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10/09/2017

Zen

Dans la même veine que le précédent publié le 6 septembre, un blason zen où la symétrie et la dissymétrie se mélangent.

Sentiment curieux d'une méditation yeux ouverts!

1-Sans nom-2.jpg

09/09/2017

L'homme sans ombre (18)

Là-dessus, l’heure de fermeture sonne et Lauranne doit sortir de la bibliothèque encore enfiévrée de ce qu’elle vient de découvrir. Elle sent un mystère chez Mathis, mais comment l’amener à le dévoiler en toute transparence ? De plus, il lui semble maintenant que Noémie lui cache quelque chose. Elle veut savoir ce que Mathis  a révélé à Noémie. Elle sait que ni Mathis ni Noémie ne lui diront quelque chose et il lui faut donc trouver un stratagème pour qu’ils soient contraints de se dévoiler. Mais quoi ?

Que le lecteur n’aille pas s’imaginer que Lauranne est une personne rusée, têtue et manipulatrice. Il n’en est rien. Elle a simplement un grand besoin de connaissance et de vérité qui peut l’entraîner plus loin qu’elle ne le désire. Voyant que son amie se ferme devant ses questions, elle comprend qu’il se passe quelque chose et veut savoir ce qu’il en est, tout simplement. Elle s’inquiète pour celle-ci et souhaite plus l’aider qu’obtenir une vérité qu’elle ne veut pas dire. Mais cette intention louable va peu à peu dégénérer par dépit de non-réponse et curiosité. Il est en effet agaçant de ne pas savoir ce qu’il en est d’un secret auquel on n’a pas accès. Alors elle va mettre toute son intelligence à percer ce secret.

Mais tout d’abord, y a-t-il réellement un secret ? Noémie lui a dit qu’il n’avait rien à dire. Cela peut être vrai. Cela signifierait que Mathis subit un pouvoir étrange qu’il ignore lui-même. Est-ce possible ? Elle se souvient des écrits sur les mystiques qui sont eux-mêmes surpris par ce qui leur arrive lorsqu’on le leur révèle. Mais très vite, ils prennent en charge cette contrainte de la vérité et l’acceptent comme la volonté de Dieu. Ils s’efforcent de cacher le phénomène aux autres de façon à paraître les plus normaux possible. Cependant, Mathis non seulement lévite, mais de plus est transparent, c’est-à-dire n’arrête pas les rayons du soleil et n’a donc pas d’ombre. Cela fait tout de même beaucoup ! Oui, il est très probable qu’il y a un secret, quelque chose que Mathis ne veut pas révéler, ni, probablement, Noémie.

Alors, supposons qu’il y ait un secret. Pour qui ? Que concerne-t-il ? Pourquoi en faire quelque chose qui ne peut être révélé ? C’est bien ce qu’elle doit découvrir, par quelque moyen que ce soit. Elle ne trouvera rien de plus sur les sites Internet ou les bibliothèques. Chercher sur les réseaux sociaux ? Ce ne sont guère des sujets d’intérêt pour la majorité des internautes. Inutile ! Ma foi, la seule possibilité est de suivre Mathis sans qu’il s’en rende compte.

08/09/2017

Torpeur

Étrange torpeur, comme un désintéressement morbide de toutes choses, sauf à l’action, une action primaire, mobilisant chaque geste possible du corps, occupation inutile, mais nécessaire pour ne pas sombrer dans l’ennui et le spleen. Et encore, l’ennui est-il possible à ce stade de détachement de la pensée, comme si tout ce que l’on a aimé, tout ce qu’on aime, ces idées manipulées avec délice, s’était évadé.

spleen, hébétude, voile, brume

Un grand besoin de paresse, d’hébétude, de torpeur qui entraîne inévitablement aux portes du rêve, un rêve permanent, qui n’a pas de motif, de sujet, mais seulement la consistance de l’anarchie turbulence de l’esprit qui s’en va en grandes glissades sur de pentes vertigineuses avec, seuls, quelques nuages pour accrocher son regard.

07/09/2017

Eau

Tu es eau, pure, à soixante pour cent
Tu n’es cependant pas transparent
Ton œil, mouillé, ne voit pas la larme
Et ainsi l’eau, qui huile son charme

Pourtant tu aimes le soleil asséchant
Qui t’enlace tendrement dans le couchant
Et le feu que l’eau vainc facilement
Ou qui l’épuise subtilement

L’eau t’entraîne vers les rivages
Où tu contemples l’horizon sauvage
Frontière du liquide et du rêve

Là, tu erres en mal d’existence
Ne sachant où choisir ton inconstance
Là, la solitude t’épouse sur la grève

 

06/09/2017

Orient

Laisse ton regard errer dans cette symétrie circulaire emprisonnée dans le noir de la nuit. Un objet, le carré, qui s'effiloche en gagnant sa liberté. Une règle, l'angle droit, qui décide de l’expansion. Une mesure, douze centimètres et demi ou sa moitié. Un seul contraste: le blanc sur le noir. Et cet ensemble crée un objet dans votre tête, parfait de précisions, beau comme un léopard dans la jungle.

L'occident en a défini les règles, mais le final est un rêve oriental.

1-17-08-03 Kapla (11 ajustée).JPG

Réalisé avec des kapla, en relief (1m x 1m) :

peinture,dessin,kapla,symétrie

05/09/2017

L'homme sans ombre (17)

Elle n’a pas oublié le deuxième point d’interrogation concernant Mathis, c’est-à-dire son absence d’ombre face au soleil couchant. Elle ne peut l’imaginer, même si l’absence d’ombre ne se remarque que très peu et nécessite une attention qui n’est pas donnée à tous.

Dans l’après-midi, elle prend patience dans la queue habituelle à l’entrée de Beaubourg avant de pénétrer dans le hall immense et de monter à l’étage. Elle se livre d’abord à une fouille exhaustive des livres traitant de la lumière et de l’ombre, en fait une liste, va chercher les livres qu’elle a choisis et s’installe à une table à moitié vide. Au travail !

Elle commence par feuilleter les quelques livres de physique qui traitent de la longueur de l’ombre par rapport à la hauteur du soleil, de la possibilité d’avoir plusieurs ombres, bref de tous les phénomènes liés à l’interposition d’un écran devant n’importe quelle lumière émise. La lecture des articles du dictionnaire traitant des ombres ne lui apprend rien non plus. Se tournant alors vers des articles moins scientifiques, elle trouve le terme de personne transfigurée dans le livre de Louis Pauwels intitulé Monsieur Gurdgieff. Elle relie plusieurs fois la phrase clé : « J’approchais de cet état de conscience où mon être ses saisissait lui-même dans sa réalité absolue. Il naissait à lui-même au centre de ma propre personne transfigurée et dont tous les éléments, une seconde stoppés, devenaient pareils à ceux d’un temple. Des plus gros piliers à la moindre fioriture baroque, tout est unifié, tout s’ordonne en fonction du même service. Alors tout objet auquel s’affronte ma conscience, que ce soit une chose, un être ou une idée, est vu dans sa plénitude, existe objectivement, et connu de manière absolue et ineffable. » Elle semble tenir quelque chose d’intéressant. Cela évoque, comme le dit Louis Pauwels, l’homme dans son être entier avec un état de conscience plus ou moins surnaturel. Mais cela explique cependant qu’on ne parvient à cet état qu’en un millième de seconde qui devient l’instant de la seule vie véritable et la promesse de l’éternité. Soit, mais que faire de cette indication ?

L’absence d’ombre pourrait ainsi être liée à un état psychologique. N’est-ce pas ce que nous avons conclu du phénomène de lévitation ? Cela semble assez logique. Il faut fouiller plus avant. Recherchant à nouveau sur l’ordinateur, elle trouve un texte franc-maçon[1] qui évoque le combat de l’ombre et de la lumière. Avant même d’ouvrir le texte lui vient l’idée que l’ombre est inséparable de la lumière. Même lorsque le soleil n’apparaît pas dans le ciel, c’est qu’il y a un obstacle qui le voile, les nuages créent l’ombre sur toute la terre. La lumière est à l’origine de tout, l’ombre n’existe que dans la création. Dès la première page, elle peut lire : « L’ombre est la preuve de l’existence d’une lumière qui préexiste comme l’écho invisible d’une spiritualité dynamique, mais que notre rationalité portée aux évidences ne peut visualiser dans l’instant présent. » Mais elle ne souscrit pas à l’idée que c’est du cœur de l’obscurité que nous voyons naître la lumière qui ne prend tout son éclat qu’en faisant reculer les ténèbres, ni au fait que celui qui sait découvrir la lumière dans la profondeur des ténèbres sera aussi capable de trouver la voie de l’univers et de son « Moi » intérieur. Elle conçoit plus cette démarche comme un allégement de tout ce qui encombre l’esprit que comme une plongée dans les ténèbres. Cette lecture la perturbe, elle ne voit pas bien ce qu’elle peut en tirer. Il y a sans doute une part de vérité dans ce texte, mais plonger dans l’obscurité pour trouver la lumière lui semble inapproprié.  Elle ferme le document et s’interroge : « Finalement, qu’ai-je appris ? L’ombre est le résultat d’un voile mis devant la lumière. Ce voile est la création. Le non-créé ou l’incréé est sans ombre. Peut-on passer du créé à l’incréé en s’affranchissant du mouvement, c’est-à-dire de tout ce qui tient grâce à l’équilibre impalpable de la gravité ? Et l’on revient à la lévitation par cet affranchissement de la gravité. Les deux sont donc très probablement liées : l’absence d’ombre et l’émancipation de l’attraction terrestre ». 

 

[1] http://www.ledifice.net/7292-5.html

04/09/2017

Orateur

 

L’araignée tisse sa trame de prudence.

Elle travaille avec un filet,

Archaïsme des jeux du cirque.

Ainsi l’orateur de ces notes,

Filet de l’émotion.