28/08/2016
Echec
Reviennent, lancinants, les souvenirs de tes échecs
Réveil transpirant, l’incertitude sur les lèvres
Un trou brutal à la place de l’entendement
Et je revis en boucle ces moments que je n’ai pas perçus
Car l’échec ne se vit que plus tard, lorsque tout est joué
Et que plus rien ne peux changer ce passé peu glorieux
Je carambole dans l’escalier, encombré d’objets
Ils ne veulent pas me quitter, ils sont bien
Dans ma conscience empaquetée de papier rose
Ils grattent un peu, pas trop, à la surface
Ne se manifestent que par à-coups, indolents
Et creusent le sable de l’ignominie avec persévérance
Il arrive qu’ils se pressent comme des rats
A la surface de ton rêve qui pourtant sonnait juste
Et débouche, tête nue, froidement, à la conscience
Je me trouve face à un puits sans fond qui remonte
Des entrailles de ma chair et déborde parfois
Pour m’assaillir des remords de mon inconséquence
Cette éruption soudaine me projette vertement
Dans des jurons proclamés à mon adresse
Un flot de bile et de cris sans foi ni raison
Résonnant dans le désert sans fin des jours
Qui commencent en conclusion dénuée de paroles
Et finissent dans le vide d’un avenir inconnu
Et comment profiter de ces leçons de vie gratuites
Lorsque seule la méditation te ramène à l’existence
Qui déroule son film dans le désordre, à la folie
Tu te réfugies dans ton ballet mental, repu
De vies échevelées, fragmentées, esseulées
Pour atteindre le nirvana de l’absence, sans succès…
© Loup Francart
07:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
27/08/2016
Déséquilibre
La ronde de l'inexistence m'enlace, je perds l'équilibre, la tête me tourne et m'embarque vers l'inconnu.
Seul l'incohérence lui permet de tenir un équilibre précaire !
07:12 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, op'art, art cinétique | Imprimer
26/08/2016
La mue (19)
La colombe me caresse de son aile, me regarde une dernière fois et me dit :
– Je ne te verrai plus. Tu en sais suffisamment pour voler de tes propres ailes. Sois fort, ta prochaine mue est pour bientôt.
Sur ces paroles que je ne comprends pas réellement, elle s’envole, fait un rond au-dessus de ma tête et s’éloigne. Je suis seul, mais je suis habité d’une nouvelle force qui me guide et me donne détermination et certitude. Je prends mon envol et pars, loin de mon appartement et de Joséphine. Le cordon est tranché, en avant !
Nous sommes le 3 septembre. Cela fait un peu plus d’un an que j’ai rencontré la colombe. Je n’ai pas de toit, je n’ai qu’un sac vide, je ne transporte pas de pierre pour reposer ma tête lorsque le soir tombe. Qu’ai-je fait ? Je ne peux vous le dire, c’est une affaire entre le ciel et moi. Je n’ai pas eu un instant de libre, mais je suis le plus libre des hommes. C’est un jour nouveau, mais particulier. Ce matin, j’ai reçu mon attestation. C’est la saison de la mue pour les oiseaux. Je ne suis pas inquiet. Je l’attends avec impatience, sans chercher à imaginer ce qu’elle sera. Ma vie continuera sous une autre forme et je serai toujours Imer.
5 septembre, je ressens les premières transformations. J’ai l’impression de retrouver mes jambes d’humain et je perds pas mal de plumes. C’est véritablement une mue. Qu’est-ce qui va les remplacer ? Mon bec devient mou, je ne peux plus casser une graine. Pourtant j’ai bien encore mes ailes et elles me soutiennent en l’air sans aucune difficulté. Elles semblent même plus agiles que d’habitude.
6 septembre. Je ne me sens pas bien. Reste sous ton arbre et attends, me disent mes compagnons. Je voudrai bien, mais je suis tiraillé sous ma peau. J’ai perdu presque toutes mes plumes, sauf sur les ailes, mais elles ont blanchi et deviennent plus lisses d’heure en heure. J’ai presque retrouvé mes jambes. Elles sont alertes, beaucoup plus qu’auparavant.
07:15 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, rêve, détour, monde invisible | Imprimer
25/08/2016
Méditation
Un bruit seul suffit
Pour éveiller tes tourments
Laisse aller les battements de ton cœur
Qu’ils couvrent les plaintes de ce monde
Et ne résonnent que de ton absence
© Loup Francart
07:16 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, existence, vie | Imprimer
24/08/2016
Inexistence
Le moteur ronronne, même la nuit…
Il tourne dans le vide et s’emballe
Sans produire paix et sérénité
Retirée, la conscience aiguisée l’entend
Les poils se hérissent sur les bras
La tête devient lourde et inerte
Seul pensent encore les pieds
Qui marchent sur un trottoir nu
Où va-t-il l’homme ainsi exposé
A la vindicte de ses pairs
Montré du doigt par la population
Repu de conseils et d’aveux
Il avance en souffrance, sans un mot
Arrive à l’eau infinie des mers
Et se jette de la jetée sans hésitation
Il ne fait pas un geste avant de couler
Il est mort en héros de la solitude
Rejeté par les autres et par lui-même
En inconnu, car ignoré ou exécré
Par les puissants de la société
Qui se regardent sans broncher
© Loup Francart
07:01 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
23/08/2016
La mue (18)
Je perçois un éclair dans ma tête et le vide m’envahit. Rien ne me vient à l’esprit, je flotte dans un bain huilé qui me transforme. Mais s’il est facile de constater que l’on a découvert la vraie vie, il est impossible de dire ce qu’elle est. La vraie vie est indéfinissable. La seule chose qu’il soit possible de dire est que nous ne sommes plus le même. Nous connaissons un nouvel état d’être qui n’est pas notre état naturel. L’état lui-même ne peut être défini, car il est toujours différent. C’est cette nouveauté permanente, cette richesse infinie que l’on découvre en soi et dans le monde, qui font dire que l’on a trouvé la vraie vie et qui constituent la preuve de son existence. Ceci nécessite d’abandonner toute idée d’acquisition. On n’acquiert pas cet état, il nous est donné. Il faut le vivre dans l’abandon et ne pas chercher à le revivre. Cependant, si l’on ne peut définir rationnellement ce qu’est cet état, on peut décrire les nouvelles perceptions qui l’accompagnent.
La première perception est celle d’unité intérieure : la sensation habituelle du moi tiraillé en tous sens s’évanouit. La conscience s’élargit, ne se sent plus distincte du monde et, s’oubliant elle-même, se découvre. La seconde est l’absence de temps : C’est la sensation d’éternité. Le présent, intensément vécu sans rattachement aux structures mentales élaborées par la combinaison du passé, du présent et de l’avenir, se transforme en éternité. La troisième est la lumière : cette lumière semble d’abord sans origine, comme une légère brume lumineuse. Puis on prend conscience de son rayonnement à partir du cœur. Elle n’éclaire pas matériellement ce que l’on voit. Elle éclaire notre compréhension des choses et des êtres. Enfin, la dernière que j’ai perçue est la transparence : en acquérant la transparence, on perçoit que la lumière est en nous en permanence et que nous la voilons par le moi, c’est-à-dire notre propre idée de nous-mêmes et du monde. Par la transparence, l’homme devient frontière perméable entre le monde spirituel et le monde naturel.
07:26 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, rêve, détour, monde invisible | Imprimer
22/08/2016
Pneuma
Un tableau en relief, plus vivant, plus présent, plus élégant, remplit l'espace, dilate les sensations et procure des impressions sans pareilles.
Mais que c'est long à faire !
07:23 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, op'art, art cinétique, relief | Imprimer