Délire (13/05/2016)
J’ai deux cornes, il en a trois
Qu’ai-je à faire de cet homme
Qui pirouette chaque jour
Au spectacle des éléphants
La nouvelle bohème arrive
Elle est pleine de sarcasmes
Et survole habilement les trous
Où s’épanchent les petits noirs
Partie un matin d’avril sans un fil
Elle découvrit son fils dans la rue
Pêchant une sardine aux pieds
Des touristes ébahis et gogos
Lui resta de marbre, solitaire
Pris dans la glaise chaude
Les mains ruisselantes de baisers
Et le cœur large comme un camion
Où donc courraient-ils tous deux ?
Restez avec nous pour rire encore
Des vers mirifiques mangés de papier
Qui tombent des échafaudages
Nuit… La poubelle passe devant nous
Où va-t-elle donc, cette chérie ?
Court-elle après l’azur et la paille
Qui encombrent les pas de porte ?
Jour… L’orage est passé, vert
Comme le gnome du divan
Qui décide de rompre ses fiançailles
Et de boire la ciguë au goût de fraises
Midi… Rien ne nous oblige
A prédire la vertu et la pétulance
Court au plus profond de toi-même
Regarde l’obscure dans ton giron
Minuit… tout est là, immobile
Au sein de la ville perdue
Dans le grain de sable
Et l’immensité des tours
Le fini n’a plus la force
De saisir sa chance
L’infini est là, hirsute
Et prend la main
Le vide ne remplit pas les pleins
L’absence ne remplace pas la vie
Qui s’en va au creux de l’ignorance
Et poursuit sa quête fatale
Est-il possible qu’un plus un
Ne soit pas un résultat
Mais une question essentielle
Pour atteindre la connaissance ?
Je ne sais plus rien, ni le vent
Ni la mer, ni les verts pâturages
Mes yeux sont tombés, mûrs
A côté de mes chausses fermées
Merci mon Dieu pour cette détente
Qui ne signifie rien que la joie
De parler pour ne rien dire
Et de chanter l’ivresse du pouvoir
© Loup Francart
07:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer