seule la détermination de l’être
Permettra de rebondir en un saut
Au-dessus du trou béant de l’échec
Résilience, rebondissement de la trajectoire
Ou détermination, sursaut de volonté
Que choisir, l’un qui n’est que circonstance de fait
Ou l’autre qui est rebond de l’esprit au-delà des faits

Les deux sont nécessaires, yin et yang
Chaussure et pied, rêve et réalité
La détermination est le chemin que l’on se creuse
Dans des circonstances incontrôlables
Mais prévisibles. Avec quel bistouri ?
Mélange de volonté, d’espoir et de courage
L’humain s’envole vers d’autres cieux
Ceux  qui ne comptent rien que ce trou
Dans la poitrine devenu l’unique gaz
Du moteur personnel au-delà du moi…

Débarrassé de son histoire personnelle
L’âme fait des pirouettes d’extase
Dans l’air surchargé de bonheur

© Loup Francart

04/11/2013

Hélicéchappées 2

Débrayage et glissade ! Le dessin est bien sûr inspiré du précédent (voir le 18 octobre), mais quel silence, un simple bruit de fond, et encore !

Et pour la prochaine fois, un assemblage donnant une toute autre vision.

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Acrylique sur toile, 80 cm x 80 cm

© Loup Francart