17/06/2018
L'espérance
L’espérance est le ballon d’oxygène
Auquel s’accroche l’homme avec confiance
Et qui le ramène à la surface de la vie
Dans le désordre des bulles du destin
Elle est au-delà de l’espoir aveugle
En deçà de l’imagination délirante
Certitude absolue d’un bien à venir
Qui dépasse entendement et raison
L’espérance est bien plus que désir
Elle est fin supérieure à l’attente
Elle ne cherche rien de précis
Et ouvre à une assurance infinie
Elle n’est cependant pas fuite
Ni même refuge des incapables
Elle vous tire du marais quotidien
Et fait tomber le ciel sur la tête
Tout devient quiétude et verticalité
L’horizon ne fuit plus devant le regard
Ce n’est ni le rose de l’espoir
Ni le gris d’un triste ruminement
C’est une disposition de l’âme
L’ascenseur direct vers la joie
Qui vous donne la bouffée d’air
Et conduit l’être au bonheur
© Loup Francart
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/06/2018
Jogging
Je cours presque tous les jours depuis que j’ai trente-cinq ans, essentiellement le matin, tôt. J’aime me lever à l’heure où la plupart des gens dorment. Cela me procure une impression de liberté extraordinaire. Je suis libre et je profite de la vie. C’est une respiration quotidienne qui embaume le cœur, allège le corps et vide l’esprit. Cette heure de jogging, est l’élément déterminant d’une bonne journée, bien commencée. On part au travail relaxé, le cerveau vidé des soucis de la veille et on s’installe dans le quotidien avec une détermination sans faille.
La veille déjà, on se prépare en se réjouissant. On pense aux premières foulées dans la fraîcheur, on se demande si on a bien rechargé son i Phone pour suivre sa course de bout en bout, on s’endort tranquillement, gommant la nuit à venir et l’on se réveille prêt à tout. Ah, tout de même, prendre un petit café avant de chausser les bottes de sept lieues et puis, profitons-en, aspergeons-nous le visage d’eau fraîche pour être vraiment réveillé.
Ça y est, je suis prêt, me dis-je avant de fermer la porte à clé et de mettre celle-ci dans la petite poche du short. Descente de l’escalier sur la pointe des pieds et la sortie. L’aube pointe ses premières lueurs. Il n’y a personne. Normal, il est cinq heures quinze. La plupart dorment à poings fermés. Ouverture de l’application NRC. Mise en route du GPS, affichage de l’application. La pastille Go s’affiche. J’appuie. C’est parti.
Les premiers cinq cent mètres constituent un échauffement, voire le premier kilomètre. Les muscles sont raides des joggings d’hier et d’avant-hier. Il faut les ménager et faire jouer toutes les cordes avant de commencer à les tendre. Les pieds se laissent peu à peu dérouler, puis les mollets et les cuisses. Descendre aussi son centre de gravité. Ne pas trop lever les genoux, c’est inutile. Peu à peu, je prends ma cadence, elle s’installe malgré moi, un, deux, un, deux… Je trouve mon souffle, calme, modéré, sans défaillance. Cette fois-ci c’est vraiment parti.
En réalité, jusqu’au premières rosées de transpiration, on n’est pas encore véritablement lancé. On se distrait comme on peut, regardant une boutique, évitant un commerçant qui monte son étale, écoutant les bébés qui pleurent d’être contraints de se lever si tôt. Je suis encore dans la phase préliminaire où la distraction empêche la concentration, où la concentration n’est pas motivée. Mais progressivement la foulée se fait plus souple, la respiration s’installe dans son rythme, si bien qu’on n’y pense plus. On se laisse simplement bercer par celui-ci, à la manière d’une compagne de course qui vous accompagne chaque jour en prenant garde de ne pas vous opportuner.
Et maintenant je cours. Je me suis installé dans ma bulle, cette sorte de sphère invisible qui protège des distractions, qui étouffe les écarts de pensée, qui atténue les bruits et les sensations autres que la course. Je regarde le sol deux mètres devant moi, je ne vois que mes jambes et mes bras qui s’agitent en cadence sans avoir conscience de l’ensemble du corps et cet état devient reposant, apaisant, presque bienheureux. Je plonge dans la volupté anesthésiante du coureur de fond qui se laisse aller sans peine, déroulant son rythme (6’ 45’’) avec aisance. J’atteins le summum du plaisir avant de commencer à souffrir. Nous sommes au kilomètre cinq ou six et tout glisse dans l’air. Je m’évade psychologiquement et suis présent physiquement.
Mon maillot laisse percer la transpiration. Je dois m’essuyer les yeux sans cesse, éponger mon front, déplacer mon short qui m’échauffe l’entre-jambe. Je respire tout aussi calmement, sans effort, je poursuis au même rythme. C’est le moment de la course où il devient le plus élevé. Bientôt je faiblirai, il diminuera. Je le sens à la transpiration qui m’envahit, qui chatouille mon visage, là, sous les yeux, puis là-bas derrière le cou. Je m’essuie avec mon maillot, mais cela reprend aussitôt. Je lâche les grandes eaux.
Huit kilomètres. Je ressens les premiers signes de fatigue. Je me laisse distraire par les quelques passants qui vont chercher leur pain ou qui partent au travail. J’ai l’impression d’un changement de temps, moins allègre, plus pesant, presque oppressant. J’ai du mal à rester dans ma bulle, elle crève par endroit et me laisse sans soutien. Heureusement j’approche de la fin : 9,5 km. Je me rapproche de mon domicile, je reconnais l’environnement quotidien. Allez, on augmente la cadence, on se paye un petit sprint pour se prouver que l’on est en forme. Trois cent, deux cent, cent mètres. Laisse-toi courir jusqu’à l’arrêt. Je ne suis pas trop essoufflé, la cage tient encore la route. Simplement, un engourdissement progressif du reste du corps qui se relâche, encrassé, tentant d’évacuer les miasmes de la course. Faire comme si rien ne s’était passé.
07:25 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : course, jogging, sport, décrassage | Imprimer
15/06/2018
Impact
Le choc des atomes
dans le froid du néant
créa un monde épanouissant
Bienheureux ceux qui le savent !
06:47 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, art cinétique, visual art | Imprimer
14/06/2018
Parution du recueil "Poèmes pour une seule"
Il vient de paraître. C’est un recueil intimiste non diffusé dans les réseaux commerciaux.
« L’amour conjugal est un rêve délicatement entretenu qui toujours ramène à la première rencontre et au premier baiser. Pour celui ou celle tenant dans ses bras celui ou celle qui est sa vie, c’est cet instant ineffable qui devient la seule image à laquelle tout se rattache.
Alors, toujours, l’amant ou l’amante contemple le monde avec les yeux de l’amour et sublime la réalité. Ils ont atteint l’ultime vérité du mariage et la vie les comblera quoi qu'il arrive.
Cet amour est au-delà de l'entente amicale, il est en deçà de l'amour-passion, il est la vaste plaine où l'on marche sans jamais se lasser, contemplant l'horizon et n'en voyant jamais le bout. Et cette marche enchante à tel point qu'elle devient danse, la danse de l'entente éternelle. »
L’amour a toujours été l’inspirateur premier de la poésie. Balzac disait : “L’amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir”. C’est pourquoi seule la poésie traduit cet élan vital, ce cri du cœur, éprouvé en face de l’aimé(e). La poésie déchire le voile du temple et permet de contempler les yeux dans les yeux celui ou celle qui est plus que soi-même.
Ci-joint quelques extraits : Extraits de Poèmes pour une seule.docx
136 pages
Prix 7,90 €
06:53 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre recueil, poésie, poèmes | Imprimer
12/06/2018
Maxime
Si nous savions chaque jour prendre le soin de développer nos facultés d’étonnement et d’émerveillement, nous avancerions beaucoup plus vite sur le chemin de la réalisation de soi, c’est-à-dire d’une attitude qui n’est pas faite d’efforts sur soi, de raisonnement ou de lutte contre notre première impression, mais d’ouverture et de compassion.
07:13 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
11/06/2018
Souvenir symphonique
Couché dans l’herbe, l’œil vert
Le dos élargi du soleil pavoisé
Parmi l’insecte, parmi les tiges mortes
Le souvenir symphonique de notre enchantement
Assaille le grenier nocturne
De la mémoire
L’horizon limité de l’herbe rase
Troublé des marguerites de nos rencontres
Accueille d’une brassée émouvante
Le vide de nos doigts ouverts
La rose ébouriffée des pleurs du matin
Déplie lentement le velours de son incarnation
Pour découvrir la chaleur pâle
De son nombril profané par l’abeille
Volage, infidèle dans son exaltation
Elle déploie l’antenne de ses pouvoirs
Sur chaque cœur aux perruques poudrées
© Loup Francart
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer