26/07/2020
Inconnaissance
Il ne sait plus où il est
Sait-il même qui il est
Souvenirs d’où il vient
Absence d’où il va
L’opacité de l’existence
L’obscurité de l’avenir
Une page noire…
Une tache blanche
Ouvre son destin
Le futur renouvelle
Une vie autre
Loin des représentations
Et du paraître
Puits de lumière
Dans la nuit obscure…
Va et marche vers lui
Avance dans le brouillard
Enjambe les nuages
Et force la porte
Du nuage d’inconnaissance
Entrouvre le passage
Et ne pense plus…
© Loup Francart
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25/07/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (31)
En réalité, ils étaient effroyablement inquiets. Sans même en avoir encore parlé, aucun des deux ne voyait ce qu’ils pourraient faire pour contrer cette machination. Emma s’alarmait pour ses filles qui n’avaient pas vraiment semblé comprendre l’enjeu de ce qu’avait avancé le chilien. Elles partageaient un certain sentiment pour cet homme qui les troublait, voire les envoûtait. Mais de là à se jeter dans ses bras sans réfléchir, elle n’y croyait pas. En réalité, elle se refusait à croire qu’une de ses filles était prête à quitter le cocon familial pour une aventure, car ce ne pouvait être autre chose, avec un homme qu’elle n’avait jamais vu il y a encore huit jours et qu’elles ne connaissaient nullement de vive voix. Emma n’envisageait pas un instant ce projet d’un mariage qui lui paraissait un cauchemar heureusement irréalisable. Elle n’envisageait pas non plus l’autre possibilité, à savoir le passage au fil de l’épée des habitants du village. Un cauchemar encore plus difficile à concevoir. Et pourtant, entre ces deux possibilités, le blanc, le vide, le désespoir. Quant au capitaine, il était plus inquiet encore, car il portait la responsabilité de la défense du village et ne pouvait concevoir un instant de l’abandonner, de la même manière qu’il ne pouvait examiner avec sérieux un mariage tel que le concevait les Chiliens. Quelle solution lui restait-il ? Certes, il pouvait estimer les chances de la garnison d’assumer sa défense seule. Il était prêt à se battre jusqu’au bout et à mourir pour protéger sa famille et les villageois. Mais, cela suffirait-il ? Il lui semblait bien que non. Il pouvait également tenter une sortie avec l’ensemble de la garnison pour chercher du secours, laissant les villageois ouvrir les portes et accueillir les Chiliens en leur offrant ce qu’ils possédaient. Mais il n’était pas sûr que ceux-ci leur laisseraient la vie sauve. Il avait du mal à approfondir un tel plan, en raison de ce que sa femme et ses filles deviendraient si les Chiliens entraient dans la place. L’homme avait bien dit qu’il s’agissait d’un marché. Il était évident que si la partie bolivienne contrevenait à une des règles du marché ce serait un massacre. Cependant, l’homme avait également énoncé, en premier lieu, que les troupes chiliennes passeraient au fil de l’épée tous ceux qui s’opposeraient à leur assaut. Peut-être accepteraient-ils que les villageois leur ouvrent les portes sans opposition ? Mais pouvait-il courir le risque d’une mauvaise interprétation du marché ? Et, dans tous les cas, il aurait failli à sa mission : tenir la place forte de San Pedro qui appartiendrait alors aux Chiliens. Il avait beau essayer depuis le moment où l’homme avait énoncé son marché, de trouver une solution, il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire. Alexandro et Emma se couchèrent sans avoir prononcé un seul mot, se tenant fortement serrés dans les bras de l’autre, s’embrassant sur la bouche pour éviter d’avoir à se parler, essuyant de leurs lèvres les larmes qui coulaient de leurs yeux.
07:08 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie | Imprimer
24/07/2020
Accomplissement de l'homme
Développer en soi l’image divine de la Trinité qui correspond à ces trois centres : l’intellect ou le mental, le cœur ou les sentiments et le corps ou le centre vital.
Faire en sorte que les trois moyens d’expression de l’existence soient en harmonie avec la volonté divine :
* la connaissance pour le mental,
* l’amour pour les sentiments,
* l’action pour le corps.
Quel voyage pour une vie !
07:24 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, foi, déchirure | Imprimer
22/07/2020
L'envol
Où es-tu, toi, l’inconnu ?
Ce pincement au cœur
Est celui de toujours
Aux moments de détresse
Un arrêt du cœur
Un bruissement de la pensée
Le noir de l’absence
Le rouge de l’épouvante
Le jaune de la désolation
Le vert de la quiétude
Le bleu des regrets
Le pourpre de l’affolement
L’incolore du néant
Tout ce que j’ai aimé
Est perdu jusqu'à cette douleur
Qui me berce les entrailles
Et m’empêche de prendre mon élan
En sautant la barrière
Pour plonger dans l’après
Qui n’est probablement qu’un avant
En absence de présent
J’ai percé l’espace
J’achève le temps
L’envol devient mon mode d’existence
Jusqu’au dernier atome
Je travaille sur le prochain livre qui parle de la quête de Dieu. Mais c'est une longue histoire. Il ne se laisse pas ligoter au pilori de l'information.
© Loup Francart
21/07/2020
Tout ou Rien ou Tout et Rien
Rien et ce rien engendre le Tout
Mais ce rien est-il le néant ?
Donner un nom à ce qui n’est pas
C’est livrer une chimère sans logique
Ce néant est-il le non-être ?
Qui peut dire non-être
S’il n’est pas lui-même
Il y a donc de l’existence dans l’absence d’être
Tout est lié au Tout
Même parler d’absence de tout
Implique la présence d’être
Dieu seul dans sa lunette
Voit l’homme devenir être
Dans un monde d’irréalité
© Loup Francart
07:42 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
20/07/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (30)
– Je vous propose un marché. Le capitaine Barruez, en charge de la défense de votre village, possède trois filles, toutes jolies et bien faites. Qu’il nous en offre une, celle qui le désire, pour convoler avec moi ! Aucun coup de feu ne sera échangé, les habitants auront tous la vie sauve, la garnison sera faite prisonnière et l’hospitalité est offerte à la famille du capitaine par le Chili. Vous avez une semaine pour vous décider. Je reviendrai dans huit jours exactement et vous devrez me donner une réponse. Cette proposition ne peut se discuter. Elle est à prendre ou à laisser !
Là-dessus, l’homme regarda en direction des trois jeunes filles, leur sourit aimablement, salua et repartit paisiblement. Une des sentinelles le tenait en joue, mais le capitaine leva la main pour lui faire comprendre qu’il ne devait pas tirer. Ses filles n’avaient pas réagi au discours Elles ne semblaient pas l’entendre ou ne comprenaient pas que le marché parlait bien d’elles. Mais la convergence des regards des personnes présentes les troubla. Elles rougirent légèrement, puis regardèrent leur père, semblant l’interroger sur l’attitude à prendre. Celui-ci, d’un geste discret, fit signe à sa femme qu’il était temps de partir avant que les conversations, voire les interrogations, ne commencent à fuser. La famille quitta la porte sous les regards interrogatifs de la population sans que celle-ci, cependant, n’ose poser une question. Et pourtant, les interrogations ne manquaient pas. Pourquoi la famille du capitaine était-elle visée ? Que comptait faire le capitaine ? Pourrait-il imposer quelque chose à ses filles ? Ne va-t-il pas entrer en conflit avec sa femme ? Comment se sortir de ce conflit digne des tragédies grecques sans y laisser des plumes ? D’ailleurs, très vite après leur départ, ces questions devinrent le sujet de conversation de toute l’assemblée près de la porte du village. Aucun n’avait une idée de ce qui allait se passer, mais tous avaient quelque chose à dire. Les villageois rentrèrent plus tard que d’habitude chez eux, emplis de curiosité.
Le retour à la maison du capitaine se fit sans difficulté, les filles papotant entre elles, les parents devisant de choses et d’autres sans une seule fois évoquer ce qu’avait dit le chilien. Ils leur dirent bonsoir, peut-être en les serrant un peu plus cette fois-ci. Puis ils se retirèrent dans leur chambre.
04:59 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie | Imprimer