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28/04/2011

Veille de Pâques, jour de baptême

 

Départ en train, tôt, très tôt, trop tôt, le matin, encore la nuit, les trottoirs sales, les yeux mi-clos, la jambe peu hardie, la valise roulant toute seule sur les bosses de l’avenir. Et pendant ce temps, en province, dorment à mains fermées (non, poings) les heureux parents d’un petit homme que l’on va baptiser.

 

Arrivée sous la pluie, tiède, chatouilleuse, ne mouillant pas, une pluie d’opérette un soir de théâtre déjanté. Le sol est lisse, collant, on soulève ses pieds pour s’assurer qu’ils suivent, puis l’on va le nez au vent, heureux de sentir l’air non pollué des montagnes. Montée en voiture jusqu’au refuge, sur les hauteurs, hors des marécages encombrés de la basse ville, vers un ciel devenu bleu, clair il est vrai, mais non rancunier.

 

Entrée dans la caverne-appartement, petite, mais équilibrée, à mi-chemin entre le ciel et la terre, rugissante d’espérance, plate de notre absence. Elle s’anime soudain, bousculée de présence, et la danse des chaises commence, autour de la table basse et de la table haute, un simple retournement de situation et tout s’adapte.

 

Dans la chambre dort l’heureux élu, le récipiendaire, le roi. Il est rouge, les reflets bleus, la bouche en cœur et les yeux clos. Il s’abandonne, inconscient de l’attention qu’il procure aux parents et amis, soupirant au chaud, se laissant aller de tous ses membres.

 

Demain, le grand jour : revêtu de pourpre blanche, tu recevras l’eau du baptême.

 

 

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