07/12/2011
Tour des blogs, par ennui ou distraction
Cela arrive rarement : faire un tour de blogs comme on fait un tour de manège à huit ans, laissant ses cheveux s’envoler et le rire s’évader. C’est à chaque fois différent. Cela dépend du choix de l’instrument de rêve sur lequel vous vous asseyez. Il peut être un cheval ailé qui monte et descend et vous rend fou d’images et de paroles. Il peut être un carrosse de citrouille dans lequel vous montez serein et qui vous conduit sagement là où vous aviez prévu d’aller. Mais l’on peut monter sur une licorne à la pointe aiguisée et se perdre dans les méandres d’une poésie.
Tous ces blogs font sourire : quelle imagination pour se faire connaître ! Mais souvent, l’on décèle derrière les phrases une envie de vivre réellement et non de n’être qu’un être de surface que l’on ne connaît que par une situation dans l’échelle sociale. On perçoit la plainte intérieure des humains qui ont du mal à se satisfaire d’une vie monocorde. L’homme a besoin de diversité, de profusion, de méandres et de circonvolutions, pour faire des choix et trouver un chemin vers sa réalisation. L’autoroute qui fonce droit dans un paysage désertique ne l’intéresse pas, il n’y rencontre pas de quoi le distraire, puis l’attirer.
Mais attention ! A se noyer dans les autres, on finit par se perdre soi-même. Au bout de quelques temps, variables et inappréciables puisque dépendant de votre humeur, vous vous laissez enduire d’une couche de glu qui vous colle à l’écran et emprisonne votre esprit. Vous pataugez dans des peintures de fleurs plus ou moins tournicotées ; vous vous arrêtez sur des critiques acerbes de la vie actuelle, comme si autrefois tout était délectable ; vous vous noyez dans des poèmes en spaghettis et sauce tomate adoucie ; vous écoutez des musiques qui font frémir vos oreilles et donnent la chair de poule. Pire encore, votre imagination s’éteint, vous êtes au cinéma de la vie et le film vous laisse un goût amère de déjà vu, déjà entendu, déjà essayé, déjà, déjà, déjà…
Alors sautez dans l’inconnu, fermez votre engin et laissez-vous aller à une cure de désintoxication : pain blanc pour un cerveau gris avec un morceau de fromage pour activer les neurones. Laissez-vous nourrir de votre propre esprit qui, même si vous ne le savez pas, recèle à profusion une vie personnelle qui n’a rien à envier au monde de l’affichage. Certes, cela demande un mental d’explorateur. Vous pouvez vous perdre dans des dédales entrecoupés de précipices ou au contraire errer dans des plaines à l’horizon tellement dégagées que vous n’y voyez rien. Poursuivez, il en sortira un bien, une évasion merveilleuse qui conduit aux portes de votre propre réalisation. Et ce sera bien la vôtre, unique, réelle, dans laquelle vous ne vous reconnaîtrez pas, parce qu’il s’agit d’un autre vous-même, le vrai, celui que vous ignoriez.
Alors, en route pour le voyage ! Montez sur le manège, mais seul avec vous-même et tournez, tournez, jusqu’à ce que la solitude, opposée à la force centrifuge, vous conduise au centre d’où vous contemplerez le tourbillon des évènements en restant immobile.
06:17 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, blog, écriture, crise | Imprimer
22/06/2011
Silence, on pense...
Il se relevait la nuit pour réfléchir
C’était un désir pressant, incontrôlable
Qui l’aiguillonnait à se lever
Et à s’installer devant sa table de travail
Il partait loin, très loin, de la ville
Dans les recoins de son imagination
Ce n’était plus qu’un centre
Une fusion de la pensée profonde
Comme un amas de matière nucléaire
Qui fond sur elle-même sans refroidissement
Contenu et contenant ne font plus qu’un
La pensée coule sur la table
Et celle-ci devient le corps de l’homme
Dans cette confusion des genres
Seule une radiographie du centre
Donne une cohérence indissoluble
Au corps et à la pensée de l’homme
Avec la matière et la lumière ténue
D’une veille qui égraine les heures
Avec régularité et quiétude
Silence, on pense…
Fait à l’encre de chine une nuit où l’imagination se concentrait sur elle-même.
06:38 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, art, peinture, crise | Imprimer