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13/03/2022

Brouillard

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Seule émerge l'ombre du passé

 

12/03/2022

Poursuite

Nuage de l’ignorance
Brouillage de l’incompétence
Ils avancent encore
Sous les ordres désespérés
De la horde abjecte

Seul contre tous
Il gesticule en vain
Semant la terreur 
D’une main maladroite
Contemplant son œuvre
Réjouis de l’irréalité
De la pensée et de l’action

L’aveuglement est là
La mort également
Derrière la tête de chaque arme
Couchée sur la mise en joue
D’un peuple à la transparence
Qui reste sans égal

11/03/2022

Pourquoi tant de haine

Pourquoi tant de haines, de tristes désespoirs
Un seul homme proclame, le monde s’enflamme
La Russie a perdu son âme et sa foi
Violence et pleurs sous le coup des lames

Le désastre est puissant, l’ombre est là qui guette
Les mères sont effrayées, les enfants contemplent
Gravats et poussières succèdent aux guinguettes
La mort est tentante et chasse l'exemple

Passant, ouvre les yeux, que ton œil se trouble
Que les cris t’éveillent et fouillent ton double
L’âme se tient debout, la foi ne vacille
Que devant la force, les mortelles faucilles

Le monde nouveau naît, le monde ancien meurt
Il n’est ni plus clément, ni plus remarquable
Le passant ne sait plus où cacher son humeur
La règle s’écroule, le mal devient diable

10/03/2022

L'éternité (2)

Mais aujourd’hui, rien ne sort d’eux-mêmes. Ils sont comme transparents dans le monde. Les images les traversent sans s’imprimer, ils avancent comme des fantômes dans un jeu imaginaire et ne se reconnaissent pas eux-mêmes. Je comprends cette attitude dans une vision nocturne. Je vais retourner me coucher après avoir écrit mes quelques pages quotidiennes. En levant les yeux vers la fenêtre, je vis les filaments touffus de la vigne vierge se pressant aux vitres. Un aquarium, me dis-je. Tels des tentacules, les tiges se pressent pour contempler le bureau éclairé. Ici la vie ; derrière, le sommeil ou la mort pour la nuit. Il faut attendre le lever du jour pour que reparte le mécanisme invisible du mouvement accompagné de bruits, d’odeurs et de goûts. Et eux, ce couple qui se dénote parmi les autres couples, restent immobiles, frileux, englobés de terre glaise, incapables de faire un pas devant l’autre. Ils ont toujours leur lumière, elle rayonne avec la même intensité ; mais elle ne peut franchir la frontière de leur moi et se propager au-delà d’eux-mêmes. Il faut la lumière du monde pour qu’ils puissent rayonner. Sans elle, rien ne franchit la barrière de leur existence.

09/03/2022

L'éternité (1)

Constant dit, en se regardant dans la glace :
– Il est des jours où rien ne nous distingue des autres mortels.
Pourquoi une telle interrogation ? Peut-être le ciel grisâtre qui s’étendait à l’infini au-dessus d’eux ou le flot de paroles échangées sur le même ton ou encore les yeux voilées de celle à laquelle il s’adressait. 
Elle ne répondit pas, le regard vague, un geste de la main commencé et non achevé. Elle pensait à ses vacances raccourcies comme un soufflé qui s’effondre sur lui-même. Ses yeux se voilèrent d’une légère brume, sa voix elle-même ne répondait plus avec netteté. 
– Oui, c’est vrai, nous sommes deux mortels qui se regardent sans se voir, qui se parlent sans de connaître, qui se caressent sans rien sentir.
Elle lui toucha le bras, avec douceur, comme une femme en manque d’affection, un sourire aux lèvres, penchée vers l’éternel masculin, elle, l’éternel féminin. Il est vrai que leur couple formait un duo agréable. Il la regarda avec tendresse, souriant ; elle le caressa distraitement, le cœur soulevé. Il était beau, mais d’une beauté d’un autre âge. Il n’avait rien à voir avec l’homme stylisé que prodiguent les journaux de mode. En fait, c’était un homme ordinaire, mais dont l’énergie se lisait dans le regard. Ses yeux étaient de braise, étincelants et fiers. Eux seuls le différenciaient des autres mortels. Elle, le visage rieur, laissait une impression de sensualité italienne, retenue, mais réelle. C’était leurs deux regards qui les distinguaient des autres humains, regards comme des épées, acérés et chargés d’électricité. Mais comme par un fait exprès, ils ne se voyaient pas ainsi et aujourd’hui, une certaine langueur anéantissait l’éclat de leurs yeux. Tout leur paraissait terne, sans saveur, comme une longue journée tiède d’automne trainant des nuages gris sur des bois verdâtres.  Pourtant Aigletine, c’était son prénom, le rappelait à lui-même, l’enfermait dans son imaginaire, l’ouvrait à une vision mystique de la vie et de la rencontre entre deux êtres.

08/03/2022

Au fil des jours (journal de Jacquie de Greffié de Bellecombe p.7)

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Embrouille…
Là, le passé, l’avenir et le présent
Quatre images, quatre souvenirs
Ou quatre vies, jusqu’à l’orage
Dans quatre éléments
Entre ciel et terre, 
Entre air et mer
Jusqu’au brouillage…

 

 

 

 

 

07/03/2022

Derniers instants

Souvent, il étire ses personnalités
Souvenir éclatant, regard sans lumière
Il n’imagine pas d’autres ambigüités
Que celles évoquant la fin dernière

Mais de quoi s’agit-il ? Demande-t-il aux siens
Dans son nuage blanc, il marche sur les flots
Mille lieux au-dessus de brefs soucis humains
Il va-et-vient sans fin, flottant sur son îlot

Rien ne l’offense et tout le concerne
Prisonnier d’un songe, il marche vers la mort
L’amour le délaisse, quelle route terne
Approchant de la fin, il n’est plus qu’un corps-mort

Ombre de lui-même, il n’ose avancer
Il résiste au destin, fier de son pouvoir
Mais celui-ci l’envoie et, sans l’influencer
Il offre sa tête sans larmes ni mouchoir