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30/04/2017

La grâce

 

La grâce est ce qui permet d’aller au-delà des contradictions,

mieux même, de réconcilier les contraires.

 

29/04/2017

Le printemps, à quatre pianos

https://www.youtube.com/watch?v=oHg5hR8ojqE 


Une magnifique interprétation du printemps (les quatre saisons de Vivaldi), à quatre pianos. Cela sonne frais et vivant comme l’étincelle du Big bang. Comme le souhaite Arvo Pärt, c’est tintinnabulesque.

 

28/04/2017

Humeur

Plutôt que la colère, voici l'humeur :

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27/04/2017

Saints de glace

La glace a pris possession des êtres :
Givré le nez pleurant la pluie aigre
Racornis les doigts prisonniers de mitaines
Et les pieds sonnant sur l’enfer du pavé

Seul le ventre au chaud du manteau
Tressaille encore d’aise pour certains

Pas pour longtemps, car la brûlure
De l’air enfile la manche de la rue
Et insère ses moignons sous la ceinture

Les femmes sortent en homme
Les hommes deviennent fantômes
Engoncés de pudeurs outrancières
Les pensées obscurcies d’épines acérées
Qui rayent toute continuité logique

Mamert, Pancrace, Servais et Urbain
Sont les saints invoqués et chéris
Contre cette folie glaciaire qui survient
En criant le soir derrière les fenêtres
Pour bleuir la face enluminée des passants
Et réjouir les corps dénudés
Des prudents sous la couette

Elle dure cette goutte de froidure
Qui glisse sous l’aisselle du temps
Provoquant la fuite des évocations
De jours mordorés et d’extase amollie

L’humain s’est figé dans la glace
De ses aspirations à la béatitude !

 ©  Loup Francart

26/04/2017

L'apprentissage de la chasse

La chasse restait un des passe-temps favoris des vacances. Depuis longtemps déjà, Jérôme participait aux chasses familiales. Vint le moment de recevoir un fusil et de pouvoir chasser légalement. C’était le fusil de sa mère qu’elle lui prêta pour faire ses premières armes, un bon vieux Darne, dont tout le mécanisme se trouvait dans le bloc culasse actionnée par une clé levier qui permettait l’armement et le verrouillage. Le fusil se tenait toujours droit, jamais cassé. On ouvrait la culasse pour franchir une barrière ou traverser une haie.

Il avait bien sûr déjà tenu un fusil, tiré sur des objets fixes, été surpris par le départ du coup et, la première fois, meurtri à la pommette par le tressautement de l’arme. On lui avait expliqué l’importance de de la précision gestuelle du jeté qui doit toujours être identique. Il s‘était entraîné de façon à  bien jeter son fusil de la hanche à l’épaule et le fait qu’en levant le coude à l’horizontale s’alignaient quasi automatiquement le guidon de visée et le point de mire. C’était facile à dire, mais plus difficile à faire. Il s’exerça longtemps devant une glace jusqu’à obtenir un tir instinctif à peu près juste. Cela devint moins évident dès lors qu’une cartouche était glissée dans le canon. Il lui fallut s’habituer au bruit assourdissant de départ de coup et à la secousse qui l’accompagnait, faisant légèrement dévier l’arme avant que les plombs ne sortent du canon. Tout devenait différent. L’habitude finit par apparaître. Il était prêt à marcher à sa place, à tenir son rang et à pouvoir tirer si un gibier se présentait devant lui. On avait omis de lui dire que le simple départ d’un perdreau sous ses pieds procurait un choc émotionnel qui brouillait totalement les cartes. Comment penser en une ou deux secondes l’ensemble des gestes alors que le simple fait de l’envol faisait cogner son cœur comme après un mille mètres ? La maîtrise était d’autant plus difficile à acquérir qu’il fallait forcément être en situation pour la vivre. On tire toujours trop vite lors des premiers coups de feu et les plombs passent derrière la trajectoire de l’animal. Ne pas tirer sur la silhouette, mais devant. C’est relativement simple à comprendre lorsque le gibier passe de droite à gauche ou inversement devant vous, mais lorsqu’il prend son envol et s’élève en prenant de la vitesse cela devient une gageure. De plus, rien de tout cela n’est prévisible. Vous ne pouvez savoir quand un lièvre va sortir de son gîte pour filer à toutes jambes.

Bref, au royaume de l’imprévu, anticiper devient un art et tous savent que l’art commence par l’artisanat, c’est-à-dire de longues années d’apprentissage. Jérôme n’en était qu’à ces débuts, une succession de battements de cœur et de coups ratés et une déception toujours vive de voir s’enfuir l’animal. Il semblait rigoler en tournant la tête après le départ du coup. Puis, il montait dans les airs avec un clignement d’ailes.

25/04/2017

Passion et éloquence

 

La passion est ennemie de l’éloquence.

Il est plus difficile de s’exprimer sous l’émotion de la passion que de bien parler d’un sujet qui nous est indifférent.

L’éloquence donne l’illusion de la connaissance véritable et n’est facile que sur le vide de l’âme.

Apprendre à s’exprimer sur ce qui nous touche.

 

24/04/2017

La campanella, de Liszt, interprétée par Nobuyuki Tsujii

https://www.youtube.com/watch?v=wbAoeZZvntk


Un thème malgré tout simple, repris de Paganini, un piano comme un autre et un génial musicien dont la dextérité n’a d’égale que sa faiblesse physique. Il est aveugle. Il joue merveilleusement. Non seulement il est d’une dextérité inégalable, mais il est dans le même temps tendre et précis.

Et le thème revient toujours, comme une rengaine, entrecoupée de morceaux de bravoure impossibles à exécuter pour un être humain normal.
Dieu nous offre une vision extraordinaire de ce qu’il est possible de faire dans ce monde : transcender une réalité déjà belle en soi en une merveille dentelée qui enchante l’être en passant de l’idée à la réalisation jouée, puis à la transcription écrite, puis à l’interprétation qui demande des années d’effort et de croyance en soi.
Oui, le monde et l’humain sont infinis et vous mènent au paradis.

 

« La Campanella , « clochette » en italien, est la troisième des « Six Grandes études de Paganini » composée par Liszt. La mélodie est inspirée du dernier mouvement du Second Concerto pour violon de Paganini, virtuose violoniste italien. Cette oeuvre est l’une des plus complexes de l’histoire du piano. Son exécution exige une grande dextérité et précision. Les difficultés se rencontrant, entre autres, dans la réalisation des trilles avec les doigts les plus faible de la main (4ème et 5ème) et dans celle des intervalles allant jusqu’à deux octaves pour une seule main. A l’exposition, le thème est un peu lent et pauvre. Alors que dès le 2nd thème, le jeu au piano prend vie et parcours le clavier avec une vigueur inouïe; on croit entendre le tintement cristallin des clochettes (tremolos rapides dans les tons aigus). Enfin dans son final, Liszt, par le volume de la résonance du piano, tente d’égaler l’ampleur de l’orchestre déployée dans le rondo final du concerto de Paganini. Il réussit ainsi à rendre au piano le timbre et la finesse du jeu du violon: les tremolos deviennent si rapides que l’on ne sait plus si l’on entend un piano ou un violon. » (Texte de Sandrine Bourrier – Audituri Te Salutant! From : http://www.lamusiqueclassique.com/2011/07/franz-liszt-la-...)