14/08/2016
Tableau
Préparer un tableau en relief n'est une mince affaire. Il convient de s'y prendre en avance sur la livraison, car long est le chemin à parcourir avant de le voir s'épanouir.
Le projet est le plus simple : quelques carrés ou rectangles sur une feuille blanche ou moirée, disposés artistiquement dans un ordre-désordre indescriptible, mais convenu.
Puis, le dessin et la découpe dans une planche en conservant la ligne droite malgré les dérapages de la scie.
Peindre chaque morceau de cette couleur indéfinie, à la fois dure et tendre, qui rappelle les vins capiteux de Bourgogne.
Enfin, les coller avec adresse sur le fond après avoir reporté l'emplacement avec l'exactitude de l'horloge-parlante.
Je vous ferai signe lorsqu'il sera fini...
07:57 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, relief, géométrie, bonheur | Imprimer
13/08/2016
La mue (15)
Je suis présentement perché sur le toit de l’église, au soleil. Le clocher est haut ; il domine la ville et cela m’enchante. Je me sens élevé, plus spirituel, moins préoccupé de mes problèmes quotidiens. Je m’interroge sur ma vie. Qu’a-t-elle été jusqu’à maintenant ? Une succession d’événements, des joies et des peines, des gens à côtoyer ou à rejeter. Rien qui ne m’incline à réfléchir sur ce que j’ai fait ou même ce que je vais faire. Je ressens un grand vide lorsque je me penche sur tout cela, un vide un peu écœurant, très différent de ce que j’imaginais à vingt ans. J’avais alors la flamme de la jeunesse, le rêve des entrepreneurs, la richesse du début de l’existence, la tendresse envers ceux qui partageaient avec moi ces moments privilégiés d’un avenir non encore décidé. Je dévorais la vie à pleines dents et n’avais pas besoin de dentiste. Cela a changé depuis. Les émotions se sont tassées, les sensations se sont amoindries, les sentiments ont évolué, mon approche rationnelle des événements s’est même modifiée. L’infini n’est plus ouvert, il se referme peu à peu, surtout ces derniers temps. Il est même tellement fermé que je me demande ce que je fais sur terre. Prisonnier d’une cage ou libre de mourir seul, quel choix ridicule et malsain.
– Mon ami, pourquoi te rends-tu malade comme cela ? me dit tout à coup une voix dans ma tête.
Je sais bien que je ne me parle pas à moi-même. Alors, qui est-ce ? Je regarde autour de moi. A côté, sur le même toit, je vois une colombe qui me regarde. Elle est arrivée sans bruit et s’est posée là, comme pour converser avec moi. Elle parle comme vous et moi alors que je ne comprends rien aux pépiements des autres oiseaux. Mieux même, elle me parle directement dans ma tête sans avoir besoin de la voix, organe naturel de la parole.
– Croyez-vous ma situation enviable ?
– Ce ne sont pas les situations qui comptent, mais la façon dont on les vit.
– …
– D’ici tu vois toute la ville, tu devines les peines et les joies selon les circonstances, mais tu sais intimement que ce n’est pas ça l’important. Ce qui compte, c’est ce que l’on fait de ce qui nous arrive. Fabrique-t-on du miel ou du fiel ? Et tu sais qu’il n’appartient qu’à toi de choisir, même si tu ne penses qu’à toi pour l’instant.
– Mais qui êtes-vous, vous qui me parlez ?
– Je ne suis qu’un simple pigeon. Ma seule liberté tient à l’amour. Celui-ci est tout puissant et universel. Je vole sur le monde sans m’attacher à ce qui se passe, mais à ce qui est vécu. Je ne connais que l’intérieur de l’homme et le laisse se saisir des situations. Il apprend dans l’expérience, il saisit dans la science, il comprendre dans la conscience et enseigne l’obédience aux intuitions de l’âme.
07:43 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, rêve, détour, monde invisible | Imprimer
12/08/2016
Profil
Encore un jour, toujours je te regarde
Et te contemple, frêle et magnifique
Un profil si visible en ma mémoire
Dont au fil des années je déroule l’espace.
Je possède un coin de souvenirs réservés,
Un château dans la lande et des rires envolés
Dont j’ouvre les fenêtres pour une veillée
Devant ce profil qui fit longtemps rêver.
Je te revois ce premier jour, enluminée,
Tête haute et seins fermes, apprivoisée,
Ne sachant que tu allais devenir mienne.
Devant ce même profil les années ont passé
Et ce dessin chéri est un rêve comblé,
Un paradis dont tu es la gardienne.
© Loup Francart
07:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
11/08/2016
photos
Quelques photos originales qui envoient une pincée de sourires au monde :
Oui, ce sont des photos de vacances...
07:04 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos, vacances, mutation, transformation, métamorphose | Imprimer
10/08/2016
La mue (14)
Je me réveille. Je n’entends rien, ils doivent dormir. Ah, voici Joséphine. J’entends ses pieds nus sur le plancher. Elle va se faire un café à la cuisine. Elle passe devant ma cage. Je suis toujours sous le voile. Je pépie. Mais rien n’y fait. Elle fait semblant de ne pas entendre. Elle vit sa vie sans s’occuper de mon sort. Que vais-je devenir ? Je ressens l’angoisse des relégués, de l’employé que son patron cherche à virer, du sportif moins performant qui ne convient plus à son entraîneur, de l’amant évincé, de l’enfant sans parents. C’est dur cette vie inutile qui n’intéresse personne. Je pleure doucement derrière mon voile, hoquetant de petits gazouillis. J’entends l’homme se préparer à partir. Pourvu qu’elle ne parte pas avec lui. Non, la porte claque et je l’entends marcher. Elle vient vers moi, retire le voile, me regarde sans animosité, mais sans amour. Je suis devenu un meuble de plus dans l’appartement qu’elle a adopté alors qu’il m’appartient. C’est sans doute pour cela qu’elle ne me met pas à la porte. Elle n’ose pas. Je vois son œil noir. J’ai bien envie de me jeter dessus avec le bec et de le crever. Mais je ne bouge pas. Que se passerait-il si elle me mettait à la porte ?
Nous sommes mardi. La femme de ménage arrive après le départ de Joséphine. Elle aussi a pris l’habitude de recouvrir la cage du voile opaque. Elle peut fouiller dans nos affaires sans vergogne, personne ne la verra. Je l’entends farfouiller dans le secrétaire, là où je mets mes papiers. Que peut-elle bien faire ? Je l’entends ouvrir grand les fenêtres. Tout à coup, j’ai envie de promenades. J’ouvre la cage sans qu’elle me voie, je me glisse sous le voile, jette un œil et comme elle se trouve dans une autre pièce, je m’envole par la fenêtre. Enfin, de l’air frais et un peu de liberté ! C’est agréable de virevolter dans le soleil du matin, d’aller dans toutes les directions, de se poser sur une branche ou un toit et de rêver devant l’étendue de la ville et le nombre de buildings.
02:40 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, rêve, détour, monde invisible | Imprimer
09/08/2016
Fidélité
Un cœur a sauté dans l’arène
Le sang est d’or
Et le sable d’argent
Le sang tache le sable
Et le sable boit le sang
C’est la fidélité
Mais le vermeil du sang s’est craquelé
Le soleil luit si bas sur nos têtes
Et le vent a emporté le sang
Qui s’accroche aux derniers grains de sable
La nuit, le silence et la lune
Hante cette marée noire
Le lendemain
D’une corrida
Sans mort
© Loup Francart
07:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
08/08/2016
Maxime
Avant de voir de l’insolence dans la conduite d’autrui,
Vérifie donc s’il ne s’agit pas de timidité.
07:01 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, civilité, éthique | | Imprimer