27/12/2020
La musique : voie de purification
La musique sacrée n’a pas seulement pour fonction d'exprimer le mystère divin et de faire percevoir à celui qui l'écoute le Verbe caché dans les êtres et les choses. Elle est aussi voie d'ascèse et de purification. Dans la musique et en particulier le chant, l'être s'oublie, s'ouvre, se purifie, se livre au mystère et le découvre par communion intime du corps, du cœur et de l'intellect. Celui qui s'engage sur cette voie a déjà été touché profondément par les deux autres aspects de la musique sacrée. Consciemment, il va chercher à progresser sur le chemin en plusieurs étapes : . prise de conscience de son absence d'unité, . perception de son état d'être, . purification du moi et unification, . harmonie. La musique devient ascèse. Elle n'est plus perçue de l'extérieur, elle devient son intérieur qui naît dans le silence de l'âme, prière purifiée de l'agitation du mental.
Prise de conscience de son absence d'unité
L'homme n'a pas de moi permanent et immuable. Chaque pensée, chaque humeur, chaque désir, chaque sensation dit "moi". Et chaque fois, on semble tenir pour assuré que ce "moi" appartient au Tout de l'homme, à l'homme entier, et qu'une pensée, un désir, une aversion sont l'expression de ce Tout. En fait, nulle preuve ne saurait être apportée à l'appui de cette affirmation... L'homme n'a pas de "moi" individuel. A sa place, il y a des centaines de petits "moi" séparés, qui le plus souvent s'ignorent, n'entretiennent aucune relation, ou, au contraire, sont hostiles les uns aux autres, exclusifs et incompatibles. A chaque minute, à chaque moment, l'homme dit ou pense "moi". Et chaque fois son "moi" est différent. A l'instant c'était une pensée, maintenant c'est un désir, puis une sensation, puis une autre pensée, et ainsi de suite, sans fin. L'homme est une pluralité, le nom de l'homme est légion. Il n'y a rien dans l'homme qui soit en état de contrôler ces changements des "moi", principalement parce que l'homme ne les remarque pas ou n'en a pas idée. Il vit toujours dans son dernier "moi".
Ouspensky, Fragments d'un enseignement inconnu
Percevoir cette absence d'unité que tous les spirituels décrivent, c'est prendre conscience de la fonction qui en nous prédomine sur les autres et nous empêche d'avoir une perception globale du monde.
07:35 Publié dans 52. Théorie de la musique, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique religeuse, spiritualité, chant monodique | Imprimer
26/12/2020
Chants grégoriens
https://www.youtube.com/watch?v=ljci52UccLE&prefetch=1
J'erre et ne suis plus
viens et entre en toi-même
il trouva la paix
05:54 Publié dans 51. Impressions musicales, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chants monodiques, grégorien, a capella | Imprimer
25/12/2020
Le jour de Noël
La liturgie du temps de Noël nous convie à méditer les trois aspects du mystère de l’Incarnation.
D’abord la naissance éternelle du Verbe qui reçoit éternellement la nature divine du Père. C’est à ce titre qu’est lu dans la messe du jour de Noël le prologue de l’évangile de Saint Jean : Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s’est fait...
Ensuite, la naissance temporelle du Verbe dans l’histoire des hommes : et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous...
Enfin, la naissance spirituelle du Verbe en chacun de nous pour donner vie à l’église, corps mystique du Christ : tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
Comme les enfants dans la nuit de Noël
Cache-toi sous ta tente et entre en toi-même
Considère le passé, envisage l’avenir
Interroge-toi sur le présent
Prend conscience du faux plein en toi
Envisage le vide de ta conscience
Laisse aller ce moi que tu chéris
Et fait naître en toi celui qui est
Il t’ouvrira les portes de l’infini
07:08 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête, intériorité, aspiration | Imprimer
24/12/2020
Fuite (pictoème)
Déconstruit, il va
et prend le parti de fuir
Changement de plan ?
07:12 Publié dans 22. Créations numériques, 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dématérialisé, inséré | Imprimer
23/12/2020
Arvo Pärt - Bogoroditse Devo "Ave Maria"
https://www.youtube.com/watch?v=s16VrkmEPVU
Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse, Arvo Pärt a composé des œuvres jouées dans le monde entier et reprises dans plus de 80 disques compact. Inspiré par le chant grégorien et la polyphonie ancienne, le compositeur Estonien a développé son propre style appelé tintinnabuli. (From: https://www.francemusique.fr/personne/arvo-part)
Voir: http://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/apps/search/?s=Arvo+Part
07:00 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : choeur, noël, spiritualité | Imprimer
22/12/2020
Viens écouter l'herbe pousser
Un matin, elle lui prit la main
Elle sourit, mystérieuse, grandie
Et, sans rien dire, l’entraîna
Vers les champs et les prés
Pour écouter l’herbe pousser
Où aller pour cela ?
Derrière la maison,
Près de la rivière
Là où le bétail ne va pas
Il y a trop d’orties
Elle portait sous son bras
Un tissu de fleurs en fête
Qu’elle déploya souplement
Avant de s’étendre dessus
Souriante, elle lui tendit la main
Viens écouter l’herbe pousser
Lui dit-elle d’une voix douce
Pour cela, il faut t’étendre
Fermer les yeux en ouvrant les mains
Et laisser ton cœur battre
Les yeux clos, elle s’alourdit
Avec la légèreté d’un écureuil
Volontairement inerte, elle resta
Un brin d’herbe dans la bouche
Entre ses incisives blanches
Dieu, qu’il était beau ce brin
Vert tendre, droit de souplesse
Reposant sur le velours des lèvres
Approche, me dit-elle
Écoute l’amour du monde !
Il s’étendit à côté d’elle
Glissa également un brin d’herbe
Entre ses dents et ferma les yeux
Quel silence, pensa-t-il
Il oublia son corps. Ils étaient deux
Que se passa-t-il ensuite
Il ne sut ce qu’elle projetait
Il sentit la caresse de l’herbe verte
Le souffle tiède de ses lèvres
Et les brins d’herbe se frôler
Chut ! Ne parle pas
Elle lui prit la main
La posa sur sa poitrine
Le regarda profondément
L’amour était là, bien vivant
07:17 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture | Imprimer
21/12/2020
La mue (10)
Je lui explique par un vol imagé ma promenade dans la ville. Évidemment, je ne lui dis pas que je l’ai suivi ce matin. Elle fait semblant de comprendre, sourit et me prends dans ses mains. Comme c’est bon, presque autant que l’amour. Elle me fait entrer dans l’appartement, m’ouvre la cage qu’elle a achetée en prévision de ce qui s’est passé. Elle y a installé un petit nid douillet, un réservoir plein d’eau et un bac à graines qui est déjà rempli. Quel luxe. Lorsque j’ai fini, je mets mon bec au creux de la commissure de ses lèvres. Elle me prend, me dépose dans la cage et… elle referme. Je suis prisonnier. Je proteste doucement, puis un peu plus énergiquement en tapant du bec sur les barreaux. Mais rien n’y fait. Elle m’a déjà tourné le dos et se prépare son diner, un délicieux plat de pâte avec une sauce tomate italienne que je connais bien. Il ne me reste à moi que les graines et quelques gouttes d’eau. Je pépie, je pousse de petits cris, je piaille. Rien n’y fait. Je reste seul. Oublié Rémi. Il ne compte plus. Ce n’est qu’un oiseau de compagnie à qui l’on donne quelques graines pour qu’il vous enchante les oreilles.
Je rumine, je rumine. Il faut que j’apprenne à ouvrir cette cage, sinon je vais devenir fou. Je dois faire attention quand elle viendra remettre de l’eau ou des graines. Quand je pense qu’auparavant c’est moi qui allais faire les courses ! Joséphine, que se passe-t-il ? Tu as toujours été tendre avec moi. Tu m’attendais le soir dans le lit et tu l’ouvrais à mon arrivée. Je me jetais dans tes bras et nous partions ensemble au septième ciel. Quelle froideur tout d’un coup. Je ne comprends pas. Que s’est-il passé ? Oui, c’est vrai, j’ai un peu changé, mais je suis toujours Rémi, ton amant, ton petit ami, ton compagnon, ton presque mari. Alors ?
Rien. Elle m’ignore. Je n’existe plus, ma parole. Vite, mangeons toutes les graines, qu’elle soit obligée de les remplacer. De même pour l’eau. Un quart d’heure après, je m’installe dans mon nid, le ventre lourd, la démarche peu assurée. Oui, j’ai trop mangé. Mais c’est pour la bonne cause. J’attends. Le soir est tombé. Elle a allumé la lampe au plafond. Elle est trop puissante et m’aveugle quelque peu. Peu importe. J’attends. Je l’entends entrer dans la salle de bain. Elle ne ferme plus la porte. Elle chantonne, revient dans la chambre, retourne se regarder dans la glace et, tout d’un coup, réapparaît nue, tranquille, comme si elle était seule. Elle passe sa main sous les bras : « non cela peut attendre, je me raserai dans deux ou trois jours », semble-t-elle se dire. Enfin, elle vient vers la cage, constate le manque de nourriture et d’eau, va à la cuisine et ouvre la cage pour y glisser les deux contenus.
04:28 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : métamorphose, évolution, épanouissement | Imprimer