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18/06/2013

Fratres, d'Arvo Part pour douze violons

http://www.youtube.com/watch?v=U20qOk8yORU

 

 

Une pièce mystérieuse, tout en secret. On a l’impression qu’elle a du mal à sortir des instruments, que cela demande un effort inextinguible.

Le son vient du lointain, derrière la tête, d’un double de soi-même. Peu à peu, il envahit tout l’être, fait entrer un froid tendre dans le cerveau. En 04:30, le son se réveille, il prend de la puissance tout en conservant la même mélodie. En 05:45 tout s’achève, la source s’épuise. On respire difficilement, on se croit soulagé, mais la pièce repart, avec le même rythme. Même effet en 07:15, puis en 08:45, enfin en 10:15.

Toute la souffrance de l’humanité semble ici concentrée, dans la fine pointe de l’âme dont l’oreille est attentive à suivre cette mélopée lente et processionnelle. Si l’on voulait être méchant, on pourrait appeler cela la procession des limaces. Mais ce n’est qu’une plaisanterie en réaction à la gravité de la mélodie.

Lorsque la pièce se finit, c’est un soulagement comme si l’on respirait normalement après une crise d’asthme. Pourtant on la réécoute, pris par cet ensorcellement du son et du silence. L'empreinte indélébile de l'humanité a façonné notre âme, une grande langueur s'en empare. Arvo Part a atteint son but :  Qui sommes-nous, frères ?

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