07/02/2022
Instant
Quel jour ! Il s’oublie lui-même.
Il va, il vient, puis repart,
Avant de revenir.
Il n’est plus lui-même.
Sait-il même qu’il existe ?
Il est parti le nez au vent,
Ouvrant ces yeux de verre,
Tenant sa canne d’acier,
Écoutant ses ardeurs renouvelées,
Caressant le vent léger.
Son double l’accompagnait.
Elle se taisait, marchant près de lui.
Devançant leurs pas et leurs pensées,
Ils allaient vers la gloire, ensoleillés.
Ils marchèrent jusqu’à la mer.
L’un derrière l’autre, heureux.
Ils se regardèrent, tremblants,
Le cœur battant, l’œil humide.
Encore un pas, ou deux et même plus.
Ils s’arrêtèrent sur la plage.
Surpris par la chaleur du sable,
Ils n’avaient pas de bagages,
Ni même de quoi écrire.
Comment dire ce qui leur tenait à cœur ?
Tant pis, partons, fit l’homme.
Ne me quitte pas, fit la femme.
Ils s’embrassèrent avec tendresse
Avancèrent jusqu’à l’eau
Et tendirent ensemble le pied.
C’est froid, dit-elle. Oui, répondit-il.
Ils entrèrent dans le glaçon,
Inattentifs à la morsure.
Ils avancèrent, main dans la main,
Jusqu’au cou. Ils avaient la même taille.
Adieu, dit-il, la voix étranglée
Au revoir, répondit-elle. À tout à l’heure !
Ils firent un pas, puis deux,
Se regardèrent, s’embrassèrent
Et sans plus attendre, avancèrent.
Ainsi vécut l’amour.
Une ombre entre deux mains,
Un baiser sur les lèvres,
Tendus vers l’humanité,
Souriant aux autres !
02:48 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fin, commencement, éternité | Imprimer
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