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20/05/2018

Vertige

Ton coeur vacille

Tu te vides de toi-même

Et ton âme, est-elle ?

 

18-05-18 Vertige.jpg

 

19/05/2018

L'amour

L’amour, c’est la vie en chœur
Perçue de tous les pores de ta peau
De tous les battements de ton cœur
De tous les lobes de ton cerveau

L’amour révèle l’invisible de l’être
Il est trou d’air sans parachute
Mais fait grimper l’altimètre
Et te transforme en cocotte-minute

C’est un personnage discret
Il arrive sans crier gare
Il se révèle toujours prêt
À assaillir les plus barbares

Alors le nuage d’inconnaissance
T’empoigne sous tes ailes
Et te renvoie à l’adolescence
À cheval sur un morceau de ciel

L’être aimé devient lumière
Qui éclaire la marche de la vie
De tes aspirations devenues sanctuaire
Il devient ton unique liturgie

Et dans ton exclusive église
Tu pries à genoux devant l’être
Qui t’incline à la prêtrise
Et à toi-même te fait naître

L’amour est le mystère dévoilé
Par la déchirure du quotidien
D’un geste brusque du désarmé
Devant le féminin ou le masculin

Mais l’amour reste un mystère
Car lorsque le mystère meurt
L’amour devient cimeterre
Et s’enfuit, emportant le bonheur

  ©  Loup Francart

18/05/2018

L'officier du XXI° siècle (4/4)

La formation :

 La formation de cet officier impose au départ des hommes et des femmes qui disposent déjà d’un héritage culturel et technique acquis au cours de leurs études. Cette formation universitaire n’est pas le propos des écoles militaires. En revanche, les qualités énumérées doivent être inculquées dans les grandes écoles militaires avec une pédagogie bien différente de l’enseignement didactique qui constitue la majorité des cours actuels. Ce serait une pédagogie de confrontation avec la réalité, à base de mise en situation, de réflexions personnelles et d’efforts en équipe. Elle doit mettre en concurrence les officiers avec les autres écoles de formation de la nation : politique et affaires étrangères, commerce et management, magistrature et police, journalisme, technologies de l’information, etc.

Pour être bref, cette formation doit développer chez l’officier trois grandes capacités qui sont complémentaires et indispensables pour faire face au monde du XXI° siècle :

. Capacité à penser l’évolution du monde, des sociétés, des faits : penser la pensée et non puiser dans l’appris en utilisant des concepts tout faits ;

. Capacité à utiliser des méthodes et à les réviser en permanence pour appréhender le nouveau : l’analyse et la logique sont les disciplines premières de tout décideur, y compris pour comprendre l’irrationnel ;

. Capacité à utiliser, créer, adapter les outils pour mieux connaître, comprendre, anticiper et s’organiser.

 La liste pourrait être poursuivie, au risque de perdre sa pertinence. Certes, le lecteur va penser que ce tableau de l’officier de demain n’est pas différent de celui d’un chef d’entreprise, d’un chef d’expédition ou même d’un haut fonctionnaire. Oui, c’est exact, mais c’est aussi parce que l’officier de demain sera engagé dans ses décisions avec des aventuriers, des décideurs de L’État, des décideurs économiques, des patrons d’ONG, des magistrats. Ces mondes professionnels, impliqués dans toute crise ou conflit, ne peuvent plus travailler séparément, mais doivent unir leurs efforts pour apporter un monde meilleur.

17/05/2018

L'officier du XXI° siècle (3)

Les qualités morales d’un officier :

  • Être prêt à faire face à l’imprévu, voire l’imprévisible, dans des domaines autres que son champ de compétence et dans le même temps pouvoir utiliser le quotidien pour faire évoluer les choses ;
  • résister : à l’épreuve, à l’échec, à la critique, à l’ambiance, au découragement, au conformisme, tout en étant capable de s’adapter au milieu (organisation, personnes, manque de moyens, opposition, etc.) ;
  • croire en soi tout en se remettant en cause en permanence ;
  • être ouvert et en recherche du monde, sans cependant céder à la mode du moment.

 

Les qualités professionnelles :

  • Aptitude à convaincre : Être capable d’expliquer le pourquoi et le quoi de ce qu’il fait et fait faire, donc d’emporter l’adhésion dans un monde d’incertitude où tous se cherchent, où les réponses ne peuvent être toutes faites, mais doivent être crédibles, morales et efficaces.
  • Aptitude à entraîner les autres sans pression : Définir des buts clairs, précis, inattaquables et les objectifs qui permettront de les atteindre ; les expliciter ; entretenir l’intérêt et la conviction.
  • Aptitude à comprendre l’autre, adversaire en particulier : savoir dialoguer en oubliant ses points de vue, opinions, attitudes ; mais aussi savoir ne pas céder au consensus mou et au dialogue improductif, dans lequel la décision et la volonté de faire avancer les choses sont absentes.
  • Aptitude à négocier : comprendre sans perdre de vue ses propres objectifs et en étant suffisamment créatif pour trouver des voies et des solutions conciliant les objectifs des parties en présence.
  • Aptitude à contourner l’adversaire quel qu’il soit sans s’affronter avec lui : le mettre en situation d’accepter l’évidence qu’il refusait jusque là.
  • Aptitude aux situations d’urgence dans le chaos et l’imprévu, face à des dangers non identifiés.

16/05/2018

L'officier du XXI° siècle (2)

L’environnement de son action :

  •  Un monde où personne ne veut être pareil, mais où tous pensent de la même façon : penser autrement les problèmes ;
  • Une société qui refuse l’imprévu et s’accroche à des visions souvent dépassées : sans cesse revoir sa vision du monde ;
  • Des dirigeants sans projet ni stratégie qui gèrent le conformisme et l’utilisent pour se maintenir au pouvoir : convaincre et à petits pas changer leurs habitudes ;
  • Des cultures où se côtoient le pire et le meilleur, mais dans lesquelles le réalisme est synonyme de voyeurisme : c’est par la beauté que les mondes se rencontreront ;
  • Des hommes extraordinairement créateurs, productifs et visionnaires qui sont rejetés par les systèmes en place : savoir les faire participer aux projets tout en respectant leur épanouissement ;
  • Des situations de crise qui se caractérisent par la rupture avec le connu, le chaos et l’imprévisible, l’urgence des décisions à prendre, l’apparition de dangers non identifiés, des risques importants dans l’action ou l’inaction, des conséquences lourdes et difficiles à assumer.

15/05/2018

L'officier du XXI° siècle (1)

On m’a demandé un article sur l’officier du XXI° siècle. Sachant que ce sujet a déjà été traité maintes fois, ma réponse ne reprendra pas l’ensemble des réflexions déjà énoncées, mais s’efforcera de présenter ce que je considère comme essentiel et insuffisamment exprimé.

Cette réponse est volontairement lapidaire, au risque de contrarier les amateurs de belles phrases. Elle est volontairement provocatrice, au risque de mécontenter les « militairement correct ». Elle est volontairement brève au risque d’être incompris. Elle constitue certes un idéal inatteignable, mais ne pas le fixer reviendrait à ne pas croire en l’homme et à ne pas savoir quoi viser. La barre est haute, mais que faire de sa vie si sans cesse on ne tente pas d’en tirer le meilleur pour les autres et le monde.

 L’officier de demain :

  • Un chef qui attire le respect sans jamais chercher à être approuvé au détriment de l’efficacité ;
  • Un décideur qui sait expliquer pourquoi il choisit telle solution ;
  • Un manager qui fixe des objectifs à son équipe, mais qui n’interfère pas dans les responsabilités définies, sauf au bilan pour juger ;
  • Un créateur qui cherche des solutions inédites aux problèmes ;
  • Un communicateur qui convainc ;
  • Un praticien qui combine réflexion, décision et action physique ;
  • Un stratège qui manœuvre ;
  • Un ascète qui sait profiter de la vie et se contenter de peu ;
  • Un esthète qui s’intéresse à d’autres domaines que sa spécialité ;
  • Une personne qui fait confiance à d’autres personnes ;
  • Un humaniste (a Renaissance Man, comme le disent nos amis américains) qui élabore sa propre vision du monde et la révise en permanence.

(A suivre)

14/05/2018

Mozart-Beethoven, le dialogue imaginaire, pièce en un acte d’Alain Aubert

En guise d’introduction :

L’action se déroule le 26 mars 1827. Mozart, délivré depuis plus de trente ans de ses difficultés terrestres, bénéficie d’un repos au panthéon réservé aux artistes ayant bien mérité de l’humanité. L’annonce est faite de la mort de Beethoven. Mozart, qui sait quel musicien Beethoven a été, demande à le rencontrer. Beethoven refuse… Mais la rencontre aura lieu.

 

Cela commence par un marivaudage qui dure très et même trop longtemps, chacun des deux compositeurs se lançant de méchantes gentillesses à la manière des préciosités du XVIIIe siècle. Beethoven raconte son entrevue avec Mozart, alors au sommet. Il en conserve un souvenir douloureux. Il cherchait un véritable maître aux qualités d’écoute et de respect, il ne rencontre qu'un homme débordé et perd sa confiance en lui alors qu'il venait chercher un réconfort.

En fait, on ne commence à parler de musique qu’à presque la moitié de la pièce, en évoquant Haydn et Kant, les Italiens et des princes qui accordent ou non leur faveur. Le ton devient alors plus amène, les angles s’arrondissent et l’on commence à disposer de dialogues intéressants. Beethoven parle de la difficulté d’innover, de l’impératif pour l'artiste de trouver une expression personnelle dans sa discipline, d’être un visionnaire qui transpose la perception de l’environnement en une proposition sans cesse renouvelée. Mozart, vieux jeu, s’attache à moderniser l’écriture classique en composant la musique dont il pensait qu’elle plairait dans cet environnement. Quelle erreur ! lui réplique Beethoven. Il vous fallait composer pour vous, en vous imposant, en laissant libre cours à vos idées, à votre imagination, à vos sentiments, en exprimant ce que vous aviez au plus profond de vous, et, j’ajouterais…oui j’ajouterais, en prenant le risque de déplaire. (…) Votre musique est belle… seulement belle. On reproche à Beethoven d’avoir sacrifié le mode de la répétition prévisible des formes et modèles gracieux, par des éléments transcendants et dramatiques. Il est convaincu que cet art vivra la révolution qu’il s’est attaché à provoquer dans l’univers musical.

Peu à peu chacun comprend mieux l’autre et se complimente mutuellement. Beethoven reste suffoqué par le fait que les partitions originales de Mozart ne comportent aucune correction. Mozart répond : chez moi, l’écriture n’intervenait qu’après une période de maturation intense. C’est là le plus grand bienfait qui m’ait été donné. Mon cerveau s’enflammait, l’invention, l’élaboration… Tout se passait en moi comme dans un rêve. L'oeuvre était achevée dans ma tête et je n’avais plus qu’à coucher sur le papier. Et Beethoven en dernier lieu lui confie : « J’aurais donné toute ma musique symphonique pour écrire un seul de vos opéras. »