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29/03/2020

Vie collective

Vie collective, une plaisanterie subie : Chaque homme, seul, au milieu de tous. Et chacun se referme sur son monde comme un enfant abandonné.

Trouver l’amour au-delà des visages.

27/03/2020

En toute liberté

Les animaux sont en vacances
De mémoire d’homme, cela fait longtemps
Qu’une telle chose ne leur est pas arrivée

Hier même, je courais dans la campagne
Lorsque je vis un chevreuil curieux
Sortir la tête d’un champ de colza
Me narguer à deux longueurs d’humain
Puis décider de bondir au-dessus de la route
D’un envol majestueux et puissant
Pour gambader dans un pré à l’herbe rase
Et poursuivre sa route paisiblement
Sautillant du derrière comme un elfe
Semblant me dire à voix basse :
« Ne bouge pas, le virus est près de toi ! »

Ce matin, au lever du soleil
Un étourneau est venu nous réveiller
En cognant au carreau effrontément
Nous crûmes d’abord qu’il dormait encore
Mais il recommença plusieurs fois sa demande
Montrant sa tête environnée de plumes
Dans une effervescence de bon aloi
Osant même, d'un clin d’œil espiègle
Nous dire avec douceur : « Viens, viens
Il est temps de se lever, le soleil est là ! »
Alors nous nous sommes redressés et il partit
À tire d’ailes dans le froid de l’aurore

Même les vaches n’ont plus le même regard
Nous ne les intéressons plus
Elles ne vous jettent pas un demi-œil
Ne s’intéressant qu’aux pissenlits doucereux
Trempant leur museau dans l’eau sale
Du chemin boueux sur lequel vous vous trouvez

Il y a trois jours, je longeais le chemin
Autorisé par un papier plié dans ma poche
Lorsqu’une belette se précipita sous mes pieds
Soit elle ne m’avait pas vu ou entendu
Soit elle montrait son peu d’attention
Aux humains inoffensifs en ces jours de vacances
Elle disparut prestement lorsqu’elle comprit
Qu’une chaussure est portée par un homme

Oui, c’est la grande décontraction
Chez les animaux de toute taille
Étonnés du silence impressionnant
Qui règne sur une campagne déserte
Laissant libre cours aux espiègleries
Dans le dos des humains qui ne disent mot

©  Loup Francart

25/03/2020

L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (6)

Ils virent le cavalier étriller les chevaux, puis se raser et enfin revêtir un uniforme d’apparat. Dans le même temps, des formes s’agitaient à l’intérieur du chariot. Puis l’attelage repartit, solennel, au pas, comme pour une lente procession, et se dirigea vers la porte. Mais arrivé à cinq cent mètres de l’entrée, l’ensemble tourna à gauche, rejoignit le chemin qui longe le rio Puritama et, suivant son lit, revint vers l’entrée le long des défenses en bois derrière lesquelles quelques habitants les observaient. Le cheval gris de l’officier avançait d’un pas lent, une sorte de pas d’école qui rendait plus majestueux encore ce défilé improvisé et surprenant. Les militaires observaient, curieux, certains riant et se moquant de cette mascarade. Mais peu à peu, un certain respect se lut dans leurs yeux. Leurs commentaires se calmèrent et ils regardaient, médusés, cet attelage se diriger vers la porte d’entrée. Les habitants s’étaient mêlés aux soldats, jusqu’aux notables, c’est-à-dire le juge de paix, le commissaire de police et le maire. Tous se demandaient ce que signifiait ce lent cheminement, ce petit tour d’honneur, gratuit, entamé par le capitaine, dont ils commençaient à entrevoir la silhouette. L’homme semblait bien fait, grand, mince, dominant sa monture qu’il dirigeait d’une seule main. Celle-ci était de velours, semblait ne rien faire et pourtant ce cheval avançait majestueusement, levant les antérieurs plus haut qu’un simple pas et accompagnant cette démarche d’un déhanchement qui lui donnait encore plus de puissance.

Le chariot attelé de deux chevaux alezans était conduit par une femme, son épouse sans doute, qui se tenait assise bien droite, mais pas figée, naturellement à l’aise comme si personne ne l’observait. Elle regardait au loin, faisant de l’horizon sa destination. Sa robe bleu clair brillait au soleil couchant, tranchant sur la poussière qui avait envahi l’attelage durant les jours de marche. Ses cheveux blonds flottaient sous la légère brise du soir, lui donnant un air provoquant de satiété et d’indépendance. sur ses lèvres, un léger sourire se dessinait, non de défi, mais de bien-être, comme si elle faisait le tour du bois dans une ville de province un soir d’été pour se détendre d’une journée chargée de milles projets menés à bien. On devinait vaguement trois jeunes filles qui se tenaient sous les montants de toile.

24/03/2020

Confinement

Plus un mouvement
Le temps s’est arrêté
L’humain n’ose bouger
Seule la nature poursuit
Sa ronde, impavide

Plus un bruit
Les mouvements ont cessé
L’homme ne se déplace que dans sa boite
Seuls les animaux vivent
Leur vie, étonnés

Plus un chat
La guerre a mis fin
A la lutte finale
Seuls les enfants rient
et impriment des mots, réjouis

Plus de caresses
L’apathie s’est installée
Le cerveau est embué
Seul le silence règne
Sur la campagne, étouffant

Plus même un regard
Chacun contemple le vide
Et rêve au temps bénit
Ou seules les paroles emplissaient la rue
Et courraient entre les maisons, libres

Aujourd’hui, plus rien n’atteint
L’humain cloitré dans sa boite
Il n’ouvre plus la bouche
Seul, il regarde le ciel et murmure :
Qu’avons-nous fait au Bon Dieu ?

 

23/03/2020

L'inconscience

 

https://youtu.be/1MYT-YDzbhM

 

Pour distraire ces journées en solitaire…

ou en duo...