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05/12/2021

Sommeil

Étouffement des bruits… 
Seul le ronronnement des voitures
Endort peu à peu les voyageurs
Jusqu’à l’anéantissement total

Veille cependant dans la semi-obscurité
Le souvenir des heures précédentes 
Un bouillon de signaux effrénés
Pour dire : « Ne montez pas, ne montez pas ! »

Rien n’y fit. Ils embarquèrent, guillerets 
Dans la première voiture, élégante
Déjà emplie de paquets et personnes
Riants d’être parvenus à leur fin

Peu à peu le sommeil envahit l’habitacle
Les yeux fermés rêvaient le retour
Dans une maison délivrant
La douceur et l’abandon

Ce ne fut qu’une seconde
Puis les cris de souffrance et de peur
Une scie entretint l’anéantissement
Jusqu’au hurlement sauvage

Où es-tu ? Où es-tu ? Là… Là…
Mais la voix faiblissait
Elle s’éteignit mollement
Ne laissant qu’un chuintement

Elle ouvrit grands les yeux
Suffoquant sous son masque
L’air égaré, cherchant l’autre
Celui qui parlait dans sa tête

Puis, ce fut le silence, rédhibitoire
Enfin l’ombre de la mort
Apparut par la fenêtre
Elle se réveilla, endolorie

O ma tête, rendors-toi !

04/12/2021

Nuances (haïku)

Noir et blanc, OK
Et le gris dans tout cela
Où est-il passé ?

 

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03/12/2021

Tricheurs

Petit enfant, il pleurait, attendant la vie
Enfoui dans les manches de sa mère

A peine plus âgé, il excellait à montrer
Son adresse à inventer et tromper le monde

Puis vint le jour où il connut l’amertume
Le piège d’une fausse attitude déplacée

La honte l’envahit, il avait fauté
Mais seuls quelques-uns le surent

Il reçut maints compliments, mais comprit
Que peu connaissent vraiment la vie réelle

Les autres se laissent épanouir dans l’ignorance
Et se font un visage d’empereur sans souci

Derrière les apparences se cachent le réel
L’ombre de la solitude des tricheurs

Depuis, il n’avance qu’à petite pas menus
Sans jamais se retourner, ni crainte de tomber

02/12/2021

Qu'es-tu ?

– Qui es-tu ?
– Toi
– je ne sais qui je suis. Toi, sais-tu qui tu es ?
– Pourquoi le saurais-je ? Je suis sans être.
– Seul celui qui n’est rien sais qui il est

– Y a-t-il ici quelqu’un qui n’est rien ?
– N’être rien, c’est déjà être quelque chose
mais pas forcément quelqu’un  

 – Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il est ?
– Être ou ne pas être, qu’est-ce ?
– seul celui qui n’est pas ne sait pas qu’il ne sait pas  

– Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il n’est pas ?
On ne s’échappe pas de ce que l’on n’est pas 

– Y a-t-il quelqu’un qui ne sait pas qu’il n’est pas ?
– Oui, moi
– Si tu n’es pas, tu ne sais pas que tu n’es pas
– Mai si tu es, sans savoir que tu es sans être
Quoique tu fasses, tu ne sais qu’être réellement
Dans le vrai et le faux, étant ou n’étant pas

– Je sais quelqu’un qui sait qu’il n’est pas
Car il sait en même temps qu’il ne sait pas qu’il est
Mais celui qui sait qu’il ne sait pas qu’il sait
Devient néant pire que celui qui n’est pas

29/11/2021

L'ire des femmes

Le retour de l’hiver a flétri mon âme
Elle se tient devant moi, nue et vierge de tout
Je n’ai rien à dire hors l’ire des femmes
Qui estime ma déchéance dans le froid de l’hiver

L’être anonyme, masqué
Contemple son environnement
Des siècles d’effort pour arracher à la terre 
Ce qui la nature a produit