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23/10/2016

Dimanche

Dimanche, jour du soigneur
Oui, le Seigneur est soigneur ce jour-là
Il vous nettoie le corps et le parfume
Il vous masse la nuque raidie
Il vous promène dans son paradis
En petite voiture comme un enfant
Et vous vous réjouissez de ces instants
Où l’univers devient intime
Il vous montre les petits à côté
Qui font du bleu du ciel
La matrice de votre vie rêvée
Le temps est retourné avec avantage
Vous en voyez l’envers, si doux
Comme un morceau de velours
Que l’enfant tient dans sa main
Humant son propre parfum
Et il devient une parcelle du divin
Dieu est immanent en toute chose
Y compris dans vos rêves de chérubin
Merci Seigneur de cet instant sublime
Où le monde se retourne
Et nous fait un pied de nez

©  Loup Francart 

Maxime

 

Prier, ce n’est pas penser à Dieu

C’est vivre de Dieu

 

©  Loup Francart 

 

22/10/2016

Humour

Il avait de l'humour à revendre

Sans jamais jouer les Cassandre

16-10-22 Galabru.jpg

21/10/2016

Visite

Elle apparut un jour
Personne ne l’attendait
Elle descendit la côte
Avec son port de reine
Que regardait-elle ?
Elle s’arrêta à l’auberge
Entra, l’air décidée
Mais ressortit aussitôt
Sans rien prendre ni toucher
Elle poursuivit sa route
Sans souci ni fardeau
Suivi par les gamins
Qui riaient sous cape
Ses cheveux blonds
Rayonnaient d’or
Son pied allait et venait
La poitrine en avant
L’œil à terre, blanc
Que cherchait-elle ?
Continuant à descendre
Elle souriait aux passants
Qui ne la connaissaient pas
Étonnés, ceux-ci ne savaient
S’ils devaient ou non répondre
Aussi personne ne sourit
Si ! Une femme seule
La regarda passer et sourit
Déjà elle s’éloignait
Environnée d’opprobre
Lorsque l’étrangère se retourna
Et lui fit un signe de la main
L’autre hésita ne sachant que faire
Qu’il est difficile devant tous
De prendre un parti
Alors que les autres ignorent
La beauté d’un sourire
Et la joie d’un regard
Elles marchèrent l’une vers l’autre
Se regardèrent sans rien dire
Se rapprochèrent, muettes
Et s’embrassèrent doucement
En amies, sans offense
Elles prirent la route des champs
Et plus personne ne les revit
Ni l’étrangère ni la Justine
Qui pourtant était native

©  Loup Francart 

20/10/2016

Ballet Igor Moiseyev

Rigueur, souplesse, force, harmonie, ensemble, tout qualifie ce ballet exemplaire.


19/10/2016

La beauté en science

La beauté de la science n’a rien à voir avec la beauté esthétique. Elle est d’un autre ordre. Dans son livre « Le chaos et l’harmonie », Trinh Xuan Than, nous donne trois qualités d’une belle théorie :

La première est le fait qu’elle se suffit à elle-même, qu’elle est inévitable et nécessaire. Elle semble tellement évidente que l’on se demande comment elle n’a pas été écrite plus tôt.

La seconde est sa simplicité. « Tout ce qui n’est pas nécessaire est inutile », disait Occam au XIIIe siècle.

Enfin, la troisième qualité est qu’elle fait coïncider beauté et vérité, car elle doit pouvoir être vérifiée expérimentalement. Heisenberg définit cette beauté comme « la conformité des parties les unes avec les autres et avec le Tout. »

« Inévitable, simple et conforme avec le Tout : voilà les traits d’une belle théorie », conclut Trinh Xuan Than.

Mais ne peut-on rapprocher ces qualités de la beauté en science avec celles d’autres types de beauté ? Pensons à la beauté mystique. Un hadith dit : « Dieu est beau et il aime la beauté. » Pour le mystique, Dieu est lumière : « Dieu est lumière et il n'y a aucune trace de ténèbres en lui », nous dit Saint Jean (1 Jean 1:5-10).   

Oui, la véritable beauté est de l’ordre de la lumière. Elle submerge l’homme et lui donne sa raison d’être.

18/10/2016

Taiseuse

Elle se tut sans effort
Que pouvait-elle dire ?
Ses mains cachées dans le dos
Battaient la mesure en silence
Effrayées d’entendre encore
Le boléro endiablé de l’automne
Et de sentir sur sa peau
Le vent léger et frais
Venant de la mer

Elle se tut sans effort
Que peut-on en dire ?
Vous l’écoutiez serein
Sans savoir qu’en tirer
Sa beauté s’évanouissait
Au fil des heures et des veilles
Jusqu’à ne plus tenir dans sa poche
Alors elle s’en allait, seule
Danser dans le désert
Et rire à satiété

Elle se tut sans effort
Que peuvent-ils en dire
Ces mâles fiers et penauds
Qui ne justifiaient rien
Et faisaient beaucoup de bruit
Elle baissait les yeux
Mais son corps de femme
Brûlait de tant de soins
De tant de caresses accomplies
Le tremblement léger de ces cils
Lui rendait sa vigueur d’adolescente
Saute dans l’arène et marie-toi !

Elle se tut sans effort
Que peut-il dire ?
Elle l’avait choisi, l’homme
Qui se complait dans son ombre
Il va et vient sans bruit
S’approche de la source de ses lèvres
Et embrasse calmement sa douceur
Puis il la prend dans ses mains
Et caresse sa tendresse
Jusqu’au tremblement suprême
Elle hurle alors d’un cri silencieux :
« Tu es ce que je suis
Car je ne suis rien de ce que tu es »

©  Loup Francart 

17/10/2016

mal de dent

16-10-15 Mal aux dentss.jpg

Ouille ! Quelle vrille s’enfonce en moi ?
Transpercé de part en part, je vibre
Et hurle, perçant, à la mort bienheureuse
Qui soulagera cette offense impossible
Plus rien, d’un coup, sans coup férir
Net de toute douleur, et pourtant…

Remâcher sans vergogne ni bourgogne
Pour rincer ce supplice interrompu
Puis danser sous l’œil familier
Des passants montant vers le cimetière
Quel objectif, n’est-il pas vrai ?

Aïe ! Quelle offense à l’optimisme
Nouvelle tête d’épingle enchâssée
On ne sait où, mais pas dans l’imagination
Un coup de rabot sur la face
La piqure étincelante de l’abeille
Le rire aigre de l’araignée poilue
Qui enserre dans ses tenailles
La gencive délicate et fêlée
Qui crie sans cesse et presse

La main tient la mâchoire
Le doigt plonge dans le gouffre
L’ongle cherche la faille
La langue enfin découvre
La pointe aiguisée de la douleur
Entre deux rebonds dentelés
Du moulin masticateur
Je te tiens, lui dis-je fermement
La suite est moins disant
Alors n’en parlons pas
De peur de voir fuir
Les amateurs d’histoire

©  Loup Francart