01/05/2011
Genèse1 (fin)
Voici la fin de l'introduction à la Genèse, méditation sur nos origines qui devient inéluctablement méditation sur le sens de notre vie et notre achèvement.
EPILOGUE : re‑création
_____________
"La foi est la porte des mystères. Ce que les yeux du corps sont pour les choses sensibles, la foi l'est pour les yeux cachés de l'âme. De même que nous avons deux yeux corporels, nous avons deux yeux spirituels (...) et chacun a sa propre vision. Par l'un nous voyons les secrets de la gloire de dieu cachés dans les êtres (...). Par l'autre nous contemplons la gloire de la sainte nature de Dieu, lorsqu'il veut bien nous faire entrer dans les mystères."
Isaac le Syrien
Par la dé-création, l'homme spirituel entre en communion avec Dieu. Cette première phase de la contemplation conduit alors, par grâce, à la contemplation de la nature et de la connaissance des êtres, c'est-à-dire aux "secrets de la gloire de Dieu cachés dans les êtres."
Dieu dévoilé dans l'âme dévoile le monde. Derrière l'image visible transparaît alors le sens invisible. L'homme ayant changé sa vision dans la lumière divine voit Dieu en toute chose.
Le royaume de Dieu n'est plus alors une réalité lointaine qui nous concernera après la mort. Il est là, présent dans le monde, envers de l'endroit. L'ayant découvert en lui, le saint le voit autour de lui.
L'homme entame alors une dernière étape, sorte de récréation de lui-même et de sa vision du monde. Il redécouvre le mystère de la nativité, du Dieu qui descend dans la matière, dans son être propre, pour le recréer à son image et à sa ressemblance.
"Prendre conscience de notre être véritable, c'est réaliser le sens de notre vie en relation avec le cosmos tout entier, c'est nous identifier à la divinité qui pénètre toute vie, qui est derrière chaque pensée que nous avons, chaque forme que nous voyons, chaque fleur que nous rencontrons."
Ma Anandamayi
"La nativité apparaît ainsi comme une récréation secrète. L'origine assumée, restaurée, tout désormais tend vers l'ultime, déjà présent au cœur de l'histoire, comme un germe de feu. Le Christ révèle pleinement à l'homme, l'homme trouve pleinement en Christ, cette image de Dieu qui le fonde, l'aimant, et qu'il lui appartient maintenant de transformer en ressemblance."
Olivier Clément
* *
Enfin, n'oublions pas qu'être à l'image et à la ressemblance, c'est avant tout voir en l'autre l'image et la ressemblance de Dieu :
"On atteint la perfection de la connaissance lorsqu'on voit Dieu en chaque homme."
Ramakrisna
Cette méditation est à lire non pas de manière fragmentée, mais en entrant peu à peu dans le texte jusqu'à ce qu'il transforme. Aussi, pour disposer du texte complet, cliquez ci-dessous :
08:00 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bible, religion, méditation | Imprimer
30/04/2011
La terre chaude, accueillante
La terre chaude, accueillante et maternelle
Refuge de nos regards étonnés d’indécision
Accomplissant lentement son cycle quotidien
Et nous-mêmes, sensibles imperceptiblement
Inscrivant nos caresses au livre de notre histoire
Jusqu’au temps où sur chacune de ses pages
Devenues à la fois semblables et différentes
Se lise la volonté d’aimer
L’air aussi, incandescent, sans pudeur
Élément de rencontre de nos diversités
Plus étroitement proche de nos visages
Sous le feu du soleil diffusant notre amour
A tout ce qui existe et respire
Nous unissant dans la distance de notre séparation
Jusqu’à recueillir sur nos lèvres
Le même désir de durer
07:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer
29/04/2011
Passepied, de Claude Debussy
Ecoutez :
http://www.youtube.com/watch?v=Ek0Gd6zfP38&feature=related
Une très bonne interprétation de Liubov Gromoglasova, enjouée, mais pleine de sensibilité et de tendresse.
http://www.youtube.com/watch?v=qieqnpF2yR0
Jouée par Marcin Parys, cette interprétation est vraiment différente de la précédente. Elle est belle, mais plus sévère, plus policée. Elle commence comme un air de Bach, ce n’est que peu à peu que l’artiste se lance réellement. On retrouve aussi parfois des relents de valse de Chopin.
Le passepied (ou passe-pied) est une danse traditionnelle bretonne. Danse à trois temps, elle est ardente et réjouie, assez voisine du menuet, mais plus rustique.
Cette création de Debussy est bien plus qu’une danse, une sorte de symphonie pour piano seul, dans l’interprétation de Liubov Gromoglasova. Tantôt endiablée, tantôt symphonique, parfois tendre, toujours en retour sur l’élément mélodique principal, égrainé par la main droite, accompagné par le rythme de la main gauche, énergique et apparemment décalé. Elle est parfois déroutante, car elle passe par des instants très mélodieux, alors qu’à d’autres moments, elle semble créer de véritables coupures pour revenir sur le thème principal de manière inattendue.
Pleine d’improvisations subtiles, cette danse dépasse le mouvement des corps pour s’emparer de l’esprit et le conduire, avec tendresse, vers un moment de liberté.
05:24 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, danse | Imprimer
28/04/2011
Veille de Pâques, jour de baptême
Départ en train, tôt, très tôt, trop tôt, le matin, encore la nuit, les trottoirs sales, les yeux mi-clos, la jambe peu hardie, la valise roulant toute seule sur les bosses de l’avenir. Et pendant ce temps, en province, dorment à mains fermées (non, poings) les heureux parents d’un petit homme que l’on va baptiser.
Arrivée sous la pluie, tiède, chatouilleuse, ne mouillant pas, une pluie d’opérette un soir de théâtre déjanté. Le sol est lisse, collant, on soulève ses pieds pour s’assurer qu’ils suivent, puis l’on va le nez au vent, heureux de sentir l’air non pollué des montagnes. Montée en voiture jusqu’au refuge, sur les hauteurs, hors des marécages encombrés de la basse ville, vers un ciel devenu bleu, clair il est vrai, mais non rancunier.
Entrée dans la caverne-appartement, petite, mais équilibrée, à mi-chemin entre le ciel et la terre, rugissante d’espérance, plate de notre absence. Elle s’anime soudain, bousculée de présence, et la danse des chaises commence, autour de la table basse et de la table haute, un simple retournement de situation et tout s’adapte.
Dans la chambre dort l’heureux élu, le récipiendaire, le roi. Il est rouge, les reflets bleus, la bouche en cœur et les yeux clos. Il s’abandonne, inconscient de l’attention qu’il procure aux parents et amis, soupirant au chaud, se laissant aller de tous ses membres.
Demain, le grand jour : revêtu de pourpre blanche, tu recevras l’eau du baptême.
05:13 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
27/04/2011
Exposition van Dongen, Musée d’art moderne de la ville de Paris
Lumière et couleurs
Deux caractéristiques distinguent les tableaux de van Dongen : leur lumière et leurs couleurs. Les visages, quant à eux, ne cherchent pas la ressemblance, mais simplement l’expression.
La lumière par le blanc, franc, tenant de grands espaces, irradiant le tableau, parfois jaune pâle, ocre clair ou chair, mais toujours lumineuse.
Les couleurs : d’abord le rouge, en petites touches, très peu, mais expressif, rehaussant la lumière du tableau. C’est parfois une ombre en arrière du corps, ou encore le dessin lui-même, dont les traits sont de couleur rouge plutôt que le noir utilisé habituellement. Puis le bleu : bleu-noir, bleu-gris, bleu-vert. Souvent en fond, il fait ressortir la luminosité du blanc et les contours rougeoyants des corps.
Les visages sont esquissés non par le dessin des formes, mais par la couleur. Ils sont bruts, avec, parfois, quelques ombres bleutées. Ils sont beaux, d’une beauté pleine, colorée. Pourtant ils restent intemporels, sans expression d’un quelconque sentiment, comme figé, alors que l’attitude du corps exprime le personnage, hautain, naturel, familier, dansant, charmeur ou encore sexy.
Le Sacré Cœur, 1904
Je n’ai malheureusement pas trouvé de reproduction du tableau sur le web. Il est magnifique et peu dans le style adopté par la suite. C’est un tableau à la Turner ou à la Monet. Un ciel ocre, presque jaune, très pâle, qui tient la plus grande partie du tableau et, en bas, les toits de Paris, ou plutôt leur suggestion par des aplats représentant les surfaces reflétant le ciel. Le Sacré Cœur est le seul élément vraiment figuratif. Il se fond dans le ciel jaune pâle et ne ressort que par les gris et les ombres qui en tracent la forme. En haut, une bande bleu fondue avec le jaune, qui suggère une éclaircie dans le brouillard diffus du matin.
Lieuses ou les glaneuses de Chailly en Bière, 1905
Un feu d’artifice de jaune, peint par grosses touches laissant la substance de la peinture pour simuler la matérialité du sol, alors que le ciel , poursuivant dans les mêmes tons, est moins chargé de matière, procédant plus en aplat. Deux tâches, l’une plutôt rouge et l’autre plutôt bleue, représentent les glaneuses, l’une debout, l’autre courbée vers le sol. Il tombe du ciel une neige d’or sur un fond de bleu, dans laquelle se meuvent les deux femmes, intemporelles, engluées dans le silence et la matière. Elles sont là, travailleuses dans la chaleur de l’été, les pieds dans le chaume, face à l’infini de l’espace et du temps.
Marchandes d’herbes et d’amour et Saïda, 1913
Les corps rouges feu, éclatants, fascinants, rendant les personnages lumineux et magiques. Pourtant le rouge est peint en aplat sans mélange, sans ombre, sans relief. Elles sont belles ces femmes. Elles couvrent le tableau l’une sur fond blanc, l’autre sur fond bleu nuit. Leurs yeux, immenses, comme maquillés, vous jette un regard hypnotique et ensorceleur, mais plein d’innocence. Ce sont les seuls tableaux de l’exposition où la luminosité vient du rouge et non du blanc des robes qui reste plus terne, volontairement.
La peinture de Van Dongen est libre, décomplexé, sans recherche de détails ou de finition. Son art est brut, pratiqué par touches que certains pourraient qualifier de grossières, aux coloris éclatants, mais souvent arbitraires. Il est résolument moderne, mais sans aucun intellectualisme. Il peint par instinct, très sûr de lui, riant et goûtant la vie à pleines dents.
« Vivre est le plus beau tableau ; le reste n’est que peinture », disait van Dongen en 1927.
05:44 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture | Imprimer
26/04/2011
Perturbation
Au commencement, épars et immobiles, les grains de matière, auparavant comprimés avec l’énergie, errent sans raison, propulsés par le Big Bang qui met en mouvement le cadre espace-temps.
Environ 300.000 ans après cet évènement initial, sur une simple perturbation, telle que le "battement d'aile du papillon", ils se mettent en mouvement, lentement, puis plus vite, jusqu’au tourbillon des galaxies, se rassemblant, s’étirant, en impulsions multiples, entraînés dans la danse de l’univers jusqu’à la fin des temps.
Des travaux récents laissent penser que les premières galaxies se seraient formées plus tôt que prévu. En effet, une galaxie lointaine, contenant des étoiles âgées de 750 millions d'années, se serait constituée 200 millions d'années environ après le Big Bang.
Cette linogravure, faite en 1973, tente de donner une image de la naissance d'une galaxie. Elle ouvre à l'inconnaissance de notre univers et, plus encore, de la place de l'homme dans celui-ci.
05:09 Publié dans 25. Création gravures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : galaxie, big bang, matière | Imprimer
25/04/2011
Pourquoi te dire tout ce que je ressens
Pourquoi te dire tout ce que je ressens
Confusion des sentiments et des désirs
Pourquoi divulguer le plus profond de moi-même
Alors que seul compte notre entente ?
Je ne sais, je ne sais plus
Ce qui compte pour toi, ce qui est vécu pour moi
Je suis celui qui n’est pas
Je ne suis pas celui qui te suit
Je suis le double d’une ombre
Comme un désert sans façade
Comme un fantôme exacerbé
Et rien ne me rend grâce
Des citadelles de rêve
Des châteaux en Espagne
Des cataractes de la vie
Oui, rien…de rien
Pourquoi te dire tout cela
Toi qui un jour m’a tout donné
Toi qui es l’ombre de moi-même
Toi qui restes la vie, la joie et le quotidien
Je t’entends encore me dire
Je serai toi, tu seras moi
Ensemble nous construirons
La vie à deux pour n’en faire qu’une
De nos doigts enlacés
Nous construirons notre maison
Perchée sur la colline
Au sommet inaccessible
Et de nos corps nous ferons un rempart
A la malédiction des évènements
Et à l’écoulement du temps
Rien ne nous fera sortir de notre rêve
Ni la distance, ni la durée
Ni même l’absence de l’un de nous
Nous serons un
Par le pouvoir d’être deux
Nous serons deux
Parce que nous sommes un
08:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature | Imprimer