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22/09/2019

Maxime

 

Faire de l'être aimé la source de ses pensées et non leur aboutissement.

Tourner sa pensée vers les autres et le monde  à travers celle de l'être aimé.

 

21/09/2019

L'oeil de douleur

 

Il y a quelques jours, au moins une côte fêlée…

Un œil de douleur, le dos du malheur
Raide le poids des ans, doux lit accueillant
Blanche est la chaleur, noir est l’humeur
Le corps suppliant, je veille en baillant

A quand le retour sans aucun détour
Des courses vertes, la route ouverte
Vers le carrefour, au son du tambour
En découverte, sans une perte

©  Loup Francart

20/09/2019

Locédia, éphémère (23)

Chapitre 7

 

Locédia, nous avons vécu de merveilleuses heures dans la contemplation et la joie. Hors du temps nous fumes dévêtus de nos désirs et baignés de naïveté.

Quand tu lisais assise, un genou replié sous toi et que je regardais au-delà du sable de la dune l'étalement des eaux, tu riais de mes regards et te jetais sur moi à grands cris comme un jeune chien. Nous errions, de galet en galet, les pieds au bord de la frange houleuse des vagues. Je regarde maintenant mon personnage vieilli qui me rappelle certaines attitudes de mon père assis à son bureau. Je me vois dans le reflet de la fenêtre et je te vois, étendue sur le divan qui a conservé les mêmes rayures rouges et vertes, une jambe pendant dans le vide, rêveuse. Lorsque tu étais le reflet de mon rire, le miroir de ma tristesse, lorsque tes yeux cherchaient dans le vide des objets les plus secrètes pensées, je te contemplais et souriais à tes paroles. Tu croyais toujours que je me moquais de toi.

_ Au diable le sérieux, Locédia. Amusons-nous !

Nous avons visité des lieux perdus et d'autres lieux comme les caves de la réflexion où le promeneur s'enfonçait dans un labyrinthe de pensées. Une feuille perforée, préparée à l'avance par la machiniste de l'escalier qui accédait à la première cave, donnait le thème de la réflexion quand on l'introduisait dans la fente d'une des portières électroniques ouvrant sur les autres salles. Il n'y avait plus qu'à se laisser porter dans le labyrinthe. Ceux qui ne parvenaient pas à démêler les réflexions virtuelles renvoyées par les miroirs hyperboliques, des réflexions réelles qui permettaient de s'enfoncer un peu plus dans l'obscurité jusque vers la lumière, restaient plusieurs heures dans les caves. Ils étaient recueillis à la fin de la journée par le charriot balayeur qui nettoie les miroirs ternis par les pensées de certains clients. Distrait par ta présence à mes cotés, présence que je devinais, quand au terme d'une étape, tu posais doucement te main sur la manche de ma combinaison, je laissais échapper le fil de nos pensées et confondais les images. Avec angoisse nous reprenions en sens inverse le chemin des raisonnements pour trouver l'erreur à l'un des carrefours du labyrinthe.

Musée des hospices civils que nous avons connu également un soir de désœuvrement. Errance de chapiteaux et de cloitres voutés, l'odeur de la pénicilline mêlée à celle de la sueur. De vieilles femmes montaient ou descendaient les escaliers en portant des baquets remplis d'éponges et d'eau sale. Quelques malades en pantalon de laine brune étaient allongés paresseusement sur les bancs. L'apothicaire principal avait oublié ses lunettes et sortait de l'hospice. Musée de reliques vieillies, musée humain d'os et de chairs malades qui se nourrit de poussière et d'obscurité. A travers la grille sombre des fenêtres hautes parvenait le bruit de la ville, un bourdonnement continu entrecoupé de plaintes passives. Nous vîmes un malade emporté par la peste dans la chambre nue des contagieux. Une lampe pendait au plafond et projetait une lueur vacillante vers le lit de fer dont les barreaux mêlaient leur ombre à celle de la fenêtre grillagée. Là gisaient les morts en puissance, morts avent 1'agonie dans la chambre déserte des abandonnés.

 

19/09/2019

Univers

 

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Dans la grisaille du bouillon de matières inorganisées

Naissent peu à peu au commencement de l’univers

Entente et coopération

Pour créer des particules organisées

Qui feront du cosmos ce qu’il est

Un Tout conscient et évolutif

Construisant le réel à partir de l’imaginaire

 

18/09/2019

Chicaneurs

 

L’ombre du bonheur retenait le malheur.
Le froid intense retournait les sens.
Tous les chicaneurs devinrent chineurs.
Quelle transparence dans ce contresens !

 

©  Loup Francart

17/09/2019

Transparence

Devant toi, je suis nu…
J’ai même abandonné la peau
Que j’entretiens chaque jour
Pour qu’elle reste tendue

Parfois elle se relâche

Alors, je redouble d’efforts
Pour la gratifier d’attention
La chair à nu, je suis plus vif
Comme un poisson sorti de l’eau
Qui gigote pour y revenir

Mon sang devient plus fluide
Je le vois courir dans mes veines
Sans jamais prendre un sens interdit
Après s’être chargé de nourrissants déchets
Transparents et de petites vertus

Je me dresse pour voir au loin
Mais ce n’est qu’une plaine sans fin
Un désert clame et plat
Qui m’entraine à la sagesse

A quoi sert ce coup d’œil
Sur la vie lointaine et inconnue
Limite-toi au doux connu
A cette partie de toi-même
Qui glisse sur ton corps
A ce zéphyr calme et tranquille
Qui t’entraîne vers la fin

Avec la douceur d’une caresse d’enfant
Je me laisse m’insinuer
Dans les plis d’un corps devenu autre
Ragaillardi de tant d’audace

Avance, mais petitement
Dans la connaissance de toi
Jusqu’à ne plus connaître
Que le reflux persistant d’un bonheur
Sauvage et enivrant

La vie n’est-elle que le passage
D’une bille d’air dans les veines
D’un inconnu qui l’emporte ?

©  Loup Francart

16/09/2019

Habitude

L’habitude, une grande dame
Qui fait courir au-delà du possible
Pour la seule joie de se retrouver

On ne peut toujours inoculer
La nouveauté au cœur de l’être
Le corps se lasse et le mental s’épuise

Alors on se repose sur l’acquis
Comme le chameau traverse le désert
Et on amène ce que l’on connait

Se laisser glisser dans le connu
Sans effort, en convergence
Avec la connaissance

La boucle se boucle
Le connu étouffe
Crève le trop-plein

On imagine, on batifole
On ouvre l’œil sur la vie
On largue le bagage des mots

C’est une nouvelle naissance
Le froid de l’inconnu
Prend à la gorge le voyageur

La boucle se reforme
Enrobée sur elle-même
Un autre cycle commence

Et ainsi de cycle en cycle
Jusqu’au dernier vécu
Avant l’ouverture à l’inconnu

©  Loup Francart