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03/10/2021

Méditation à la Flute indienne

 


L'homme se dresse

les sons s'égrainent

les sens s'éveillent

il devient autre

02/10/2021

Une galerie d'art en pleine campagne

Il se leva seul
Les écuries sanglantes
Luisaient de couleurs

Une délicieuse soirée
Le grand Meaulnes ne l’eût pas dédaigné
Un rêve au fond des bois touffus
Et l’art caché derrière les frondaisons 

01/10/2021

Somnolence

Assis, toujours, devant la même table
Il s’étonne de sa propre inconscience
Que fais-je ainsi debout à cette heure
Alors que les autres dorment sans penser

Et qu’est-ce que la pensée pâlotte et papillonnante
Qui, là encore, soulève un effort d’imagination
À côté du silence de la nuit et du froid du jour
Jusqu’à l’ensevelir et le confondre avec les spectres

Le cou ploie vers la terre, encombré de sommeil
Même les mains se laissent aller, vertes de bonheur
À l’idée des draps frais qui l’attendent
 Et de la blondeur des bras qui vont l’enserrer 

Merci, Seigneur, de m’arracher à cette torpeur
Dresse-moi, debout, devant toi, ouvert
Fleuris mes pensées de cieux sans pression
Qu’enfin je m’endorme, perdu dans le vide cosmique

 

30/09/2021

Neige, de Maxence Fermine, Edition Arléa, 2002

Neige, un petit de livre de maître 
Au nom court comme un haïku :
Yuko Akita avait deux passions
Le haïku… et la neige…

Le père de Yuko était shintoïste
Père, je veux devenir poète
La poésie n’est pas un métier
C’est un passe-temps
C’est ce que je veux faire
Apprendre à regarder
Passer le temps

La neige est un poème
Un poème d’une blancheur éclatante
Et il se laisse ensorceler par la femme
En partant trouver son maître
Maître apprenez-moi la couleur
Le Maître sourit et répondit
Apprends-moi d’abord la neige

Le livre est un haïku
Il raconte l’histoire de Neige
Qui rencontre la femme du Maître
Une funambule qui mourut tragiquement
Sa vie tenait un une seule ligne. Droite
Elle marchait dans les airs

La suite se lit dans la blancheur
Jusqu’à ce que les couleurs apparaissent

29/09/2021

Sommeil

Jeune, il se dédoublait
Il était le gentil garçon
Chaque jour à la tâche
Mais, dans la solitude
Il rêvait d’un monde 
Sans contrainte ni misère
Il montait sur les chevaux
Et chevauchait sans crainte
Les étoiles et galaxies
Sans jamais regarder en arrière
Un jour, il ne sait plus quand
Il fut en vue d’une galaxie 
Dont les planètes étaient bleues
Étrangères aux couleurs chaudes
Et au souffle des vents stellaires
Il se sentit en paix, assagi 
Rasséréné, bercé de bonheur
Sans en comprendre les raisons
Accompagné par sa vitalité
Il parcourut longuement
Les allées du pouvoir et la finalité
D’une vie réglée par le temps
Il se vit serviteur et maître 
Par la vitesse acquise
Jusqu’aux confins de l’infini
Là où rien ne dit où l’on va
Ni où l’on est, ni même qui est-on
Rien n’existait que cette envie
D’expérimenter l’inconnu
Sans contrainte ni misère
Il s’approcha des courants d’air
Huma les senteurs de l’inexploré
Et s’endormit benoîtement
Dans les rayons d’un soleil mou

Depuis il dort sans savoir
Ce qui lui manque
Sa vie est bien remplie,
Mais il ne sait de quoi !

28/09/2021

L'héritage

Une impression, c’est tout
Et encore, qu’est-elle ?
Il partit sans bagage
Il n’avait rien qui le guide
Ou le porte… Rien
Il sortit par la porte Nord
Franchit le pont de la Vistule
Et s’encouragea en chantant
Il marcha huit heures
Franc du collier
Et finit, épuisé
Il s’assit au pied d’un chêne
Regarda le paysage
Et conclut an changement
Le monde a-t-il bougé aujourd’hui ?
Plus attentivement intéressé
Il observa une jeune femme
Qui marchait devant lui
Bizarre, elle marchait penchée à droite
Comme portant un seau ou un paquet
Il s’avança en allongeant le pas
Pardon Mademoiselle
Puis-je vous aider à porter
Ce qui paraît bien lourd
Pour une jeune fille comme vous ?
Sûrement pas Monsieur
Je porte mes souvenirs
Et la mémoire de la famille
Et tout cela ne m’appartient pas
C’est un héritage désastreux
Mais que je n’ai pas le droit
De le laisser au bord du chemin
Peut-être un jour
Pourrais-je m’en débarrasser !
Qu’à cela ne tienne
Je peux m’en charger
C’est ainsi qu’il hérita de mille songes
Et oublia son passé
Probablement son présent
Et peut-être même un avenir prometteur
Parce qu’il avait croisé la femme
Qui le conduisit dans l’inconnu
Il ne le regretta pas
Elle riait de ses dents de verre
Et pensait toujours avant d’agir

 

27/09/2021

Boléro

Elle sortit par la porte de derrière
Elle ne voulait pas paraître vierge
Elle ne portait qu’un boléro
Laissant la peau nue et blanche
Elle se sentit prise par le bras
Qui donc voudrait la retenir
Dans l’enfer de la musique béante
Et lui forcer la main et les pieds
À danser sans cesse la polka
Derrière un bar louche et étroit
Il l’entraîna avec douceur
Lui caressant le bras dénudé
Elle fit un faux pas, riant
Et le regarda, gouailleuse
Remarquant son soudain intérêt
Et ses mains mobiles et moites
Elle avança encore d’un pas
Et tomba dans le piège grossier
Que sont doux ces bras velus
Forts comme un turc, dit-il
Oui, mais les Turcs n’ont plus
De domicile fixe et cherchent
La pièce où s’étend et dormir
Alors elle entrouvrit son corsage
Et lui montra l’ombre de ses seins
Qui flottaient entre le tissu
Elle lui prit la tête et le plaça
Comme un trophée
Entre les deux mamelons
Elle ria aux éclats, 
Puis se laissa prendre au jeu
Des plaisirs défendus
Rien pourtant ne la disposait
À devenir femme un soir d’automne