19/12/2021
Bleu
Sombre et déployée, tu cours dans la rue bleue
Où mènent ta candeur et ton optimisme
Te voici vierge d’allant impétueux
Désormais tu baignes en plein activisme
Mure, tu cours toujours au-devant des ennuis
Regardant les hommes et les femmes voilées
Pleurant l’apparence de nouveaux affranchis
Aux regards aiguisés par ce doux plaidoyer
Et tu pars sans rien, repue de silence
Prise dans le fatras de la suffisance
Des vendeurs de rêve et de lumière
Ton effort court au loin devant toi, devenant
La route frileuse de désirs suintants
Et d’uniques repos devant tes prières
04:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : recherche, opportunité | Imprimer
18/12/2021
Double vie
Elle était là.
Il ne la vit pas.
Il avançait tranquillement
Sans s’inquiéter une seconde
De son rythme effréné à ses côtés
Il entendit ses halètements
Et son souffle exsangue
Puis, plus rien
Pas le moindre souffle
Elle s’arrêta, asphyxiée
Qu’on la laisse là
A l’ombre des palmiers
Devant une mer lisse
Et un soleil de plomb
Ainsi finie la vie
De celle qui ne savait pas
Qu’elle vivait dans la poche
D’un autre être qui la laissa
Un jour sur le chemin d’un cimetière
En bord de mer
01:21 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : existence, présence, connexion | Imprimer
17/12/2021
Être ou ne pas être
– Qui es-tu ?
– Toi
– je ne sais qui je suis. Toi, sais-tu qui tu es ?
– Pourquoi le saurais-je ? Je suis sans être.
– Seul celui qui n’est rien sais qui il est
– Y a-t-il ici quelqu’un qui n’est rien ?
– N’être rien, c’est déjà être quelque chose
mais pas forcément quelqu’un
– Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il est ?
– Être ou ne pas être, qu’est-ce ?
– seul celui qui n’est pas ne sait pas qu’il ne sait pas
– Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il n’est pas ?
On ne s’échappe pas de ce que l’on n’est pas
– Y a-t-il quelqu’un qui ne sait pas qu’il n’est pas ?
– Oui, moi
– Si tu n’es pas, tu ne sais pas que tu n’es pas
– Mai si tu es, sans savoir que tu es sans être
Quoique tu fasses, tu ne sais qu’être réellement
Dans le vrai et le faux, étant ou n’étant pas
– Je sais quelqu’un qui sait qu’il n’est pas
Car il sait en même temps qu’il ne sait pas qu’il est
Mais celui qui sait qu’il ne sait pas qu’il sait
Devient néant pire que celui qui n’est pas
05:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : existence, non être, présence | Imprimer
15/12/2021
Pas grand chose
Au fond de son trou
Il exhale la beauté
Tête d’épingle !
04:38 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beau, petit | Imprimer
14/12/2021
échappée
Elle était là, seule dans la rue
Elle regardait les guirlandes
"Ça brille !" pensa-t-elle
Elle avança la main, caressante
Mais ne toucha que le froid
Sans comprendre l’enjeu
"Différent !", fit-elle, étonnée
Derrière le froid, se cachaient
Les ombres de l’envers
Un univers en creux
Où s’enferme une vie inversée
Où l’ombre devient lumière
Et la lumière noire et collante
Prise dans cette glu moite
Elle tenta de s'échapper
"Rien à faire, plate elle est
Elle devient image elle aussi"
Elle sentit les doigts du lecteur
La tendre rosée de sa salive
La pliure des mots froissés
Elle vit ses jambes contorsionnées
Perçut son estomac se creuser
Son souffle l’abandonner
"Mon Dieu, le livre se ferme"
Se dit-elle, en se lovant sur elle-même
Environnée de lumière crue
Elle se dissout entre les feuilles
Et se plonge dans ce bain
Où rien n’est comme avant
Seules, restent la tendresse et l’amour
Qui prennent les personnes
Et les rendent aimants et aimables
02:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autre, monde parallèle, échappée | Imprimer
13/12/2021
Le passage
Dieu, que m’as-tu donné !
Fade est la terre
Et peu engageant le ciel
Entre-deux, je suis
Sans savoir où aller
Est-il besoin d’un soutien
Pour errer sans cesse
Dans l’odeur de l’intemporel
Et perdre son but et son temps
Sans savoir quand partir
Un trou devant moi
Une pelle à la main
L’ombre du temps
Et l’amour du désaveu
Sans savoir si je suis
Oui, seul l’amour me tient
Encourage mon corps
Enlace mon esprit
Imprègne mes pensées
Sans savoir qui tu es
Et parfois un coup d’aile
Te montre la porte de la vie
Entrouvre la douceur
Qui caresse l’horizon
Sans savoir ce qui te séduit
Ainsi vont les jours
Ainsi passent les nuits
Ainsi s’en va l’entre-deux
Jusqu’au moment préféré
Sans savoir ce qui passe
06:36 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retour, aller, vide | Imprimer