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15/05/2016

Printemps

 

Les bras grands ouverts
Il a vécu. Il est mort
Paix à son âme

 

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14/05/2016

Le nombre manquant (16)

– Il me semble que la première question est : qui est derrière tout cela, dis-je. Tant que nous n’aurons aucune information, nous ne pourrons rien faire et surtout pas contrer ses actions. Pour cela, il faut rechercher dans le contexte dans lequel nous sommes immergés : la fac, tout d’abord, puis les lieux où nous avons effectué des recherches, puis nos connaissances et familles. Aurions-nous laissé s’échapper quelques mots qui auraient pu déclencher des interrogations parmi nos proches dont certains ne sont pas sûrs ? Qu’en pensez-vous ?

– Cela nécessite que l’on recherche de nombreuses informations, sur Internet et ailleurs. Avons-nous le temps de le faire ?

– C’est le seul moyen. Tant que l’on ne saura pas de qui il s’agit et pourquoi, nous n’avancerons pas.

– Oui, nous sommes d’accord. Mais, et après ?

– Après nous analyserons la situation. Est-elle contrôlable ? Peut-on avoir des alliés qui pourraient nous aider ? Quelle est notre part de responsabilité dans tout cela ? Nous nous interrogerons alors pour décider si nous avons réellement une crise ou non, c’est-à-dire en quoi la situation est insatisfaisante.

– Cela ne résoudra rien.

– Certes, mais nous verrons plus clair. Nous saurons ce qui se passe et cela nous permettra, dans un deuxième temps, de comprendre ce qui se passe. Nous pourrons alors envisager vers quelle situation nous comptons aller, c’est-à-dire quelle situation future rechercher. Enfin, dans un troisième temps, nous envisagerons les stratégies possibles pour passer de cette situation présente insatisfaisante à la situation future recherchée.

– Toute cette démarche est nécessaire ? demanda Claire. Cela me semble long.

– Oui, sans doute, mais c’est le seul moyen d’avoir en main toutes les données du problème et les solutions envisageables. Savoir, puis connaître, puis anticiper, puis décider et enfin mettre en œuvre.

– Alors, mettons-nous au travail, proposa Mathias. Un peu de brainstorming nous réveillera les méninges ! Vous connaissez la règle : on ne discute pas chaque proposition, on émet des idées, puis, ensuite, on les trie rationnellement. Qui est derrière tout cela ?

– Dans tous les cas, dit Claire, on a trois catégories : un individu seul, une organisation et enfin un Etat, voire plusieurs Etats.

– Commençons par les individus seuls, dis-je.

– Eh bien, dit Mathias, il peut y avoir un plaisantin qui nous fait faire des nœuds au cerveau, un malin qui cherche à se faire connaître et qui prépare une sortie vers les médias avec un truc sensationnelle. Alors il cherche à nous piéger et il attend une information intéressante. Le mobile : la renommée.

– Il peut également y avoir, répondit Vincent, un maître-chanteur qui a flairé la bonne affaire : nous contraindre à payer pour qu’il garde secrète les informations qu’il nous a subtilisées. Le mobile : l’argent.

– Cela peut également être un individu qui s’intéresse à l’ésotérisme de manière maladive, un passionné de l’inédit. Le mobile : la passion.

– ou encore quelqu’un qui cherche à approfondir le sujet parce qu’il s’y intéresse lui-même et qu’il a trouvé là une infinité de détails et d’études qu’il ne peut trouver ailleurs. Le mobile : la connaissance.

– cela peut aussi être l’inverse. Quelqu’un qui voit qu’on est plus avancé que lui dans nos recherches et qui tient absolument à découvrir le premier ce chiffre qu’il ne sait définir. Le mobile : connaissance, renommée, voire pouvoir.

– On peut aussi penser à quelqu’un qui recherche une emprise sur les autres car sa découverte peut lui permettre d’accéder à une forme de domination. Son mobile : le pouvoir psychologique pouvant aller jusqu’au pouvoir physique.

– N’oublions pas non plus la crainte de la découverte d’une nouveauté qui modifierait nos rapports avec la vie et la mort. Le mobile : la peur.

– La folie ne semble pas être un mobile à retenir. Ce n’est le cas que pour un crime. Eliminons-la. Mais rappelons-nous que certains sont prêts à tout pour être cités dans les médias. Le mobile reste alors la renommée.

Très vite, il y eut de nombreux mobiles possibles. Claire proposa de faire une synthèse de ce que nous avions trouvé sans entrer dans les détails du pourquoi et ou du comment. Il y avait en premier lieu l’argent, puis le pouvoir, la connaissance, la renommée. L’un de nous fit remarquer que tous ces mobiles étaient négatifs, personnels, intéressés. Peut-il y avoir des mobiles désintéressés ?

– Oui, pourquoi pas ! répondit aussitôt Mathias. Imaginons quelqu’un qui en sait plus que nous et qui, au courant de notre recherche, tente de nous aider. Il pourrait prendre contact avec nous plus tard après avoir vu comment nous nous débrouillons avec l’élément qu’il nous a donné.

– Ce serait donc un mobile parfaitement altruiste, mais pourquoi ?

– Faire avancer la recherche ou faciliter la mise en place d’une nouvelle société, ou encore révéler une nouvelle forme de connaissance.

– On va se perdre dans toutes ces possibilités. Disons simplement que le mobile serait désintéressé. Est-ce possible ? Oui, je crois, même si les chances sont minces que cela existe.

13/05/2016

Délire

J’ai deux cornes, il en a trois
Qu’ai-je à faire de cet homme
Qui pirouette chaque jour
Au spectacle des éléphants

La nouvelle bohème arrive
Elle est pleine de sarcasmes
Et survole habilement les trous
Où s’épanchent les petits noirs

Partie un matin d’avril sans un fil
Elle découvrit son fils dans la rue
Pêchant une sardine aux pieds
Des touristes ébahis et gogos

Lui resta de marbre, solitaire
Pris dans la glaise chaude
Les mains ruisselantes de baisers
Et le cœur large comme un camion

Où donc courraient-ils tous deux ?
Restez avec nous pour rire encore
Des vers mirifiques mangés de papier
Qui tombent  des échafaudages

Nuit… La poubelle passe devant nous
Où va-t-elle donc, cette chérie ?
Court-elle après l’azur et la paille
Qui encombrent les pas de porte ?

Jour… L’orage est passé, vert
Comme le gnome du divan
Qui décide de rompre ses fiançailles
Et de boire la ciguë au goût de fraises

Midi… Rien ne nous oblige
A prédire la vertu et la pétulance
Court au plus profond de toi-même
Regarde l’obscure dans ton giron

Minuit… tout est là, immobile
Au sein de la ville perdue
Dans le grain de sable
Et l’immensité des tours

Le fini n’a plus la force
De saisir sa chance
L’infini est là, hirsute
Et prend la main

Le vide ne remplit pas les pleins
L’absence ne remplace pas la vie
Qui s’en va au creux de l’ignorance
Et poursuit sa quête fatale

Est-il possible qu’un plus un
Ne soit pas un résultat
Mais une question essentielle
Pour atteindre la connaissance ?

Je ne sais plus rien, ni le vent
Ni la mer, ni les verts pâturages
Mes yeux sont tombés, mûrs
A côté de mes chausses fermées

Merci mon Dieu pour cette détente
Qui ne signifie rien que la joie
De parler pour ne rien dire
Et de chanter l’ivresse du pouvoir

©  Loup Francart

12/05/2016

Paris, gare Montparnasse

Paris, gare Montparnasse ! Vous débarquez du train qui est envahi de saucissonneurs. La route est longue du lointain du quai à l’autre bout. Vous parvenez à vous frayer un chemin entre les hommes à canne, les femmes à valises et les enfants en caddie. La sortie de la gare est devenue rouge, mouvante et gueulante. Le syndicat hurle dans des mégaphones ses slogans, la foule hurle encore plus puissamment et vous tentez de vous échapper de cet enfer en fonçant tête baissée vers le feu qui laisse éternellement passer un flot continu de voitures.

 Enfin vous parvenez à franchir la rue et à vous extraire de cette glu collante et braillarde. Vous tentez de respirer un peu lorsque vous sursautez et vous bouchez les oreilles : une ambulance fonce en hurlant, anéantissant votre tranquillité. Quinze secondes d’affolement ; puis, de nouveau, le calme… Non, nouvelle voiture, cette fois-ci de policiers, toujours hurlante et vindicative. Vous heurtez avec votre valise une autre valise qui roule en sens inverse, vous regardez celle qui la tire, vous souriez, elle vous sourit, tout va bien !

Vous descendez dans la ville souterraine pour prendre une voiture métropolitaine qui vous conduira dans votre havre de paix. Bien sûr, le passage est étroit et la valise importante, ce qui vous contraint à une gymnastique complexe : faire passer celle-ci de gauche à droite, puis de droite à gauche, en la faisant passer par derrière ou par-devant. Vous tournez sur vous-même et ne savez plus où aller. Ah! Mon billet, où est-il dans tout cela ? Vous l’introduisez dans la fente, tirant votre valise, vous le reprenez et passez votre corps et une moitié de valise. La porte se referme brutalement sur l’autre moitié. Vous ne pouvez tout de même pas laisser vos impédimentas dans le tunnel de billetterie. Quelqu’un écarte les deux battants, délivrant votre valise. Il n’a pas le temps d’écouter vos remerciements ; on  est à Paris, la ville des gens pressés, des automates au bon cœur si cela ne prend pas trop de temps.

Le métro arrive. Vos voisins se précipitent avant même que les sortants aient pu s’extraire de la pression des corps entassés. Vous n’avez plus qu’à pousser, tirer votre valise, lui trouver une place sur les pieds des voyageurs, vous éponger le front, et regarder dans le vide comme savent si bien le faire les habitués. On est bien seul dans le métro, on contemple un horizon inexistant, faisant semblant de s’intéresser à un paysage imaginaire, laissant le brouhaha envahir l’esprit sans toutefois l’entendre. Plus on avance en multipliant les stations, plus votre place vitale se rétrécit. Vous arrivez à planquer vos pieds derrière la valise, là, ils ne risquent rien, Dieu soit loué ! Pour le haut, vous êtes le nez dans la chevelure d’une dame dont le parfum vous fait éternuer, les mains collées au corps sans même pouvoir vous gratter l’oreille qui vous démange, la vue obscurcie par un géant qui, à chaque ralentissement, vous transforme en sandwich. Enfin, vous arrivez à votre station. Vous sortez de l’essoreuse, heureux d’être vivant et entier. Vous montez péniblement les dernières marches, prenez l’escalier roulant en vous faisant tout petit sur la droite de façon à laisser les Parisiens travailleurs courir vers leur esclavage et vous débouchez à l’air pur (hum, pas si pur que cela !). Vous retrouvez les autobus qui sont arrêtés sur le passage clouté, les klaxons tonitruants, les vendeurs de journaux, les mendiants la main tendue, les écoliers propriétaires de la rue, les enfants en crise dans leurs poussettes.

C’est Paris, la plus belle ville du monde, si agréable qu’on y vient de partout ! Quinze jours à la campagne ont déformé vos habitudes. Il faudrait disposer de sas de compression pour être prêt à affronter ce chantier indescriptible et périlleux des rues de la capitale. Vivement la décompression dans deux semaines. Tiendrez-vous jusque-là ?

11/05/2016

Labyrinthe

 

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10/05/2016

Le nombre manquant (15)

– Il me semble que la première question est : qui est derrière tout cela, dis-je. Tant que nous n’aurons aucune information, nous ne pourrons rien faire et surtout pas contrer ses actions. Pour cela, il faut rechercher dans le contexte dans lequel nous sommes immergés : la fac, tout d’abord, puis les lieux où nous avons effectué des recherches, puis nos connaissances et familles. Aurions-nous laissé s’échapper quelques mots qui auraient pu déclencher des interrogations parmi nos proches dont certains ne sont pas sûrs ? Qu’en pensez-vous ?

– Cela nécessite que l’on recherche de nombreuses informations, sur Internet et ailleurs. Avons-nous le temps de le faire ?

– C’est le seul moyen. Tant que l’on ne saura pas de qui il s’agit et pourquoi, nous n’avancerons pas.

– Oui, nous sommes d’accord. Mais, et après ?

– Après nous analyserons la situation. Est-elle contrôlable ? Peut-on avoir des alliés qui pourraient nous aider ? Quelle est notre part de responsabilité dans tout cela ? Nous nous interrogerons alors pour décider si nous avons réellement une crise ou non, c’est-à-dire en quoi la situation est insatisfaisante.

– Cela ne résoudra rien.

– Certes, mais nous verrons plus clair. Nous saurons ce qui se passe et cela nous permettra, dans un deuxième temps, de comprendre ce qui se passe. Nous pourrons alors envisager vers quelle situation nous comptons aller, c’est-à-dire quelle situation future rechercher. Enfin, dans un troisième temps, nous envisagerons les stratégies possibles pour passer de cette situation présente insatisfaisante à la situation future recherchée.

– Toute cette démarche est nécessaire ? demanda Claire. Cela me semble long.

– Oui, sans doute, mais c’est le seul moyen d’avoir en main toutes les données du problème et les solutions envisageables. Savoir, puis connaître, puis anticiper, puis décider et enfin mettre en œuvre.

– Alors, mettons-nous au travail, proposa Mathias. Un peu de brainstorming nous réveillera les méninges ! Vous connaissez la règle : on ne discute pas chaque proposition, on émet des idées, puis, ensuite, on les trie rationnellement. Qui est derrière tout cela ?

– Dans tous les cas, dit Claire, on a trois catégories : un individu seul, une organisation et enfin un État, voire plusieurs États.

– Commençons par les individus seuls, dis-je.

– Eh bien, dit Mathias, il peut y avoir un plaisantin qui nous fait faire des nœuds au cerveau, un malin qui cherche à se faire connaître et qui prépare une sortie vers les médias avec un truc sensationnelle. Alors il cherche à nous piéger et il attend une information intéressante. Le mobile : la renommée.

– Il peut également y avoir, répondit Vincent, un maître-chanteur qui a flairé la bonne affaire : nous contraindre à payer pour qu’il garde secrète les informations qu’il nous a subtilisées. Le mobile : l’argent.

– Cela peut également être un individu qui s’intéresse à l’ésotérisme de manière maladive, un passionné de l’inédit. Le mobile : la passion.

– ou encore quelqu’un qui cherche à approfondir le sujet parce qu’il s’y intéresse lui-même et qu’il a trouvé là une infinité de détails et d’études qu’il ne peut trouver ailleurs. Le mobile : la connaissance.

– cela peut aussi être l’inverse. Quelqu’un qui voit qu’on est plus avancé que lui dans nos recherches et qui tient absolument à découvrir le premier ce chiffre qu’il ne sait définir. Le mobile : connaissance, renommée, voire pouvoir.

– On peut aussi penser à quelqu’un qui recherche une emprise sur les autres car sa découverte peut lui permettre d’accéder à une forme de domination. Son mobile : le pouvoir psychologique pouvant aller jusqu’au pouvoir physique.

– N’oublions pas non plus la crainte de la découverte d’une nouveauté qui modifierait nos rapports avec la vie et la mort. Le mobile : la peur.

– La folie ne semble pas être un mobile à retenir. Ce n’est le cas que pour un crime. Éliminons-la. Mais rappelons-nous que certains sont prêts à tout pour être cités dans les médias. Le mobile reste alors la renommée.

Très vite, il y eut de nombreux mobiles possibles. Claire proposa de faire une synthèse de ce que nous avions trouvé sans entrer dans les détails du pourquoi et ou du comment. Il y avait en premier lieu l’argent, puis le pouvoir, la connaissance, la renommée. L’un de nous fit remarquer que tous ces mobiles étaient négatifs, personnels, intéressés. Peut-il y avoir des mobiles désintéressés ?

09/05/2016

Domitille

Elle est vive comme une truite dans le ruisseau
Elle rit aux éclats ou s’affaisse en pleurant
Sa fossette vous fait du charme et vous étreint

Fraiche d’exaltation, elle vient vous embrasser
Le sourire aux lèvres et l’œil lumineux
Et sa joue fraîche rafraîchie votre inspiration

C’est Domitille, dont l’entrain vous submerge
Et dont le corps danse de mille feux endiablés
Dans un scintillement de paillettes dorées

L’ange au regard clair et joyeux, parfois buté,
Toujours prête à courir ou s’arrêter, méditative
Et vous dispenser une goutte de rosée telle une vérité

Domitille, c’est une source ardente et innocente
Qui vient poser son enfance contre votre cœur
Et vous dire son bonheur de vivre et d’aimer

©  Loup Francart